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AU PAYS DES MILLES COLLINES ; RECONSTRUIRE APRÈS LE GÉNOCIDE

Par Laura Hébert

Kigali, avril 1994. L’avion transportant le Président Habyarimana et son confrère burundais est abattu par deux roquettes quelques minutes avant son atterrissage à l’aéroport de Kigali. C’est ce moment qui marque le début du génocide rwandais qui décimera près de 75 % de la population tutsie. À la fin des 100 jours que durera le massacre, on dénombrera entre 500 000 et un million de morts[i].

Plus de quinze ans après l’un des moments les plus sanglants du siècle, il nous semble pertinent de s’intéresser à la question de la remise sur pied d’un État dont les deux principaux groupes ethniques le composant en sont venus à devenir ennemis. Comment survivre à l’après-génocide ? Comment remettre sur rails un pays s’étant automutilé ? Dans ce billet, nous tenterons donc de voir comment la transition s’est effectuée et si le développement parvient à resoudre la communauté brisée. Read the rest of this entry →

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04 2010

QUAND LA MER (OU LA TERRE) SE DÉCHAÎNE…

Par Laura Hébert

« … la mer est sans routes, la mer est sans explications. » Alessandro Barrico

26 décembre 2004. Un raz-de-marée meurtrier s’abat sur les côtes de l’Océan Indien emportant avec lui habitations, écoles et villages entiers. En l’espace d’un instant, plus de 1,5 million de personnes se retrouvent sans toit et environ 230 000 personnes perdent la vie[i]. L’épicentre du séisme situé au large de l’île indonésienne de Sumatra frappe avec une force de 9,1 sur l’échelle de Richter[ii], ce qui en fait un des tremblements de terre les plus violents enregistrés jusqu’à ce jour. Les pays les plus gravement touchés sont le Sri Lanka, la Thaïlande et l’Indonésie. Read the rest of this entry →

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04 2010

LA DÉCROISSANCE, ABÉRRATION OU UTOPIE?

Par Benjamin Peyre

Dans son œuvre Qu’est-ce que les Lumières?, Kant affirme que : « La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu’un si grand nombre d’hommes… restent volontiers, leur vie durant, mineurs ; et qu’il soit si facile à d’autres de se poser comme leurs tuteurs. Il est si commode d’être mineur. »[i] . Cette citation illustre la démarche entreprise par les constructivistes et autres penseurs post-développementalistes. En effet, ceux-ci partent du constat que le développement tel qu’énoncé par Truman en 1949 se fonde sur l’idée d’une croissance économique comme principale source de progrès, lequel mettrait un terme à tous les problèmes. Dès lors, est mise en question la notion même de développement vue par le prisme néolibéral comme synonyme de croissance économique. Parmi ceux qui s’opposent à cette vision du développement, figurent les objecteurs de croissance. L’un des pères de la décroissance, Nicolas Georgescu-Roegen, énonce sur les bases de la thermodynamique que la décroissance est inévitable ;[ii] par suite, le mot d’ordre de décroissance a été de marquer fortement l’abandon de l’objectif insensé de la croissance pour la croissance. Dès lors, l’objectif serait de choisir la manière dont nous voudrions décroître. Très minoritaire dans la politique, sujette à de nombreuses critiques, en apparence contre-intuitive, voyons plus précisément ce qui se cache derrière l’idée de décroissance. Voyons dans un premier temps comment les critiques de cette idée proviennent pour la plupart d’une méconnaissance de celle-ci, puis, dans un second temps, montrons en quoi elle constitue une matrice autorisant un foisonnement d’alternatives. Read the rest of this entry →

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03 2010

LES BESOINS ESSENTIELS AU HONDURAS

Sarah Veilleux-Doyon

Les inégalités de développement à travers le monde ont donné lieu à de nombreux débats et controverses. Plusieurs théoriciens ont développé différentes théories cherchant à expliquer comment assurer le développement des pays du tiers-monde. Toutes ces théories ne prennent pas en compte les mêmes acteurs principaux; certaines se concentrent sur les États, d’autres sur les institutions internationales telles que le FMI ou la Banque mondiale et d’autres se concentrent sur une pluralité d’acteurs. L’approche des « besoins essentiels » fait partie de ces théories qui se concentrent sur différentes catégories d’acteurs dont, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales. Dans ce billet, je tenterai de démontrer de quelle manière les organisations internationales et les ONG coopèrent dans le but d’assurer un meilleur développement pour les pays du tiers-monde à travers l’exemple du Honduras. D’abord, j’expliquerai ce qu’est l’approche des « besoins essentiels » puis, j’appliquerai cette théorie au Honduras en regardant les interactions entre l’Unicef et l’ONG SOS Villages d’enfants. Read the rest of this entry →

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03 2010

DÉVELOPPEMENT ET INTERVENTION MILITAIRE PEUVENT-ILS COHABITER ? LE CAS AFGHAN

Par Laura Hébert

Après plusieurs décennies de conflits et d’oppression, l’Afghanistan est un des pays les moins développés et les plus pauvres du monde. Le pays a profité de près de 10 ans de reconstruction suite au retrait de l’URSS en 1992 ; la Croix-Rouge, les Nations Unies et les ONG ont tenté de restaurer l’agriculture et de fournir les services de base aux populations. Toutefois, avec la prise du pouvoir par les Talibans l’insécurité s’intensifie grandement. En octobre 2001, les forces américaines, dans le cadre d’une opération de l’OTAN, renversent le régime taliban et s’efforcent, depuis, de ramener un semblant de stabilité au sein du pays et de remettre son économie sur pied. Read the rest of this entry →

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03 2010

L’EXEMPLE DE LA COOPÉRATIVE UCIRI

Par Marit Firlus

We will not fight solely to improve the prices of our main product, our coffee. We know fully well that our pride and freedom can not be bought nor can they be sold. Our health, our homes, our warehouse, our common heritage, our school, our families, our languages, our local customs and our celebrations are of equal importance to us. [1] (règle de base No. 5, UCIRI)

La région entre Zacatepec et Tehuantepec à l’ouest de la ville Oaxaca est montagneuse et rocailleuse. Elle a toujours été peuplée par les Zapotèques, les Mixes, les Miztèkes et les Chontales, quatre d’un total de 16 ethnies autochtones domiciliées dans l’État mexicain qui Oaxaca, qui ont vécu longtemps d’une agriculture de subsistance. Aujourd’hui, cette région est largement exploitée pour le café et elle est le berceau de la Coopérative UCIRI (Unión de Comunidades Indígenas de la Región del Istmo – Union of Indigenous Communities of the Isthmus Region) représentant 55 communautés autochtones qui vivent de la production du café équitable [2]. Read the rest of this entry →

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03 2010

LE PLAN DE DÉVELOPPEMENT DE KUBITSCHEK : MISSION ACCOMPLIE ?

Par Diego Callaci Trottier

Le président brésilien Juscelino Kubitschek a été l’instigateur du Plan d’objectifs (Plano de metas) en 1956, une politique de développement visant à intervenir dans 5 secteurs principaux : l’énergie, le transport, l’industrie de base, l’alimentation et l’éducation[1]. Ce président, se disant fortement « développementaliste », promit aux brésiliens d’amener un développement absolu au Brésil, en réalisant « 50 ans de progrès en 5 ans de gouvernement » grâce à ce plan de développement[2]. Cet article vise à explorer les lignes directrices de cette politique de développement, ses conséquences sur le développement du Brésil et aussi à établir des liens avec la théorie de la dépendance. Read the rest of this entry →

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03 2010

DU DEMMARAGE AU DECOLLAGE, LES STRATEGIES POUR SORTIR DU SOUS-DEVELOPPEMENT

Par Jonathan Tordjman

Lorsqu’un pays sous-développé entreprend des actions pour tenter d’améliorer sa situation, il est possible de dire que celui-ci est en phase de démarrage économique dans le but d’atteindre la phase de décollage. D’après la théorie de la modernisation de W.W. Rostow[i], les sociétés traversent des étapes dans leur croissance économique. La période de transition entre le démarrage et le décollage consiste à « renverser les obstacles et les barrages qui s’opposent à la croissance régulière »[ii] pour un Etat. Read the rest of this entry →

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03 2010

LE MEXIQUE ET L’ALENA

Par Mijail Raigorodsky

L’Accord de Libre-Échange nord-américain  ou ALENA, traité qui élimine les barrières douanières et facilite les échanges transfrontalières des biens et services entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, eentre en vigueur le 1er janvier 2004. Héritier de l’Accord de Libre-Échange qui ne concernait que le Canada et son voisin proche, l’ALENA représente une réponse au traité de Maastricht signé en 1992, traité qui a donné naissance à l’Union Européenne. Censé promouvoir les idéaux néolibéraux, l’ALENA se présente comme un projet ambitieux, tissant des liens concrets entre ces trois nations par la coopération et le libre-marché, tout en promouvant la croissance économique des États adhérents, envisageant même la création d’une monnaie unique. Projet ambitieux, certainement, mais loin des réalisations européennes. En effet, contrairement au cas du vieux continent, il est quasi-utopique d’imaginer l’établissement de politiques de libre circulation de  main d’œuvre en Amérique. Read the rest of this entry →

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03 2010

LES REVENDICATIONS DES FEMMES AUTOCHTONES : RÉPONDRE AUX PROBLÈMES DE DÉVELOPPEMENT

Par Janie Beaupré Quenneville

L’émancipation des femmes dans la société industrielle occidentale a été un moment décisif du développement de notre société. Suite à la Deuxième Guerre mondiale, les femmes ont pris de plus en plus de place que ce soit au sein de la politique par le droit de vote ou sur les bancs d’école par l’éducation, étant même majoritaires actuellement dans les classes d’école[i].

En tant que société occidentale ayant un niveau de développement élevé, il est tout à fait normal d’avoir accès aux instances politiques et scolaires. Par contre, les femmes autochtones canadiennes n’ont pas la même chance que nous. Étant canadiennes et autochtones, elles se retrouvent dans une dualité nationale : femmes au sein du pays et femmes au sein de la nation autochtone. Dans les années 70, période où l’émancipation des femmes était au centre des revendications politiques, les femmes autochtones ont dû intervenir au sein de ces deux instances afin de se faire valoir. Read the rest of this entry →

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03 2010