Dynastie des Ngô
Après avoir mené le peuple vietnamien à la victoire lors de bataille de la rivière Bạch Đằng Giang en 938, Ngô Quyền se proclama roi l’année suivante. Il déplaça sa capitale de Hà Nội à Cổ Loa;
la première avait été établie par les Chinois, la seconde avait déjà été la capitale d’un royaume vietnamien qui avait précédé la longue domination millénaire chinoise. Le peuple ne jouit pas longtemps du règne de Ngô Quyền car il mourut en 944; à sa mort, le pays se retrouva en période de chaos où le pouvoir était revendiqué par douze seigneurs féodaux (sứ quân).
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Dynastie des Đinh
Après quelques années, Đinh Bộ Lĩnh qui avait entrepris de défaire un par un les autres seigneurs, réussit à réunifier le pays sous son propre règne. Il fonda la dynastie Đinh en 968 et fit reconnaître son indépendance par la Cour chinoise en 972. Il déplaça lui aussi la capitale; il choisit de l’installer à Hoa Lư, d’où il était originaire. Tout comme Ngô Quyền, le règne de Đinh Bộ Lĩnh ne fut pas de très longue durée; il fut assassiné en 979 par un officier du palais. Le prince n’ayant que six ans et ne pouvant pas défendre lui-même son titre d’empereur, le pouvoir passa donc aux mains de Lê Hoàn, un généralissime proche de la reine mère; 980 marque le début d’une troisième dynastie, celle des Lê antérieurs.
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Dynastie des Lê antérieurs
L’empereur Lê Đại Hành (nom de règne de Lê Hoàn) régna pendant vingt-quatre ans; il réussit à repousser les attaques du royaume du Champa (royaume situé au sud du pays vietnamien qui exerçait constamment des pressions contre leurs voisins du nord, menaçant par plusieurs fois leur existence) ainsi que celles des Chinois de la dynastie Song, qui en 981, tentaient encore une fois de reprendre le territoire qui fut jadis le leur. À sa mort en 1005, Lê Đại Hành laisse derrière lui des fils qui luttent les uns contre les autres pour accéder au pouvoir. Celui qui sortit vainqueur de ces luttes, l’empereur Lê Long Đĩnh, régna sur le peuple durant quatre années; son règne en était un de terreur, car l’histoire se souvient de lui comme ayant été d’une « cruauté sanguinaire » et ayant pris plaisir à d’atroces spectacles de torture et autres abominations. Il a d’ailleurs réussi à accéder au trône en assassinant son frère, qui n’a eu droit qu’à trois jours de règne entre la mort de son père et la sienne. Lê Long Đĩnh, quant à lui, meurt en 1009, il n’a que vingt-quatre ans; l’héritier est alors trop jeune pour régner, par conséquent, le pouvoir passe aux mains du mandarin Lý Công Uẩn.
Les trois premières dynasties vietnamiennes (939-1009) furent trop marquées par le désordre et les troubles externes pour avoir réussi à instaurer des changements très marquants. Certes, il y eut certains accomplissements de la part des empereurs vietnamiens (par exemple, Lê Đại Hành fut le premier monarque à frapper de la monnaie) toutefois ce ne sera qu’avec les prochaines dynasties que l’on assistera à de nombreux changements marquants, autant au niveau administratif et économique que social ou culturel.
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Sources bibliographiques :
DEVILLERS, Philippe. « Vietnam », Enyclopædia Universalis, [En ligne] URL: http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/vietnam (consulté le 13 janvier 2013).
LAUNAY, Adrien (1884). Histoire ancienne et moderne de l’Annam : Tong-King et Cochinchine depuis l’année 2,700 avant l’ère chrétienne jusqu’à nos jours, Paris, Challamel aîné, p. 38-47.
MASSON, André (1960). Histoire du Vietnam, Paris, Presses universitaires de France, p. 20.
NGUYEN, Khắc Viện (1993). Vietnam, une longue histoire, Hanoi, The Gioi, p.29-30.
Thành Khôi Lê (1992). Histoire du Vietnam des origines à 1858, Paris, Sudestasie, p.140-143.