Il existe au Vietnam pas moins de 54 ethnies différentes reconnues par le gouvernement. Son relief accidenté, ses régions montagneuses, ses plaines et ses côtes, font de ce pays un carrefour, un point de convergence pour de nombreuses ethnies.
On compte également de nombreux descendants des chinois Han, les Hoa, et beaucoup de Lao venus du Laos. En plus des 13 groupes ethniques comptant de 100 000 à 900 000 habitants, et des 36 en comptant moins de 100 000, il existe quelques groupuscules aux appellations diverses n’en comptant que quelques centaines, et parlant presqu’autant de dialectes différents. Tous sont venus au Vietnam à des époques historiques différentes, chassés par l’oppression de la cour féodale chinoise, l’invasion des Siamois, les révoltes, les famines ou les épidémies.
En se basant sur les spécificités linguistiques de chaque groupe ethnique, on distingue 8 groupes linguistiques. Le premier, le plus important en termes de locuteurs, est le groupe de langues austro-asiatiques, aussi appelées langues du groupe Viet-Muong. Viennent ensuite les groupes de langues môn-khmer, tày-thaï, tibéto-birmanes, malayo-polynésiennes, kadai, mong-dao et finalement han. Le français et l’anglais, vestiges de l’époque coloniale, sont encore parlés dans certaines régions, l’anglais faisant même partie du cursus académique de plusieurs écoles.
Les Viêt, aussi appelés Kinh, sont largement majoritaires, représentant près de 87% de la population. Parmi les 53 autres minorités ethniques, quatre comptent plus d’un million d’habitants : il s’agit des Tày, la plus large minorité, des Muong, les plus proches de la famille Kinh, des Thaï, originaires de Thaïlande, ainsi que des Khmer, ou Kho-me.
Les relations linguistiques, raciales et culturelles ont évolué progressivement pour en arriver à une intégration parfois si parfaite que certains groupes sont disparus, ne laissant derrière eux que quelques particularités linguistiques.
Autrefois, les communautés villageoises appliquaient une politique d’autarcie économique, dépendant dans une grande mesure de la nature. Aujourd’hui cependant, les groupes montagnards ont besoin du sel, des instruments en fer, des jarres, des parures en argent et en cuivre, des fils de couleurs, du poisson et du nước mắm venus des plaines pour subsister. En contrepartie, les habitants des plaines font venir de la montagne des buffles, du bambou, du bois, des plantes médicinales, des produits forestiers, etc… Cela démontre bien l’interdépendance des groupes minoritaires du Vietnam, et leur relation de complémentarité particulière.
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