La Thaïlande est un pays connu pour beaucoup de choses comme ses paysages ou sa culture mais il y a deux choses auxquelles nous pensons souvent quand on nous parle de la Thaïlande : la prostitution et les personnes transgenres. Depuis les années 90 le pays a la mauvaise réputation d’être la capitale de la prostitution. L’industrie du sexe s’est fortement développée dans les années 60 pendant la guerre du Vietnam avec les soldats américain puis s’est intensifiée dans les années 80 avec la venue massive d’hommes japonais pour le tourisme sexuel. Aujourd’hui les personnes transgenres sont devenues une attraction très importante de ce tourisme sexuel mais elles sont encore bien souvent exclus des discours gouvernementaux.
Le lieutenant-colonel Sulasak Kalokwilas et son groupe passent devant des prostituées, à Pattaya en Thaïlande. Par Roberto SCHMIDT pour Le point international, 29 mars
Pourquoi y a t’il autant de personnes transgenres prostitué en Thaïlande ?
Dans une étude réalisée en 2018 sur 60 personnes transgenres travaillant dans l’industrie du sexe en Thaïlande 81% indiquaient qu’elles avaient rejoint cette industrie par nécessité financière. Certaines le font aussi pour pouvoir soutenir leur famille financièrement ou pouvoir payer les frais de leur transition physique (Davis, Miles et Quinley, 2019, 551) .
En effet les personnes transgenres sont plus susceptibles de faire face à la pauvreté. L’une des raisons est notamment qu’elles ont des difficultés à trouver un emploi (Davis, Miles et Quinley, 2019, 563) . Malgré ce que l’on peut penser la stigmatisation est encore bien présente en Thaïlande. On leur refuse l’accès à l’emploi, même au gouvernement (Davis, Miles et Quinley, 2019, 563). Certaines disent qu’elles se sont fait refuser l’emploi car leur carte d’identité indique toujours le sexe masculin qu’on a refusé de leur changer. Aussi beaucoup migrent vers Bangkok pour essayer d’échapper à la pauvreté et trouver un emplois mieux payé. Dans la même étude sur les 60 interrogés un tiers venaient de la province de Isaan la plus pauvre de Thaïlande (Davis, Miles et Quinley, 2019, 564). De plus depuis 2014 la police est de plus en plus répressive envers les prostitués et les arrestations se font de plus en plus nombreuses. La prostitution est donc de plus en plus indirect dans les bars, les club et la rue ce qui rend le travail encore plus dangereux.
Quelles sont les autres problèmes auxquelles font elles font face ?
Les problèmes et enjeux auxquelles font face les femmes transgenres travailleuses du sexe sont nombreux et souvent encore plus important.
La plupart des études réalisées ces dernières années portent surtout sur le problème du vih (virus de l’immunodéficience humaine). Les personnes transgenres sont plus à risque d’avoir le vih et encore plus dans l’industrie du sexe. Cela vient de plusieurs raisons comme le plus grand nombre de rapport non protégés (Poteat et autres, 2015, 274). Les autorités Thaïlandaises ont mis du temps à réagir après l’épidémie du vih car ils pensaient que c’était une maladie pour les étrangers et les personnes homosexuelles. Aussi car cela aurait causé du tord à l’industrie du sexe qui était si rentable (Tarancon, 2013, 18-19). Depuis 2004 cependant il existe le programme sister qui vise les personne transgenres dans le ville de Pattaya. C’est un programme de prévention qui donne accès a des tests, un centre et la sensibilisation par les pairs. De plus toutes les personnes bénévoles ou qui travaillent au programme sont des personnes transgenres. Ce programme a eu des effets très positifs et a vu une nette augmentation des rapport protégés (Duangta et autres, 2013, 5).
Un autre problème majeur auquel elles font face est les violences et abus sexuel. Dans certains témoignages on peut entendre que c’est quelque chose qui arrive souvent voir tout le temps. Les chiffres varient beaucoup mais on estime que les deux tiers auraient déjà vécu des violences sexuelles et même un quart qui aurait été forcé d’avoir des rapports contre leur volonté. Face à cette situation alarmante le gouvernement a étendu la protection juridique pour les viols aux personnes transgenres et aux hommes en 2007. Elles sont aussi bien plus souvent victimes de violences physiques et morales que ce soit de la part des clients, de leurs familles, des managers de bars et même de la police (Davis, Miles et Quinley, 2019, 563-564).
Programme sister qui offre des test de vih gratuit. Par Jetsada Homklin pour le pattaya mail, 8 novembre 2018
Quelles solutions de la part du gouvernement Thaïlandais ?
Même si le gouvernement thaïlandais met en place des lois et des programmes ce n’est pas suffisant. Il ne faut pas seulement mettre en place des programme pour la prévention du vih mais aussi d’autres lois, organes,programmes. Par exemple, quand on sait que les femmes transgenres dans l’industrie du sexe sont encore plus victimes de violences, d’abus, de discriminations, de rejet et d’intimidations il semble nécessaire de mettre en place du soutien et des organes de protection pour ces personnes. Aussi il y a un problème d’accès aux hormones et à de l’aide pour qu’elles puissent effectuer leur transition. Certaines par exemples ne prennent pas leur traitement pour le vih car elles ne savent pas quels effets cela aurait sur les hormones (Duangta et autres, 2013, 2) .De plus depuis ces dernières années le gouvernement fait face à la pression internationale en ce qui concerne le problème de l’industrie du sexe en Thaïlande mais il continue de vouloir protéger ce secteur qui rapport beaucoup d’argent au gouvernement.
Bibliographie :
Charpenel, Yves. Prostitutions- Exploitations, Persécutions, Répression. Paris : Economica, 2016. https://www.fondationscelles.org /pdf/RM4Prostitutions_Exploitations_Persecutions_Repressions_Fondation%20Scelles_FR.pdf
Duangta Pawa et autres. «Reducing HIV Risk among Transgender Women in Thailand: A Quasi-Experimental Evaluation of the Sisters Program» Plos one 8, 10 (octobre 2013) : 1-8.
Davis Jarrett D, Michael Miles Glenn et Quinley John H. « “Same same, but different”A baseline study on the vulnerabilities of transgender sex workers in the sex industry in Bangkok, Thailand. » International Journal of Sociology and Social Policy 39, no. 7/8 (Juin 2019) : 550-573.
Poteat Tonia et autres «HIV risk and preventive interventions in transgender women sex workers» The lancet 385, (Janvier 2015) : 274-286.
Tarancon, Alicia N. « Thailand problem with the sexual exploitation of woman in the 21st century. » PhD diss., Georgetown University, 2013.
Photos :
Photos par Roberto Schmidt pour Le point international, 29 mars 2017 https://www.lepoint.fr/monde/thailande-la-fin-de-la-prostitution-a-pattaya-un-voeu-pieux-18-04-2017-2120445_24.php
Photos par Jetsada Homklin pour le pattaya mail, 8 novembre 2018 https://www.pattayamail.com/news/sisters-foundation-offers-free-hiv-tests-231377