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LES INÉGALITÉS ÉCONOMIQUES ET SOCIALES AU BRÉSIL

Par Jean-Baptiste Cubilier

Dans le cadre des inégalités présentes au Brésil, il semble important de nous attarder sur les disparités économiques et sociales que l’on peut sans difficulté retrouver dans la population. Nous allons dans un premier temps nous intéresser aux efforts faits quant à l’ouverture économique du pays et de comment la situation a évolué avec l’interventionnisme de Cardoso, pour dans un second temps cibler les nouveaux enjeux auxquels doit faire face ce pays d’Amérique latine ainsi que l’optique de développement qui lui serait la plus adaptée.

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02

03 2010

INDUSTRIALISATION PAR SUBSTITUTIONS D’IMPORTATIONS : LA « MODERNISATION » BRÉSILIENNE

Par Diego Callaci Trottier

Le modèle ISI (Industrialisation par substitution d’importations) a été adopté au Brésil sous le régime politique de Getúlio Vargas, président populiste qui a été au pouvoir plusieurs fois entre 1930 et 1954[1]. Cet article propose d’examiner les liens entre l’ISI et la théorie de la modernisation et aussi quelques unes de ses conséquences au niveau du  développement. Entre 1930 et1990, le Brésil adopte des politiques industrielles visant à assurer le développement économique et social de la nation[2]. Cependant, l’accent sera mis sur la période de 1930-1954[3].

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02

03 2010

DÉSERTIFICATION DES SOLS : SALTA OU L’EXEMPLE DE CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE

Par Marie O’Neill

Selon les chiffres divulgués par la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la Désertification (UNCCD), près d’un milliard de personnes seraient directement affectées par la désertification des sols[1]. Il s’agit donc d’un problème extrêmement important auquel on ne prête pas toujours une attention suffisante. L’exemple de Salta ainsi que les chiffres parlent d’eux-mêmes et permettent de discerner la gravité de la situation actuelle. Read the rest of this entry →

01

03 2010

LES RAPPORTS RDC-BELGIQUE : NOUVEAU PARTENARIAT OU NÉOCOLONIALSME?

Par Sydney Taylor-Wingender

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source : http://www.flickr.com/photos/dfid/3316415860/ Roger Allen/Daily Mirror. Reproduced here by DFID with permission.

La République Démocratique du Congo (RDC) possède un passé complexe et mouvementé. Plus de cinquante ans après son indépendance du Royaume de la Belgique en 1960, il est encore possible de percevoir l’influence du gouvernement belge au Congo-Kinshasa. Sur le plan du développement, est-il légitime de croire que l’importance symbolique de la RDC auprès des Belges se traduit par un avantage financier significatif? Autrement dit, l’intérêt porté par la Belgique auprès du Congo lui permet-il de profiter de plus grandes ressources financières pour développement?

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01

03 2010

L’ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE DE LA COLOMBIE

Par Laetitia Rampazzo

La Colombie est aujourd’hui considérée comme une puissance économique en Amérique latine. Indépendant depuis 1830, le pays a néanmoins connu les stigmates de la dictature et des rébellions qui en découlent, telles que la guerre civile ou la propagation de la mafia.

Avant d’engager de grandes réformes économiques au début des années 1990, la Colombie disposait d’un système qui fut qualifié par le président de l’époque, César Gaviria, comme « obsolète », et c’est pour cela que lors de sa campagne électorale en 1990 il promit une réforme en profondeur de ce système. Ce billet a pour but de retracer le chemin qui fut parcouru par la Colombie sur le plan économique durant les années 1990, ainsi que ses différentes étapes clés, en effet c’est à travers ses événements que le pays est aujourd’hui devenu la cinquième puissance du continent sud-américain. Read the rest of this entry →

23

02 2010

DE LA MONTÉE D’UN PETIT BUSINESS

Par Marit Firlus

Jusqu’à présent l’histoire du mouvement du commerce équitable est sans aucun doute une histoire de succès. Les chiffres concrets de la vente à l’échelle internationale sont assez impressionnants pour justifier ce point de vue. La vente des produits certifiés équitables a vu une croissance de 483 % entre 1998 et 2005, et de 22 % en 2008 seulement1. Au Canada, le marché pour le commerce équitable s’accroît continuellement si l’on en croit les statistiques actuelles de TransFair Canada sur le volume des ventes des 12 produits certifiés les plus vendus2. Read the rest of this entry →

23

02 2010

Jan Fabre et « L’orgie de la tolérance » : Médecin et thérapie de choc pour éradiquer la consumérite aiguë

J’ai eu la chance d’assister mardi 26 mai, en très bonne compagnie d’ailleurs, à une pièce de théâtre intitulée L’orgie de la tolérance de Jan Fabre, un artiste belge flamand aussi frondeur, provoquant et sulfureux qu’hétéroclite (metteur en scène, auteur, sculpteur, peintre…). Une recherche sur ce personnage vous donnera autant de réactions scandalisées que d’acclamations au génie. Mais son but est ailleurs. Et il l’énonce clairement lui-même : «Mon théâtre, mes dessins sont toujours une célébration de l’individu et de l’être. Pour défendre la vulnérabilité de l’humain et de son corps» (Le Devoir du 23/24 mai 2009, l’ensemble de l’article donne par ailleurs un bon aperçu de l’homme et son oeuvre). Voir cette pièce surréaliste et choquante de bout en bout, m’a inspiré ces quelques réflexions dont le partage ici est, je penses, assez pertinent. Cet article a pour but de montrer que la dénonciation du système consumériste dans lequel nous vivons se fait de manière très variée et que l’on peut apprendre et partager par tous les moyens et médias qu’ils soient académiques, culturels ou autres.


La pièce n’a pas de trame narrative au sens classique du terme. Elle est en effet est composée de plusieurs tableaux scéniques (qu’on appellerait sûrement des «sketchs» en anglais) tous plus absurdes et dérangeants les uns que les autres. De l’absurde au sens théâtral que l’on retrouve dans Ionesco ou Beckett, c’est-à-dire hautement improbable en réalité. Il est ainsi peu probable que je croise des femmes accouchant de leurs courses au dessus d’un chariot d’épicerie ou bien que je puisses participer à un concours de plaisir solitaire ou encore commencer une collection de trophées de chasse humains et avoir le plaisir de voir un Jésus rock en couverture d’un magazine de mode. Mais le dérangeant réside dans le fait que ces scènes représentent une allégorie horrifiante de notre société car tristement pertinente.

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09

06 2009

CAE et Thornloe : génie mathématique versus espoir coopérativiste

Aux alentours du congé des Patriotes, deux nouvelles apparues dans les médias québécois illustrent de façon locale, deux facettes de l’économie contemporaine.

 

Ainsi, on apprend le jeudi 14 mai que l’entreprise de fabrication de simulateur de vol CAE va mettre à pied six cents emplois situés à Montréal en raison d’une simple anticipation d’hypothétiques pertes probables, dues à l’éventuelle baisse de commande de simulateurs de vol civils, eu égard aux récentes baisses de vente des compagnies aériennes.

Mais, chose curieuse, l’entreprise a dégagé de très bons profits l’année dernière et a décroché un très gros contrat gouvernemental dans le domaine militaire qui lui permet très largement quelques baisses de profit dans le volet civil sans qu’il y ai besoin de procéder à des centaines de licenciements. 

De plus, un bon nombre de gens intéressés par la question (spécialistes et ainsi de suite) affirment, sans doute avec raison, que si baisse de commandes il y a, celle-ci ne serait que temporaire. En effet, un grand nombre de pilotes «baby-boomers» vont prendre leur retraite dans les prochaines années, laissant la place à des jeunes pilotes qu’il faudra bien former sur un simulateur de vol avant de leur lâcher les commandes d’un Bombardier ou autre Airbus…

On a ici la preuve par l’exemple que des dirigeants d’entreprises n’hésitent pas à sacrifier des centaines d’employés, certains étant dans ladite entreprise depuis dix ou même vingt ans, qui en pleine crise et dans un secteur assez pointu vont sans doute avoir beaucoup de mal à retrouver un travail, notemment pour les plus âgés. 

Pourquoi, une coupe à blanc de la sorte alors qu’elle ne semble pas nécessaire à la bonne marche de l’entreprise, le secteur militaire compensant largement les pertes hypothétiques du secteur civil ? Gageons que la recherche du profit maximal (et pas seulement ce qu’il faut pour faire vivre tout le monde correctement) et la volonté de croissance perpétuelle et sans limite, caractéristiques essentielles du capitalisme, y sont certainement pour beaucoup…

 

Quelques jours plus tard, une nouvelle plus encourageante contribua à améliorer mon humeur, qui est malheureusement passablement sensible aux évolutions de l’actualité … 

 

L’entreprise Thornloe eu en effet droit à un reportage au téléjournal de Radio-Canada pour avoir réussi le fait d’armes de survivre à l’abandon de la part d’une firme transnationale sans aucune perte d’emploi. Thornloe est une entreprise ontarienne, productrice de fromage artisanal, qui il y a quelques temps fut jugée comme n’étant pas assez rentable par la firme transnationale Parmalat son propriétaire de l’époque qui décida de s’en séparer, la laissant ainsi à un éventuel repreneur ou en son absence face à une fermeture. L’expérience des ventes et rachats d’usines autant en Europe qu’en Amérique du Nord ne peut que mener à la constatation que dans beaucoup de cas, c’est du côté de la masse salariale que l’on va chercher à réduire les coûts de production… En plus clair, ce sont souvent les employés qui paient la note de la «restructuration» qui suit presque toujours une vente, paiement en général réglé par quelques licenciements et réductions de salaire. Pour ce qui est de la fermeture, nul besoin de décrire les conséquences d’un tel scénario, l’entreprise cessant d’exister.

 

Les employés de chez Thornloe, n’avaient donc pas un radieux avenir devant eux. À ce sombre tableau s’ajoutait le fait qu’ils n’étaient pas vraiment maîtres de leurs destins. C’est à dernier aspect que les travailleurs s’attaquèrent. Ils décidèrent en effet de racheter eux-même leur propre usine, la transformant ainsi en coopérative. Avec l’aide des communautés locales et de banquiers bienveillants (je vous jure qu’il en existe, le mien fait d’ailleurs partie de ces oiseaux rares), ils menèrent leur projet à bien. Après quelques années de coopérativisme, l’entreprise marche très bien à l’heure actuelle, recevant même des prix de concours spécialisés pour la qualité de ses produits. L’ironie de l’histoire réside dans le fait qu’un des clients de la coopérative de Thornloe n’est nul autre que … Parmalat, son ancien propriétaire, sans doute nostalgique.

 

Ainsi, tout comme il y a, paraît-il, une lumière au bout du tunnel, le coopérativisme apparaît comme une piste de solution possible à une situation économique qui semble mener de plus en plus à une impasse. Et ce constat peut aussi bien s’effectuer au niveau global, qu’au niveau local. 

Vu que je ne peux malheureusement discourir à l’envi sur les caractéristiques de cette réappropriation faite par les travailleurs de leur moyen de travail, je conseille au lecteur motivé d’aller étancher sa soif en allant voir ce petit cahier d’information (4 pages), édité par le «Chantier de l’économie sociale», organisation québécoise de promotion de l’économie sociale (forcément).

 

Il est pour finir capital, je penses, de comprendre que les débats secouant actuellement le monde que ce soit au niveau de l’économie ou de l’environnement, ou encore de la sécurité, ne sont pas des choses désincarnés. 

Car rien n’est plus frustrant que de se faire taxer de «déconnecté», d’utopiste ou de doux rêveur alors que l’on parle de ces thèmes qui, comme je viens de le montrer (enfin j’espères), ont une incidence directe sur la vie de chacun d’entre nous. 

Que ce soit les deux histoires économiques que je viens de conter, ou bien d’autres comme la dévalorisation de la culture croissante au Canada, leurs issues nous concernent presque personnellement. 

Que ce soit parce que l’on perd son emploi suite à une fermeture d’usine ou qu’on le garde grâce au caractère inventif du coopérativisme. Ou bien alors car, en tant que québécois, on se voit privé à petit feu du principal moyen d’expression de son identité, à savoir la culture. 

Mais ceci est une autre histoire… 

09

06 2009

Pistes d’«amélioration» pour le Forum Social Mondial

Quand on s’intéresse au Forum Social Mondial un tant soit peu sérieusement et honnêtement, on ne peut que constater l’espoir que ce dernier suscite en ce sens qu’il constitue vraiment une phénomène novateur. Ainsi, le Forum Social Mondial est un espace de réflexion et de construction d’alternatives viables au système actuel, trop injuste pour être acceptable. S’y retrouvent donc tout les individus, ONG, mouvements sociaux et autres, qui pensent qu’un autre monde est possible. En tant qu’espace, le FSM ne prend pas de décisions au nom de tout ses membres et n’agit pas de lui-même en leur nom. Toutefois, on note que vu l’extrême diversité des points de vue, les alternatives concrètes peinent à émerger ou tout du moins à être largement connues et adoptées. Certains disent que le FSM devrait abandonner un de ses principes de base qui est de ne pas parler au nom des participants et réformer sa structure, passant d’un espace ouvert et non-représentatif à un acteur politique unitaire, se rapprochant du même coup de ce qu’on pourrait appeler un lobby altermondialiste.

Je ne partages pas cet avis et penses que faire du FSM un groupe de pression altermondialiste global serait le priver de ce qui fait sa spécificité, ce que je nomme le « réseau d’unicités ». En ce sens que chaque individu ou mouvement a des différences de points de vue mais que tous peuvent trouver leur place au sein d’un réseau ouvert et porteur de quelques positions communes très larges mais très fortes comme l’opposition au néolibéralisme et la promotion du respect des droits humains par exemple.

S’inscrivant en droite ligne de la volonté de ne pas faire du FSM un acteur politique unitaire, le but de cet article est donc de trouver un moyen d’avoir plus d’impact en termes de visibilité et d’action, autant au niveau global que local sans altérer la philosophie d’ouverture qui caractérise le FSM.

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31

05 2009

Le prochain Forum Social Mondial se tiendra à Dakar en 2011

Depuis le 6 mai dernier, le Conseil International (CI) du Forum Social Mondial (FSM) tenait réunion à Rabat au Maroc afin de faire le bilan du FSM 2009 de Belém mais aussi de commencer à tracer des pistes pour l’avenir.

Une d’entre elles était le lieu du prochain FSM qui se tiendra en 2011. Le CI avait déjà proposé en mai 2007 d’organiser le FSM 2011 en Afrique (c’est lors de cette réunion que fut par ailleurs décidé que Belém serait l’hôte du FSM 2009).

Après des débats animés depuis lors, notemment par le souvenir de l’expérience mitigée de Nairobi en 2007, un consensus a émergé aujourd’hui (8 mai) à Rabat parmi les membres du CI.

Si tout va pour le mieux le FSM 2011 se tiendra ainsi à Dakar, au Sénégal.

N’ayant pas la prétention de faire «à chaud» un commentaire plus élaboré que «Rendez-vous à Dakar chers amis alternatifs !», il ne me reste plus qu’à vous laisser profiter de cette nouvelle.

En finissant, je tiens à exprimer  ma reconnaissance à Teivo Teivainen, professeur à l’Université d’Helsinki, membre du «Network Institute for Global Democratization» qu’il représente au CI, d’avoir si vite partagé l’information par le biais de la liste de diffusion courriel «WSF Discuss» (mise à disposition par le CACIM, un centre de recherche basé en Inde). J’ai reproduis plus bas son message où l’on pourra trouver une analyse plus poussé vis-à-vis de la tenue du FSM à Dakar, notemment un historique, une comparaison avec la situation de Nairobi en 2007 et ainsi de suite…

Bonne lecture aux interessés et bonne soirée à tous !

 

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