Par Ming Ru Zhang
Ces dernières années, à mesure que la demande de fruits de mer augmentait, l’industrie mondiale de la pêche s’est progressivement développée. Lorsque tout le monde mange un festin de fruits de mer, peu de gens se soucient de la façon dont ces gros poissons et crevettes vivant dans les eaux profondes sont livrés à la table.
En Asie du Sud-Est, où les zones maritimes sont abondantes, l’industrie de la pêche est très développée dans plusieurs pays. En tant qu’un parmi eux, l’Indonésie a également commencé à avoir besoin d’un plus grand nombre d’employés pour effectuer ce type de travail.[1] Cependant, le travail de la pêche en mer est très dur, et pour un plus grand avantage, de nombreuses personnes ont subi un traitement injuste, voire une sorte d’esclavage dans l’industrie de la pêche en Asie du Sud-Est. En 2015, plus de 1 000 hommes et garçons, la plupart âgés de moins de 14 ans, ont été victimes de la traite d’êtres humains au Myanmar, au Cambodge, en Thaïlande et au Laos, et forcés à travailler dans l’industrie de la pêche dans les eaux indonésiennes de façon inégale.[2]
Pourquoi s’agit-il d’une sorte d’esclavage, voire de traite des êtres humains? En effet, beaucoup d’entre eux recevaient de fausses informations avant de s’engager dans ce travail. Selon l’enquête, la plupart de ces victimes sont des gens qui croyaient qu’un bon travail bien rémunéré est en train de les attendre.[3] Généralement, il existe des intermédiaires pour trouver des personnes qui souhaitent travailler. Leur recherche des employés pourrait traverser plusieurs régions voire plusieurs pays. Mais en arrivant sur le bateau, ils découvrent que le vrai salaire et la condition de travail est terribles. Benjina et Ambon sont deux petites îles où la pêche illégale est largement pratiquée.
Tout d’abord, la plupart de ces personnes sont des jeunes hommes et il s’agit souvent d’un travail illégal. La forme de leur travail est similaire à celle de l’esclavagisme, car une fois que les pêcheurs arrivent dans la région où ils travaillent, il leur est difficile de partir. Imaginez que le travail de la pêche se passe souvent en mer, sur de petites îles. Ces lieux sont caractérisés par l’isolement quasi total, ils ne pourraient pas contacter les gens d’extérieurs s’ils s’enfuient. Leurs heures de travail sont très longues, il n’y a pas de jours de repos, donc généralement sept jours sur sept, et leur temps de travail par jour peut aller jusqu’à 20 heures.[4] Et si les employés essayent de se défendre ou de se révolter, ils risqueront de la violence physique et même l’emprisonnement. Certaines personnes sur cette île étaient enfermées dans des cages en fer. En plus de la violence, ils peuvent également être agressés sexuellement.[5]
Aussi, leurs conditions de vie sont également très misérables, le manque de nourriture est fréquent, l’eau potable est également rare. Quant aux conditions de vie, elles sont également très inacceptables. Le dortoir est petit, désordonné et bondé surtout lorsqu’ils sont en mer, ils n’ont pas de place pour la libre circulation. Parce qu’en mer, leur vie et leur mort sont en fait entre les mains du contremaître. Ils meurent souvent de noyade, d’épuisement et de coups. Cependant, en raison de leur isolement environnemental, personne ne peut découvrir la cause de leur décès, de sorte que le gestionnaire peut jeter les pêcheurs rebelles à la mer complètement sans responsabilité légale. Dans l’ensemble, ils ne peuvent pas obtenir le salaire promis au début et les heures de travail sont beaucoup plus longues. Ils peuvent même rester sur la mer jusqu’à deux ans.[6]
Cependant, ce problème n’est pas facile à résoudre, car bien que cela se produise dans les eaux indonésiennes, ce type de trafic d’êtres humains est transnational et les trafiquants d’êtres humains viennent de nombreux pays, comme le Cambodge et la Thaïlande.[7] Leur crime et leurs lieux de pêche sont également différents, ce qui augmente la difficulté du sauvetage. Le même problème existe également dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est[8]. Ces dernières années, certaines organisations multinationales ont également été créées pour résoudre une série de problèmes dérivés de la pêche illégale en mer. En effet, ce phénomène prouve encore l’iniquité entre les riches et les pauvres, car le travail sous-payé et L’esclavagisme de ces pêcheurs a rendu le prix du poisson sur la table du monde encore moins cher. Peut-être que la solution fondamentale à tout cela est la question de l’égalité entre les personnes.
[1] Pet-Soede L, Erdmann M. (1998). « Étude et comparaison de différentes techniques de pêche destructrices pratiquées en Indonésie. » Ressources marines et commercialisation, Bulletin d’information de la CPS 4:32-41.
[2] Castañeda Camey, I., Sabater, L., Owren, C. et Boyer, A.E. (2020). « Violence basée sur le genre et les liens avec l’environnement : La violence de l’inégalité. » Wen, J. (ed.). Gland, Suisse : UICN. 272pp. https://doi.org/10.2305/IUCN.CH.2020.03.en p.100
[3] Organisation for Migration, Indonesian Ministry of Marine Affairs and Fisheries and Coventry University (2016) « Report on Human Trafficking, Forced Labour and Fisheries Crime in the Indonesian Fishing Industry » Jakarta, Indonesia.
[4] Castañeda Camey, I., Sabater, L., Owren, C. et Boyer, A.E. (2020) Item, P.101
[5] Castañeda Camey, I., Sabater, L., Owren, C. et Boyer, A.E. (2020) Item, p.101
[6] Castañeda Camey, I., Sabater, L., Owren, C. et Boyer, A.E. (2020) Item, p.101
[7] Witbooi, E., K.-D. Ali, M.A. Santosa et al. (2020.) « Organised Crime in the Fisheries Sector. » Washington, DC: World Resources Institute. https://oceanpanel.org/blue-papers/organised-crime-associated-fisheries. P.23
[8] Ivanoff, Jacques, et al. (2017) « Adaptations et résiliences des pratiques esclavagistes en Thaïlande et en Birmanie. » Anthropologie et Sociétés, volume 41, numéro 1, p. 29–49. https://doi.org/10.7202/1040266ar
Bibliographie
Pet-Soede L., Erdmann M. (1998). « Étude et comparaison de différentes techniques de pêche destructrices pratiquées en Indonésie. » Ressources marines et commercialisation, Bulletin d’information de la CPS 4:32-41.
Organisation for Migration, Indonesian Ministry of Marine Affairs and Fisheries and Coventry University (2016) « Report on Human Trafficking, Forced Labour and Fisheries Crime in the Indonesian Fishing Industry » Jakarta, Indonesia.
Ivanoff, Jacques, et al. (2017) « Adaptations et résiliences des pratiques esclavagistes en Thaïlande et en Birmanie. » Anthropologie et Sociétés, volume 41, numéro 1, p. 29–49. https://doi.org/10.7202/1040266ar.
Castañeda Camey, I., Sabater, L., Owren, C. et Boyer, A.E. (2020). « Violence basée sur le genre et les liens avec l’environnement : La violence de l’inégalité. » Wen, J. (ed.). Gland, Suisse : UICN. 272pp. https://doi.org/10.2305/IUCN.CH.2020.03.en.
Witbooi, E., K.-D. Ali, M.A. Santosa et al. (2020.) « Organised Crime in the Fisheries Sector. » Washington, DC: World Resources Institute. https://oceanpanel.org/blue-papers/organised-crime-associated-fisheries.