Cambodge : Relations diplomatiques avec la Chine et risques politiques d’investir au Cambodge

La Chine et le Cambodge ont une longue histoire de relations amicales. Les deux pays ont officiellement annoncé l’établissement de relations diplomatiques le 19 juillet 1958, et leurs dirigeants ont maintenu des contacts étroits depuis lors. En 2006, lorsque le Premier ministre de l’époque s’est rendu au Cambodge, les deux pays ont annoncé l’établissement d’un « partenariat global ». Aujourd’hui, le développement des relations entre les deux pays ne se limite pas aux sphères politique, sécuritaire et stratégique, mais a commencé à s’étendre à de nombreux domaines tels que le commerce et les échanges économiques et culturels.

En termes de développement économique et social, le Cambodge fait toujours partie des pays les moins développés du monde. En termes de structure économique, elle est dominée par l’agriculture. Le secteur des services au Cambodge est une industrie émergente depuis quelques années, notamment grâce au tourisme. Le gouvernement cambodgien s’est engagé dans le développement économique, en poursuivant une économie de marché libre, en accélérant l’introduction d’investissements étrangers et en s’ouvrant largement au monde extérieur. « A new law on investment was drafted and subsequently approved by the National Assembly in 1994. Compared to other countries in the region, this new investment law was regarded as quite liberal, offering generous incentive packages to investors, both domestic and foreign, on a non-discriminatory basis (Asian Development Bank, 2006). The 1994 investment law was revised in 2003. » (Cuyvers, Soeng, Plasmans, & Bulcke, 222-234, 2011) D’une part, l’interaction au niveau stratégique peut aider à approfondir la coopération entre la Chine et le Cambodge et contribuer au maintien de la paix et du développement régionaux ; d’autre part, l’échange de politiques et l’accostage peuvent aider le Cambodge à acquérir une certaine expérience des questions de développement afin d’orienter la résolution des problèmes sociaux qui préoccupent la population, comme l’économie.

Cependant, il convient également de noter les facteurs négatifs qui affectent les relations entre les deux pays. « En 2004, les projets d’investissements chinois approuvés par le Conseil pour le développement du Cambodge se montaient à plus de 450 millions de USD, comptant pour plus de 57 % de la totalité des projets étrangers. » (Rochigneux, 345-353, 2011) L’évolution de l’ordre politique a créé une incertitude quant aux perspectives économiques du Cambodge. Les relations Chine-Cambodge et les investissements au Cambodge peuvent être affectés par la situation politique intérieure du Cambodge de trois façons.

Premièrement, les investissements au Cambodge sont susceptibles d’être influencés par la lutte des partis politiques nationaux. Le désaccord et la lutte à long terme entre les trois principaux partis politiques cambodgiens sont susceptibles d’avoir certains effets négatifs sur les relations entre la Chine et le Cambodge et sur les entreprises chinoises qui investissent au Cambodge. Le Parti du peuple et le FUNCINPEC se sont affrontés (Gouëset, 2012) et des conflits armés ont éclaté plus d’une fois, entraînant des troubles sociaux au Cambodge. Les entreprises chinoises qui investissent au Cambodge doivent donc être très attentives à l’évolution de la politique intérieure.

Deuxièmement, la politique étrangère du Cambodge est vulnérable à l’influence de l’ASEAN. Depuis que le Cambodge a rejoint l’ASEAN en 1999, les relations avec les pays de l’ASEAN sont devenues l’une des orientations prioritaires des relations étrangères du Cambodge. Pendant plus d’une décennie, le Cambodge a joué un rôle d’équilibre au sein de l’ASEAN pour éviter l’escalade des différends entre les pays de l’ASEAN et la Chine, notamment lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN de 2012, lorsque le Vietnam et les Philippines ont ouvertement proposé de discuter d’une solution à la « question de la mer de Chine méridionale. » Il n’est donc pas certain que le Cambodge continue à soutenir les intérêts de la Chine au sein de l’ASEAN à l’avenir.

Troisièmement, après la fin de la guerre froide, la plupart des petits pays ont poursuivi une diplomatie équilibrée. Tout en restant pro-Chine, le Cambodge s’est également attaché à développer ses relations avec les pays occidentaux tels que les États-Unis. Pour développer sa propre économie, le Cambodge s’intègre dans l’ordre économique international actuel. Ainsi, elle peut demander l’aide des États-Unis et de l’Occident. Le Cambodge est un élément important de la stratégie américaine en Asie du Sud-Est. Les États-Unis ont étendu leur aide au Cambodge, en maintenant de bonnes relations avec le Parti du peuple au pouvoir pro-américain. Sur le plan économique, les États-Unis sont désormais le premier partenaire commercial extérieur du Cambodge.

 

 

Bibliograpie

Cuyvers, L., Soeng, R., Plasmans, J., & Bulcke, V. D. (2011, février 2). Determinants of foreign direct investment in Cambodia. Journal of Asian Economics, pp. 222-234. Récupéré sur SciencedDirect: https://doi.org/10.1016/j.asieco.2011.02.002

Gouëset, C. (2012, octobre 15). Chronologie du Cambodge (1953-2012). Récupéré sur L’EXPRESS: https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/chronologie-du-cambodge-1953-2012_496834.html

Rochigneux, G. (2011). Le Cambodge, à la croisée des chemins. L’Asie-monde : Chroniques sur l’Asie et le Pacifique 2002-2011, 345-353.

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