Singapour, une frontière invisible accentuant les inégalités

 

Par Kaïna Mehadjebia

 

L’émergence de nouvelles problématiques 

Le rêve singapourien semble détenir quelques limites. Certes, Singapore reflète et attise une réputation et un nouveau modèle de nation sur la scène internationale. Néanmoins, il émerge, ces dernières années, le reflet de ses propres inégalités territoriales mais aussi le reflet d’inégalité au sein même de sa population. On se demande alors si cette fragmentation entre les populations est réelle et si cette dernière accentuent les inégalités. Mais surtout quelles sont ces inégalités entre les populations de la Cité-État ?

Crédit: https://www.geograf.in/fr/country.php?id_country=153

 

Depuis près de 50 ans, Singapour connait une croissance sans précédent. Réputée comme étant une des économies « les plus mondialisées », à la suite de son indépendance, la Cité-État considéré comme une nation à faible revenu devient en quelques décennies, une nation à revenu élevé. [1]Néanmoins, certaines problématiques comme le vieillissement de la population ou encore l’absence de salaire minimum émergent. Ces diverses problématiques semblent affecter de plus en plus la cité-État. Des mesures sont prises afin de pallier et de dissiper cette supposé frontière.[2]

 

La croissance comme défi majeur

Le phénomène de vieillissement de la population inquiète énormément à Singapour. Ce phénomène grandissant requière de nombreuses mesures urgentes. La croissance est alors un défi majeur pour la nation. Il s’agit alors de trouver des mesures immédiates mais surtout durable qui permettront à terme de pallier certains emplois peu fréquentés par les citoyens singapourien. Il semblerait alors que l’une des problématiques est la suivante.

Le mode de fonctionnement de la Cité-État requiert un certain niveau de vie. Ce dernier étant élevé, un des majeurs défis semblent être de trouver des solutions durables qui allierait un salaire considéré comme « faible » avec le « paysage économique et le marché du travail » de la Cité-État.

 

Vers un salaire minimum ? 

Pour cela, une des solutions que soulève, entre autres, l’auteur Weng Hui Tat est l’instauration d’un salaire minimum à Singapour. Selon l’auteur, cette pratique pourrait devenir une de ces solutions durables et efficaces envisagées par les autorités gouvernementales singapourienne. Cette mesure permettrait alors de susciter un certain attrait de la part de « professionnels qualifiés étrangers ». L’arrivé de ces professionnels pourrait alors pallier certaines inégalités mais aussi mettre un terme au souci de croissance dû au vieillissement de la population qui sévit à Singapour [3]. L’État obtiendrait à la fois une croissance économique et une croissance démographique.

Néanmoins, l’inégalité des revenus à Singapour ne peut être résolu uniquement par l’instauration d’un salaire minimum. En effet, ces inégalités sont le résultat de mesures adoptées sur presque 30 ans par la nation. Ces mesures constituées de « quotas et de prélèvements » ont accentué ce fossé salarial. « L’afflux de main d’œuvre étrangère » a également, selon Weng Hui, accentué ce fossé.[4]

Il va sans dire que ce fossé est le résultat de cet écart de revenu qui ne cesse de croitre. Certains semblent s’alerter sur le futur de ces inégalités grandissantes. L’émergence d’une classe sociale profondément meurtrie par ces inégalités de revenus pourrait instaurer une instabilité sociale et bouleverser le mode de fonctionnement de la nation.

Cependant, il est primordial de souligner les mesures existantes prises par le gouvernement singapourien. Afin de pallier, le vieillissement de la population, une stratégie dite de « forte croissance » est instaurée. Non seulement l’État prends des mesures concernant cette problématique mais aussi concernant les inégalités naissantes et la pauvreté.

De réelles réponses sont proposées par la Cité-État pour pallier ce fossé. Certes une frontière semble émerger ces dernières années, néanmoins des mesures immédiates sont prises par le gouvernement comme un « système d’épargne obligatoire » pour certains domaines essentiels comme le logement, les soins de santé ou encore les retraites. Ce « système de protection sociale » encore en pleine évolution, en fonction de son évolution, déterminera l’avenir des inégalités à Singapour. [5]

 

[1] Rajan, R. S. 2003. Sustaining competitiveness in the new global economy: A case study of Singapore. Cheltenham, E. Elgar.

[2] Hui, Weng Tat. 2013. “Croissance Économique Et Inégalités À Singapour: Plaidoyer Pour Un Salaire Minimum.” Revue Internationale Du Travail 152 (1): 117–34

[3] Hui, Weng Tat. 2013. “Croissance Économique Et Inégalités À Singapour: Plaidoyer Pour Un Salaire Minimum.” Revue Internationale Du Travail 152 (1): 117–34.

[4] Hui, Weng Tat. 2013. “Croissance Économique Et Inégalités À Singapour: Plaidoyer Pour Un Salaire Minimum.” Revue Internationale Du Travail 152 (1): 117–34.

[5] Asher, Mukul G, and Amarendu Nandy. 2008. “Mesures Prises Par Singapour Face Au Vieillissement, Aux Inégalités Et À La Pauvreté́: Évaluation.” Revue Internationale De Sécurité́ Sociale 61 (1): 45–66.

Lien pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés