La mer de chine méridionale est une mer semi-fermée, appelée aussi mer de Chine du Sud, qui mesure environ 3 000 kilomètres de long sur 1 000 kilomètres de large. Elle est bordée par les Philippines, la Chine, l’Indonésie, le Vietnam, Brunei, la Malaisie, Singapour et Taiwan. Elle est parsemée de milliers de récifs non identifiés, et de plus de 200 îles qui portent des noms différents selon les pays. Par exemple, l’archipel des Paracels est connu sous le nom de Xisha en Chine.
En quoi est-elle un secteur clé de la planète ?
Un tiers du commerce maritime de la planète transite sur ses eaux. Elle est aussi très riche en poissons et son sous-sol regorge de pétrole et de gaz. Depuis toujours, les pays voisins se disputent le contrôle des îles, qui servent d’abri contre les typhons et de postes militaires avancés. Les escarmouches sont parfois meurtrières, comme en 1974 et en 1988, entre le Vietnam et la Chine.
Depuis quelques années, la situation s’est beaucoup dégradée entre les pays frontaliers. Brunei, la Malaisie, les Philippines, Taiwan et le Vietnam revendiquent des droits sur des îles ou des îlots, l’archipel des Spratleys étant particulièrement disputé. La Chine, elle, veut étendre sa souveraineté sur 80% de la mer de Chine méridionale, mettant en avant des «droits de passage historiques» qui n’ont pas de valeur légale.
Que dit le droit de la mer ?
Un Etat côtier est souverain sur le sol, le sous-sol et l’espace aérien au-dessus de ses «eaux intérieures», soit les ports, les baies… Dans la «mer territoriale», jusqu’à 12 milles nautiques des côtes (une vingtaine de kilomètres), les navires étrangers disposent d’un droit de passage «inoffensif», et le droit de police s’exerce jusqu’à 24 milles. Nerf de la guerre, la «zone économique exclusive» (ZEE) s’étend jusqu’à 200 milles, soit 370 kilomètres. L’Etat côtier y maîtrise la pêche, la construction d’ouvrages et l’exploitation du sol et du sous-sol, mais la navigation y est libre pour tous, y compris pour des exercices militaires.
Pour générer une ZEE autour d’une île, il faut qu’elle ne soit pas recouverte à marée haute, qu’elle soit habitée et qu’elle possède une activité économique propre. Pour cela, les différents gouvernements font construire des pistes d’atterrissage ou des casemates, espérant faire reconnaître un jour leur souveraineté. Mais la Chine a mis les bouchées doubles depuis deux ans, entreprenant des travaux titanesques pour transformer de simples atolls ou hauts-fonds en îles habitées.
La ligne des neuf traits, également appelé délimitation en pointillés, qui n’est pas reconnue officiellement mais qui figure désormais sur les passeports chinois, a été tracée par le gouvernement de la République de Chine en 1948. C’est cette carte que la Chine populaire a déposée auprès de l’ONU, en 2009, pour justifier sa souveraineté sur la zone. Pour l’instant, Pékin se contente d’actions civiles à cet endroit : colonisation, tourisme, patrouilles de garde-côtes. En n’utilisant que des moyens civils, les autorités chinoises pourraient taxer tout accrochage avec une armée étrangère d’agression militaire. Mais de plus en plus, des opérations d’intimidation menées par des milices sont dénoncées par les pêcheurs étrangers notamment Malaisiens.