La musique vietnamienne est une synthèse originale des influences chinoises, indiennes, indonésiennes, occidentales et bouddhiques. On y retrouve une certaine dose d’improvisation dans la tradition orale, ainsi qu’une certaine mélancolie dans les choix harmoniques (par exemple : les accords mineurs) et les thèmes chantés. Les six intonations particulières de la langue vietnamienne contribuent elles aussi à ajouter un caractère unique à la musique du pays. Si la culture musicale traditionnelle chinoise a pendant longtemps influencé le Vietnam, l’ancien royaume du Champa en Inde eut, lui aussi, un fort impact sur la musique, car la cour Vietnamienne la trouvait très mystérieuse et attirante.
Encore aujourd’hui, il existe des différences marquées entre la musique du Nord et du Sud, ainsi qu’entre les zones montagneuses et les plaines côtières. La musique est divisée en deux modes distincts, appelés diêu : le mode Bac (du Nord) au caractère très joyeux et clair, et le mode Nam (du Sud), au caractère plus triste et mélancolique. Lors de l’exécution d’une pièce, une longue introduction instrumentale permet à l’auditeur de se familiariser avec le mode de la pièce. Suivent alors les morceaux principaux de la pièce, à la manière de l’alap du râga indien.
On peut distinguer quatre grandes périodes dans l’histoire de la musique vietnamienne depuis la fin du premier millénaire. La première période, du 10e au 15e siècle, est dominée par les influences chinoises et indiennes. La deuxième, du 15e au 18e, voit triompher l’influence chinoise. La troisième, du 19e siècle à la Seconde Guerre mondiale, démontre une originalité croissante de la musique vietnamienne, et la dernière période est caractérisée par l’emprise du modèle occidental, allant de pair avec des tentatives pour retourner aux sources et maintenir la tradition et l’identité culturelle.
Il existe aujourd’hui différents styles de musique vocale populaire, jouée lors de fêtes et de cérémonies, de musique savante (de cour et de rite) et de musique de théâtre et de scène. Les principaux types de musique de cérémonie sont le Bat âm, jouée par un orchestre de huit instruments, le Phuong Kèn, populaire dans le Nord du pays, et jouée avec un hautbois, ainsi que le Nhac Ngu âm, populaire dans le Sud, jouée par un orchestre de cinq instruments. La musique de divertissement, quant à elle, est plutôt représentée par des chanteurs professionnels comme les légendaires Pham Duy, Trịnh Công Sơn et Văn Cao, et des idoles pop contemporaines comme Hồ Ngọc Hà, Hồ Quỳnh Hương, etc… On retrouve encore un peu partout au Vietnam de la musique rituelle de Cour, mais ce style tend à disparaître avec l’émergence d’idoles pop et de groupes rock. Tous ces styles se mélangent et s’intercalent, tout en gardant leurs caractéristiques spécifiques.
Les instruments vietnamiens sont aussi variés et uniques que la musique dont on en tire. Allant des cithares et des luths aux hautbois, en passant par les tambours et les cymbales, les instruments de musique vietnamiens ont une longue histoire et offrent une variété de possibilités acoustiques. Parmi les instruments à cordes les plus répandus, citons notamment le đàn tranh, un instrument à cordes pincées appartenant à la famille de la cithare et apparenté au koto japonais, au zheng chinois et au kayagum coréen, le đàn tỳ bà, luth à quatre corde introduit au Vietnam vers le 9e siècle, le đàn nguyêt, un instrument à deux cordes se tenant de la même façon qu’une guitare, ainsi que le đàn bàu, une cithare monocorde.
Quelques interprétations musicales:
Sang Xuân par Pham Tra My
Một khúc tâm tình của người Hà Tĩnh
Interprétation d’un ensemble
Dan ty ba
Nhịp cầu quê hương
–