Par Zhang Ming Ru
Au Vietnam, la traite des êtres humains a toujours été un problème, en particulier pour les femmes et les enfants. Chaque année, de nombreuses personnes en sont victimes. Par exemple, la prostitution forcée, le mariage forcé, le travail des enfants, etc. Parmi les victimes de la traite des êtres humains, les femmes constituent le groupe le plus important, représentant environ 44,1%.[1] Ces dernières années, le gouvernement a activement réprimé ces activités, mais certains préjugés sociaux entravent encore l’assistance aux victimes.
Bien que la prostitution soit illégale, de nombreuses personnes se livrent encore à des activités similaires dans la zone grise. À Hô Chi Minh-Ville, 58 lieux publics et environ 33 000 magasins sont soupçonnés d’être des établissements de prostitution.[2] En plus de diverses industries du travail du sexe, le trafic d’êtres humains dans les services sexuels est aussi de plus en plus développé. Les femmes et les enfants vietnamiens sont victimes de réseaux de trafic sexuel, ils sont principalement exploités et envoyés en Chine, au Cambodge, en Malaisie et en Russie.[3] L’un des phénomènes les plus marquants est les « trafics de mariées » vers la Chine. En effet, depuis que le gouvernement chinois a mis en place le système de l’enfant unique, l’équilibre du nombre d’hommes et de femmes a toujours été un problème, en particulier dans la tranche d’âge du mariage, où le nombre d’hommes est supérieur à celui des femmes. Par conséquent, dans les villes du sud comme le Yunnan, les mariages forcés existent souvent. Avec les mesures que le gouvernement chinois met en place pour empêche le trafic humain, les cibles des mariages forcés se sont déplacé des femmes locales vers les pays d’Asie du Sud-Est.[4] En raison de son environnement géographique, le Vietnam est un des pays les plus touchés. Certains intermédiaires vont kidnapper et trafiquer des femmes vietnamiennes en Chine pour réaliser des profits.[5] Ces femmes se sont souvent vendues en Chine pour le mariage commercial ou forcée.
De plus, certaines personnes sont victimes de la traite par leurs parents ou leurs familles.[6] Certaines familles au Vietnam, en raison de l’extrême pauvreté ou de l’usure de la dette, choisiront éventuellement de vendre certaines des jeunes filles de leurs enfants pour rembourser la dette. En tant que pays profondément confucéen, le Vietnam estime que les enfants appartiennent à leurs parents et devraient suivre leurs choix et de se sacrifier pour eux.[7] En même temps, dans de nombreuses régions asiatiques, telles que le Vietnam, la Chine et la Corée du Sud, la virginité des jeunes filles est considérée comme importante. Par conséquent, la vente d’une fille de 16 ou 17 ans peut rapporter un revenu familial de 700 à 1100 dollars, ce qui est un grand somme d’argent pour eux. Mais pour les filles, elles vivront une expérience douloureuse.[8] D’autres femmes venaient de familles pauvres et elles choisissent finalement de rejoindre l’industrie du travail du sexe afin de subvenir à leurs familles, puisque de s’engager dans un travail de prostitution leur donne une rémunération relativement bien. [9]
Ces femmes sont au risque de nombreux abus. Selon les statistiques, environ 49,3% d’entre eux ont subi des violences.[10] Et si les victimes sont enlevées et vendues dans d’autres régions, elles risquent de souffrir encore plus. Elles peuvent être battues, forcées et restreintes de liberté pendant de nombreuses années. Même si certaines ont la chance d’être sauvées, cela risque également de laisser un traumatisme psychologique profond. Ces gens auront besoin de conseils psychologiques et d’aide sociale après ce vécu.[11] Cependant, en même temps, en tant que société au confucianisme,La société vietnamienne a toujours une attitude de mépris pour les femmes qui ont été impliquées dans le travail du sexe. Cela augmentera sans aucun doute la difficulté pour elles de s’intégrer dans la société et de quitter l’ancien milieu.[12]
Le Vietnam lutte progressivement contre cette exploitation sexuelle avec des moyens légaux et un succès croissant; il est actif aux niveaux national et international dans la lutte contre l’exploitation sexuelle.[13] Aussi, de plus en plus d’organisations à but non lucratif essaient de les aider. Divers problèmes sociaux, familiaux et politiques ont mené à la douleur que ces femmes ont éprouvée, elles ne devraient pas être blâmées et ont plutôt besoin d’un soutien autant social et psychologique.
[1] Charpenel, Y. (2016). Prostitutions- Exploitations, Persécutions, Répression. Paris, Economica, 4e Global Report. P.439
[2] Charpenel, Y. (2016). Item. P.437
[3] Charpenel, Y. (2016). Item. P.438
[4] Lee, June JH. (2005). Human Trafficking in East Asia: Current Trends, Data Collection, and Knowledge Gaps.» International Migration 43 (1-2): 165-201.
[5] Lee, June JH. 2005. Item p177
[6] Lainez, N. « L’exploitation de la sexualité des femmes par leur famille au Vietnam : financer les chocs exogènes et le crédit informel », Autrepart 66, no. 3 (2013) : 133-152. https://doi.org/10.3917/autr.066.0133
[7] Charpenel, Y. (2016). Item. P441
[8] Lainez, N. (2011) « Transacted Children and Virginity Ethnography of Ethnic Vietnamese in Phnom Penh » Alliance anti-trafic. P.21
[9] Voelkner, N. (2014) « Affective Economies in the Governance of Trafficking and Sex Work in Vietnam », Global Society, 28, no. 3: 375-390. 10.1080/13600826.2014.900740
[10] Charpenel, Y. (2016). Item. P.440
[11] Kiss L, Pocock NS, Naisanguansri V, Suos S, Dickson B, Thuy D, Koehler J, Sirisup K, Pongrungsee N, Nguyen VA, Borland R, Dhavan P, Zimmerman C. (2015) «Health of men, women, and children in post-trafficking services in Cambodia, Thailand, and Vietnam: an observational cross-sectional study, »The Lancet Global Health, Volume 3, Issue 3, 2015, Pages e154-e161, ISSN 2214-109X, https://doi.org/10.1016/S2214-109X(15)70016-1.
[12] Charpenel, Y. (2016). Item. P.441
[13] Charpenel, Y. (2016). Item. P. 438
Bibliographie
Lee, June JH. (2005). Human Trafficking in East Asia: Current Trends, Data Collection, and Knowledge Gaps. »International Migration 43 (1-2): 165-201.
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Davy, D. « Understanding the complexities of responding to child sex trafficking in Thailand and Cambodia » International Journal of Sociology and Social Policy 34, no. 11/12 (2014) : 793-816.
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