Le jour où… j’ai vu une pléthore de présidents
par Timothé Nothias
Une fois de plus, je trépigne d´impatience. C’est presque une habitude maintenant…sauf que là, c’est justifié. Je fais la queue depuis des heures afin de pouvoir assister à un événement qui ne survient pas tous les quatre matins et qui est une grande première pour moi: je vais pouvoir de mes yeux vu contempler de visu non pas un mais bien 5 présidents en exercice ! L´entrée du « hangar » ou se tiendront les discours est loin, et ma pĺus grande peur est de ne pas réussir à rentrer et de devoir me contenter d’une retransmission vidéo sur des écrans à l’extérieur. Ma crainte ne m’est ôtée qu’une couple d’heures après, quand je peux enfin franchir à mon tour les portiques de sécurité et pénétrer dans le bâtiment. Étrangement, les parapluies ne sont pas autorisés à l´intérieur, et je dois le laisser. On m´assure que je pourrais venir le chercher au moment de sortir, mais je ne doute pas qu´un « bon samaritain » se chargera de le faire pour moi. Au fond, quelle importance, je suis sûr que beaucoup de personnes seraient prêtes à donner un parapluie, même en saison des pluies, pour avoir la chance d´assister à de tels discours…Je pénètre dans une salle gigantesque, dont l´animation est assurée par un groupe de musique sur le devant de la scène, ainsi qu´une foule en délire. Que l´arrivée des présidents du Paraguay, de la Bolivie, de l´Équateur, du Venezuela et du Brésil ne fait rien pour calmer. L´ambiance est digne de celle d´un concert. Le gouverneur de Para (la province du Brésil dans laquelle se trouve Belém) ouvre le bal avant de passer le micro aux cinq présidents qui deux heures durant effectuent chacun leur tour un speech.Les discours sont énergiques, porteurs d´idées politiques novatrices, empreints de pan-amazonisme, et donnent l´impression d´être l´éditorial du forum en quelque sorte : « un autre monde est possible » empreint de légitimité politique. Les dirigeants rappellent entre les lignes toutes les avancées sociales qu´ils ont réalisés puis ce qui s´en vient dans notre monde post-crise.
Certains aiment a monopoliser le micro…l´heure tourne et nous sommes rendus plus ou moins tard dans la soirée…on ne se refait pas…je trépigne d´impatience a l´idée de rentrer m´allonger dans la tente.