L’ONU FACE AU TIERS-MONDE
Par Benjamin Faillard
Depuis la fin de la guerre froide, et plus particulièrement depuis l’éclatement du bloc soviétique, la stabilité du Tiers-monde est devenue un enjeu important dans les relations internationales. L’Organisation des Nations unies qui a été fondée à la suite de la Seconde Guerre mondiale, veut s’investir depuis de longues années dans ce Tiers-monde, qui lui ne demande qu’à être aidé. Pour secourir et pour s’investir dans les pays dit « du Sud », l’ONU a mis en place divers programmes. Parmi eux, un des plus importants, est le Programme des Nations Unies pour le Développement. Ce programme, qui a été mis en place en 1966, est présent dans 166 pays pour aider les pays en développement en leur fournissant de précieux conseil et en plaidant leur cause pour l’obtention de dons1. On peut voir depuis le début des années 90, que l’ONU désire aider le Tiers-monde, pour cela cette organisation s’appuie sur deux idées essentielles, la paix et le développement. À l’heure actuelle, on peut se demander si l’ONU aide convenablement le Tiers-monde depuis 1990, et si oui quelle théorie peut expliquer un tel investissement.
Depuis la création de l’ONU, il a toujours été question du maintien de la paix à l’échelle planétaire2. Pour le Tiers-monde cela est plus évident depuis que la menace communiste est partie. En effet, depuis le début des années 90, des missions de plus en plus importantes sont intervenues dans les « pays du Sud ». Si c’est le cas c’est parce que les crises se sont multipliées en Afrique ou dans les autres pays peu développés3. Face à ces crises, la communauté internationale balance entre « indifférence et intervention »4, pour sa part l’ONU préfère intervenir pour relancer ces pays et pour leur permettre un meilleur développement, un peu à l’image des « pays du Nord ».
Ce que souhaite les Nations unies, c’est moderniser le Tiers-monde dans le but d’en faire un ensemble cohérent, un peu comme le souhaite la théorie de la modernisation5. Pour former cet ensemble, les Nations unies s’investissent de plus en plus ces dernières années pour instaurer la paix et pour stabiliser la démocratie6.
On peut alors se dire que le but principal des Nations unies est de développer le « Sud ». Pour cela, le PNUD a été mis en place, et dernièrement, en 2000, les objectifs du Millénaire pour le développement ont été adoptés par les chefs d’États. Ces objectifs, qui sont au nombre de huit, visent à réduire l’extrême pauvreté dans chaque pays d’ici 2015. Si cette disparition de la pauvreté est essentielle, c’est parce qu’il faut que la société des pays du Tiers-monde devienne une société traditionnelle7. Cette société permettra par la suite de développer une croissance économique, comme le prédit la théorie de la modernisation8.
Le développement souhaité par l’ONU pour les pays du Sud, met l’accent sur un développement des conditions humaines. Par cela, les Nations unies veulent instaurer les caractéristiques d’un « homme moderne », un homme capable de s’orienter vers de bons choix pour lui et pour son entourage9.
Le problème essentiel pour le développement des conditions humaines, concerne les conditions sanitaires. En effet, depuis longtemps le problème essentiel des « pays du Sud » est un problème d’ordre sanitaire. Par exemple, la drogue devient un fléau important pour le développement du Tiers-monde et il est même avancé que celle-ci pourrait vite devenir « un désastre sanitaire ». Si la drogue est devenue à ce point dangereuse pour le développement c’est parce que le Tiers-monde manque de centre de traitement de la dépendance et parce que les lois antidrogues ne sont pas assez appliquées10. Pour lutter contre la drogue, l’ONU a mis en place l’agence des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC). Cette organisation avance que « la drogue est une arme de destruction massive » et qu’il faut tout faire pour lutter contre11.
Crédit Photo : http://www.unaids.org/Resources/UNAIDS/images/feature/200803/200803-unodc-200.jpg
Un autre problème sanitaire vient freiner le développement du « Sud », la mortalité infantile. Ceci est extrêmement problématique pour l’essor du Tiers-monde, car c’est une preuve incontestable de sous-développement. La mortalité des enfants de moins de cinq ans, a tout de même baissé de 25% depuis 1990. Mais elle doit vite être résolue si on veut voir le Sud comme un ensemble développé et stable. Pour cela, les Nations unies s’efforcent de développer des efforts considérables pour le développement des conditions médicales et sanitaires12.
L’ONU souhaite développer le Tiers-monde, dans le but d’en faire un ensemble homogène et stable. Cette vision du développement peut très bien se rapprocher de la théorie de la modernisation. En effet, comme le veut cette théorie, le Nord peut aider le Sud avec des attitudes et des transitions adéquates13. Malheureusement, cette transition met du temps et les résultats sont peu convaincants. Toutefois, comme le souhaite les objectifs du Millénaire, la pauvreté diminue. En 1990, on pouvait dénombrer un taux de pauvreté mondiale de 27,9%, alors qu’en 2002 ce taux représentait 21,7%14. Même si cette étude a été effectuée à l’échelle planétaire, on peut imaginer que des progrès ont vu le jour dans les « pays du Sud ». Le travail est encore long pour le développement du Tiers-monde, mais il ne faut pas s’arrêter là, il faut continuer d’agir et surtout il ne faut pas arrêter d’y croire.
1 Site officiel du Programme des Nations Unies pour le Développement.
2 Maurice Bertrand, p. 376.
3 Jean-Marie Guehenno, p. 689.
4 Jean-Marie Guehenno, p. 689.
5 Jean-François Desgroseilliers, p. 6.
6 Jean-Marie Guehenno, p. 696.
7 Site officiel du Programme des Nations Unies pour le Développement.
8 Dominique Caouette, p. 5 à 15.
9 Maurice Bertrand, p. 382.
10 Site officiel de FranceTélévisions.
11 Site officiel de FranceTélévisions.
12 Site officiel des Nations unies.
13 Jean-François Desgroseilliers, p. 12.
14 Le matin, p. 12.
Bibliographie
– Bertrand, Maurice. 2000. « L’ONU et la sécurité à l’échelle planétaire ». Politique étrangère 65 (no 2) : 375-387.
– Caouette, Dominique. 2010, « Théorie de la modernisation ». Communication, Université de Montréal, Montréal, 14 janvier (texte photocopié).
– Centre d’actualité de l’ONU, 2009. « Les décès d’enfants ont diminué d’un tiers depuis 1990, selon l’OMS ». En ligne. http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=19218&Cr=enfants&Cr1=OMS (page consultée le 11 mars 2010).
– Desgroseilliers, Jean-François. 2007, « Théories du développement et du sous-développement ». Communication, Université du Québec À Montréal, Montréal, 18 septembre (texte photocopié).
– France 2, 2010. « L’ONU craint un désastre sanitaire ». En ligne. http://info.france2.fr/monde/l-onu-craint-un-desastre-sanitaire-61628084.html (page consultée le 11 mars 2010).
– Guehenno, Jean-Marie. 2003. « Maintien de la paix : les nouveaux défis pour l’ONU et le Conseil de sécurité ». Politique étrangère 68 (no 3-4) : 689-700.
– Le Matin. 2006. « Un rapport optimiste de l’ONU pour le tiers-monde ». Le Matin (Casablanca), 21 avril 2006 : 12.
– Programme des Nations Unies pour le développement, 2010. « Qui sommes nous et ce que nous faisons ». En ligne. http://www.undp.org/french/about/basics.shtml (page consultée le 11 mars 2010).