La région d’Asie du Sud-Est est reconnue pour avoir une grande diversité de systèmes politiques, ceux-ci étant très changeant et ayant de gouvernement qui bougent sans cesse. Dans cette région ou les régimes politiques fluctuent, le royaume de Thaïlande est le meilleur exemple à donner. Le pays ayant connu de 1932 jusqu’à maintenant 18[1] coups d’États. Alors que le pays reste politiquement instable et controversé – surtout depuis la montée au pouvoir du nouveau monarque Rama X – il est étonnant de voir à quel point les artistes thaïlandais sont engagés dans ce système politique strict. Les droits humains, la religion, la corruption et la violence politique, aucun sujet n’est épargné par ces artistes qui sont prêts à prendre des mesures inusitées pour laisser leurs traces dans la politique de leur pays.
Des femmes, des droits, et l’art
Alors que la Thaïlande se divise entre les villes modernes comme Bangkok et les régions rurales, il est encore difficile pour le gouvernement de faire respecter les lois pour l’égalité et les droits de la femme. La violence et l’abus envers les femmes thaïlandaises sont encore forts présents dans le pays. Alors que le gouvernement – majoritairement masculin – n’arrive pas à a faire respecter ses lois dans ces régions, des artistes politiquement engagées utilise l’art comme moyen de se réapproprier leurs droits et ceux de leurs consœurs. Parmi ces artistes se trouvent deux femmes utilisant leur art comme arme contre les injustices envers les femmes. La première s’appelle Kawita Vatanajyankur est une artiste de performance, utilisant son corps et des objets pour créer des performances choquantes et colorées qui font généralement réfléchir. Elle cherche à représenter dans son art le travail manuel exhaustif de tous les jours ainsi que les injustices sociales[2]. Il n’est pas rare de voir l’artiste dans des positions inconfortables et même douloureuses pendant plusieurs minutes, le tout avec une visage serein. Si Mme Vatanajyankur décide de choquer les mentalités en se mettant en scène dans des environnements colorés et parfois dérangeant, d’autres jeunes femmes aussi engagées dans la lutte des droits de la femme préfèrent d’autres médiums plus class
iques. En effet, Bussaraporn Thongchai est une autre artiste très impliquée. Le site web Cobo Social[3] décrit la jeune artiste comme une des présences les plus fortes sur la scène artistique thaïlandaise en ce qui attrait à la représentation du corps et des genres. Ses œuvres sont généralement sombres et représentent la misère de la vie, ses créations généralement sur une toile blanche sur laquelle s’étends des personnages en tons de gris, et parfois, un brin de couleur. Enfin, ces deux artistes tentent une et l’autres de passer un message clair, l’émancipation de la femme et de leurs corps dans un pays ou les lois gouvernementales sur la protection des femmes ne sont pas encore respectée dans tout le pays.
La controverse est une arme
Il est impossible de parler d’art et de politique sans parler de l’invétérer rebelle thaïlandais Vasan Sitthiket. Cet homme adoré et détesté par les thaïlandais au cœur de plusieurs controverses, un critique de la politique de son pays et militant engagé, peu d’artistes ont osé comme lui. L’homme critique fortement la corruption présente en Thaïlande ainsi que les dirigeants hauts placés du pays. Il montre avec cynisme au travers de son art les têtes de la Thaïlande de manière grotesque et scandaleuse, au point que son exposition en 2000 à été annulée a cause de ses toiles provocatrices[4]. Si les politiciens sont les victimes privilégiées par Sitthiket, il critique d’autres figures importantes de la Thaïlande comme les moines bouddhistes. En 1992, il a peint un tableau présentant un moine bouddhiste violant une jeune fille[5], qui viens critiquer que la violence ne se trouve pas seulement dans la classe politique mais parmi les classes religieuses aussi, mais comme ils ont de hauts statuts, ils ne sont pas punis par les lois. Si son art n’est déjà pas assez fort comme message politique, en 2005 Vasan Sitthiket à créé un projet d’art politique appelé le Artist Party[6] qui ridiculise le parti politique du premier ministre de l’époque, Thaksin Shinawatra. Une chose est sure, l’artiste se bat politiquement pour un meilleur système politique et n’hésite pas à faire la controverse pour faire passer son message
Documentaire de Kawita Vatanajyankur
Documentaire sur les artistes politiquement engagés, expliquant les risques que prennent les artistes pour afficher leurs idées politiques
[1] Amie Tsang. 2014. Timeline : Thailand’s coups, Financial Times, https://www.ft.com/content/88970d60-e1b0-11e3-9999-00144feabdc0
[2] Kawita Vatanajyankur, Kawita Vatanajyankur official website, https://www.kawita-v.com/
[3] Namina Morelli. 5 Thai artists making socio-political Works, Cobo social, https://www.cobosocial.com/dossiers/5-thai-artists-making-socio-political-works/
[4] Namina Morelli. Vasan Sitthiket : I am the one with the People, Cobo Social, https://www.cobosocial.com/dossiers/vasan-sitthikhet-i-am-the-one-with-the-people/
[5] [5] Namina Morelli. Vasan Sitthiket : I am the one with the People, Cobo Social, https://www.cobosocial.com/dossiers/vasan-sitthikhet-i-am-the-one-with-the-people/
[6] Namina Morelli. 5 Thai artists making socio-political Works, Cobo social, https://www.cobosocial.com/dossiers/5-thai-artists-making-socio-political-works/