À la fin de la guerre du Vietnam, le pays était dévasté. Si 58 193 soldats américains ont péri au Vietnam, il y avait eu plus de décès du côté des soldats vietnamiens. Sur un total de 830 000 Vietnamiens sont décédés, 600 000 sont des soldats de la FNL-RDV et 230 000 soldats sont de la ARVN. C’est sans compter qu’il y avait entre 2 millions et 3,8 millions de civils tués.
Du nord au sud, le pays était ravagé par les 15 millions de tonnes de bombes et d’explosif déversées par l’armée américaine. Les deux tiers des terres communales au nord étaient irrécupérables. Sur 15 000 hameaux d’agriculture, 9 000 étaient endommagés ou détruits. Près de 1 600 constructions hydrauliques pour l’agriculture ainsi que les infrastructures des ponts et des chemins de fers étaient aussi détruites.
Selon un rapport de l’ONU en 1995, plus 78 000 hectares de terres (forêt et terres agricoles) détruites par les défoliants de l’agent orange. La biodiversité du Vietnam était changée de façon permanente. En 2011, 5 % de la couverture forestière est estimée peut-être irréversiblement endommagée. L’érosion des sols aggrave les fléaux climatiques tels que les typhons (1978), les inondations (1978) et les sécheresses (1977).
Du côté de la population, beaucoup de Vietnamiens, surtout ceux du sud, subissaient une période d’incarcération dans des camps de « rééducation idéologique ». La période de « stage » était déclarée pour trois mois, mais ils étaient incarcérés pour 10 ans ou plus. Parmi les incarcérés, 165 000 sont décédés dans les camps. Les communistes exerçaient de la discrimination contre ceux qui avaient du talent et des compétences. Ils étaient soit expulsés du pays, soit enlevés. Plus de 50 % du corps médical du sud du Vietnam ont déserté le pays. Par exemple, les premiers réfugiés vietnamiens au Canada étaient surtout des médecins. Une police de quartier a été instaurée pour surveiller de plus près la population.
À la fin des années de 1980, l’URSS retire son aide pour le Vietnam. Le retrait de l’aide soviétique porte un coup dur pour le développement économique du nouveau pays. Le Vietnam dépendait largement des relations d’échanges commerciaux avec l’Union soviétique et ses alliées. En 1979, il dépendait de 52 % des importations de l’URSS et de ses pays alliés. En 1982, ce taux était grimpé à 81 %. Après la fin des échanges avec l’URSS, le Vietnam tombait dans la catastrophe économique.
Les familles se voyaient distribuer des cartes de rationnement. Le quotidien des Vietnamiens était difficile : chômage, prostitution, drogue, banditisme, délinquance, etc. Le revenu familial était très bas. Il fallait deux mois de salaire pour pouvoir se procurer un pull-over et de 8 à 9 mois de salaire pour une bicyclette, un bien indispensable pour les Vietnamiens.
Malgré les coupons de rationnement, il n’y avait pas assez de denrées pour nourrir toute la population. Le Vietnam ne recevait pas l’aide de l’ONU et les États-Unis lui imposaient un embargo. Il y avait aussi le phénomène de la corruption au sein du nouveau régime, dont le gouvernement accentuait les inégalités sociales entre les classes dirigeantes et la population ordinaire. À cause de la situation économique invivable, les Vietnamiens reprenaient le bateau sur la mer en « boat people », espérant pouvoir trouver de meilleures conditions de vie ailleurs. En 1986, il envisage une nouvelle politique économique : le Đổi mới.
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Sources bibliographiques :
SELLIER, Jean (2001). Atlas des peuples d’Asie méridionale et orientale, Paris, La Découverte, 208 pages.
TRAN, Thi Hao (2007). Une introduction à la connaissance du Vietnam, Paris, L’ Harmattan, 310 pages.
BROCHEUX, Pierre (2011). Histoire du Vietnam contemporain : la nation résiliente, Paris, Fayard, 294 pages.