LA SOCIETE FINANCIERE INTERTIONALE, UNE PLATEFORME POUR LE DEVELOPPEMENT

Par Jonathan Tordjman

La Société financière internationale, également appelée IFC (International Finance Corporation) est une institution faisant partie de la Banque Mondiale. D’après son site internet[i], la mission principale de l’IFC est de promouvoir des investissements privés durables sur toute la planète, dans le but de réduire la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie des populations. Ce billet traitera, des relations entre l’IFC et la Banque Mondiale, de l’importance de la privatisation des entreprises. Par la suite la coopération entre les entreprises occidentales et les projets des pays en développement sera abordée. Enfin, quelques exemples concrets seront donnés pour tenter de mieux comprendre ce qu’il se passe sur le terrain.

Cette filiale de la Banque mondiale a été créée en 1956[ii], elle est autorisée à octroyer des prêts, mais seulement aux Etats qui présentent un ou plusieurs projets de développement. Son rôle parmi les autres institutions de financement de développement a pris de plus en plus d’ampleur au fil des années pour devenir aujourd’hui incontournable. L’IFC et la banque mondiale possèdent la même idéologie au niveau de la promotion des ressources productives, de l’industrialisation et des conditions de travail dans les pays en voie de développement. Cette société est en coopération internationale avec d’autres institutions comme la Banque Interaméricaine, la Banque Asiatique et la Kreditanstalt[iii](Autriche) entre autres qui possèdent des zones d’interventions généralement limitées à une zone géographique déterminée. Cette coopération permet d’obtenir un niveau de consultation avec les pays désireux de mettre en place des projets mais également d’analyser leurs politiques industrielles locales et d’élargir le réseau des interlocuteurs.

Pour la Société financière internationale, les nouveaux enjeux du développement passent par la privatisation, c’est pourquoi elle défend le rôle du secteur privé dans la lutte contre la pauvreté. Par exemple en 2003, le Pamir, l’une des régions les plus pauvres du Tadjikistan et peuplée de 250 000 habitants, était très mal desservi par le réseau électrique local. Cette région devait à tout prix doubler la capacité de sa centrale hydroélectrique mais les autorités locales manquaient de fonds. Par l’intermédiaire de l’IFC, la Suisse a financé une entreprise privée pour effectuer les travaux et permettre aux habitants d’accéder à l’électricité.

Selon Assad Jabre, vice-président de la société, dans le fonctionnement économique des pays en voie de développement « La faillite est la conséquence de mauvaises politiques macroéconomiques et n’a rien à voir avec les privatisations »[iv]. Il maintient que c’est une étape essentielle pour mettre fin aux déficits récurrents des entreprises étatiques et au gaspillage des biens publics, c’est aussi un facteur de compétitivité. Le vice-président félicite donc la collaboration avec la Suisse car durant les dix dernières années, 50 entreprises helvétiques ont participé à divers projets pour 700 millions de dollars en Asie centrale[v].

En 1998, la Société financière internationale a lancé un fonds d’investissements privé pour Gaza et la Cisjordanie. Le processus de paix étant dans l’impasse, cet investissement visait à aider les entreprises palestiniennes existantes ou en voie de construction. L’originalité de ce projet de financement est l’apport égal de deux tiers des capitaux par des investisseurs palestiniens et israéliens[vi]. Même dans un climat délicat, l’IFC avait réussi une part de son pari car un responsable du projet affirmait quelques mois après son lancement que « La plupart des grandes banques et plusieurs grands groupes israéliens y sont souscrit »[vii]. Dans leur sixième épisode du rapport « Doing Business »[viii], la Banque Mondiale et la Société financière internationale garantissent que les réformes en Afrique améliorent le climat des affaires. Les adaptations des structures économiques des pays pauvres s’accélèrent et des changements juridiques sont formulés pour faciliter les affaires. Sur le continent africain, 28 pays ont mis en place 58 réformes et quatre d’entre eux compte parmi les dix meilleurs réformateurs de l’année 2008[ix]. Voici maintenant quelques exemples concret des actions appuyées par l’IFC.

Au niveau pratique, le Sénégal a crée un guichet unique pour le dédouanement, ce qui a réduit de moitié les documents à fournir et fait allonger les heures d’ouvertures de la douane. Le Burkina a mis en vigueur un nouveau code de travail pour faciliter l’emploi, notamment au niveau des contrats à durée déterminée. Quand à lui, le Botswana a informatisé son processus de création d’entreprises et investi dans la formation du personnel.

Enfin, à propos des actualités récentes, l’IFC s’est mobilisée avec la Banque Mondiale pour apporter une aide de reconstruction après le séisme en Haïti. Lars Thunnel, directeur exécutif de la société a contacté les entrepreneurs locaux. « We are contacting our clients in Haiti to identify ways we can work with them to play a role in the reconstruction and support the economic recovery. »[x] Ceci montre la réactivité de cette institution.

Ces décisions libèrent donc les entreprises de certaines contraintes et donnent un meilleur accès au crédit. La Société financière internationale fait la promotion du secteur privé dans les pays émergents du Sud et de l’Est. Son rôle permet de faire fonctionner l’économie mondiale et de doter de structures les pays en voie de développement pour ainsi améliorer la qualité de vie des habitants et leur donner plus d’autonomie.


[i] Site internet www.ifc.org

[ii] Voir Françoise Lazare, « La Société financière internationale : filiale de la banque mondiale. Rapport rendu public mercredi 27 septembre 1995 ».

[iii] Jean-Jacques Deveaud, « La Société Financière Internationale. Son rôle parmi les institutions financières de développement », p1151.

[iv] Ram Etwareea, « Le développement passe par les privatisations, jure la SFI, filiale de la Banque mondiale ».

[v] Ram Etwareea.

[vi] Stéphane Dupont, « Gaza, Cisjordanie : la SFI lance un fonds d’investissement privé ».

[vii] Voir Stéphane Dupont.

[viii] Alain Faujas, « Les réformes en Afrique améliorent le climat des affaires ».

[ix] Alain Faujas.

[x] Site officiel l’IFC, en ligne.

Bibliographie

Deveaud, Jean-Jacques. 1978. « La Société Financière Internationale. Son rôle parmi les institutions financières de développement ». Revue économique 29 (no 6): 1141-1174.

Dupont, Stéphane. 1998. « Gaza, Cisjordanie : la SFI lance un fonds d’investissement privé ». Les Echos (Paris), 20 janvier: 6.

Etwareea, Ram. 2003. « Le développement passe par les privatisations, jure la SFI, filiale de la Banque mondiale ». Le Temps (Genève), 3 mai: 2.

Faujas, Alain. 2008. « Les réformes en Afrique améliorent le climat des affaires ». Le Monde (Paris), 11 septembre: 19.

International Finance Corporation : World Bank Group Responds to Earthquake in Haiti. En ligne. http://www.ifc.org/ifcext/media.nsf/Content/Haiti_Earthquake_Response_01-15-10 (page consultée le 22 février 2010).

Lazare, Françoise. 1995. « La Société financière internationale : filiale de la banque mondiale. Rapport rendu public mercredi 27 septembre 1995 ». Le Monde (Paris), 29 septembre: 4.

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03 2010

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