Malgré les réformes du Parti communiste vietnamien pour développer rapidement le secteur industriel du pays, le Vietnam reste d’abord et avant tout un producteur agricole important. D’ailleurs, les terres vietnamiennes vont procurer beaucoup de richesses aux colonisateurs français et aux grands propriétaires terriens, ce qui va poser de nombreux problèmes dans la séparation des terres. Le Parti communiste vietnamien va baser sa campagne de guérillas en allant chercher des combattants dans les campagnes, puisque le pays est majoritairement rural.
Il va aussi s’attirer la sympathie de beaucoup de paysans en organisant des réformes agraires qui vont avoir pour but de redistribuer les terres des riches propriétaires de façon plus équitable. On collectivise aussi l’agriculture de façon très autoritaire grâce à la légitimité que la victoire vietnamienne durant la guerre contre les États-Unis a apportée au Parti. Ce rapprochement des collectivités va permettre au gouvernement de régenter la sphère économique et transformer la vie sociale pour instaurer une vision socialiste dans les campagnes.
Comme le reste du pays, les campagnes vont être ravagées à la fin de la guerre et les récoltes vont rapporter très peu de nourriture, ce qui va se faire sentir par toute la population. Le gouvernement du pays va lancer la politique du Đổi mới, qui a pour but de renouveler l’économie vietnamienne. Cette politique contient plusieurs réformes agraires qui vont venir annuler les mesures prisent pendant la guerre et qui ne semblent pas parvenir à relever l’économie rurale. On va donner l’autorisation aux paysans de revendre leurs surplus sur le marché, on diminue les taxes agricoles et on annule les prix fixe que le Parti communiste vietnamien avait choisis.
Des commerçants privés font faire leur apparition et la collectivisation des années de guerre va disparaître peu à peu. Ces mesures vont relancer l’économie et l’agriculture va connaître une décennie de prospérité. La consommation alimentaire va devenir plus variée puisque les producteurs peuvent dorénavant choisir eux-mêmes les plantes qu’ils veulent faire pousser.
L’activité sociale dans les villages va augmenter de façon spectaculaire.
La croissance de l’agriculture pousse les villageois à devenir des marchands, à quitter le confort du chez soi et à visiter les villes. Les conditions de vie vont s’améliorer et on voit apparaître un écart des inégalités sociales. En effet, on voit apparaitre une paysannerie privilégiée, qui a accès à des terres de plus grande qualité grâces à leurs liaisons avec l’autorité. Cette nouvelle classe sociale possède aussi plus d’éducation et de connaissances technologiques. On voit aussi apparaitre des entreprises familiales artisanales qui vont se spécialiser dans un savoir-faire particulier à la région et aux ressources disponibles.
Le Vietnam, dont la monnaie n’était pas encore convertible en 1997, fut beaucoup moins touché par la crise économique thaïlandaise que ses voisins asiatiques qui vont voir leur monnaie être dévaluée. C’est d’ailleurs à ce moment qu’il commence à agrandir son marché extérieur. Le Vietnam se classe désormais parmi les premiers exportateurs de riz, de café, de noix de cajou et de caoutchouc.
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Sources bibliographiques:
BERGET, Pascal (2002). Paysans, État et marchés au Vietnam, Paris, Karthala-GRET, 291 pages.
BROCHEUX, Pierre (2011). Histoire du Vietnam Contemporain : La nation résiliente, Paris, Fayard, 291 pages.
DOVERT, Stéphane et Benoit de Tréglodé (2009). Viet Nam contemporain, Paris, Les Indes savantes, 647 pages.