Lorsqu’une guerre fait vivre le tourisme

Par Adrien Racek

Source: https://www.timetoast.com/timelines/vietnam-war-brief-history

Le Vietnam est un pays encore fortement associé aujourd’hui à la guerre qui l’opposa aux États-Unis durant le XXème siècle. Mêler tourisme et guerre passé peut à première vue sembler étrange, pourtant la visite des lieux emblématiques du conflit et les vestiges encore présents de la guerre, sous forme d’objets, d’armes ou de reliques, permettent au visiteur de capter toute l’intensité de cette histoire tumultueuse. Pourtant, les stigmates de cette guerre n’ont pas tout à fait disparu et le sujet reste sensible. Vouloir ouvrir le tourisme sur cette partie sombre de son histoire peut représenter un défi pour le Vietnam. Nous allons voir comment le Vietnam se réapproprie son passé douloureux pour en faire un argument touristique.

Nous allons commencer directement par parler de la difficulté de mettre en avant un tel sujet et de quels en sont les potentiels avantages que l’ont peut y en tirer. Après une guerre, il y a évidemment une période qui suit qui demande de reconstruire, de reconstruction économique, vu que beaucoup de villes ont subis de lourds dégâts. Aussi, il y a des dégâts psychologiques pour sa population, demandant du temps et du soutient pour alléger cela.3 Comme moyen pour essayer de s’en sortir, le Vietnam, malgré le fait que c’était un sujet encore frais et donc douloureux, a décidé d’utiliser cette situation de crise pour attirer des touristes avec une dévaluation de la monnaie, en enlevant des restrictions de compagnies privées ou bien en faisant des réformes bancaires.2 Le parti au pouvoir a, en 1986 , créer cette politique. De ce fait, des touristes en grands nombres sont venus et continua à monté de 50% à chaque années.2 Grâce à cela, la reconstruction économique a été effectuée. Avec ce programme, le nombre de touristes à atteint 3,5 millions.5

Source: https://www.gonomad.com/5141-ho-chi-minh-city-and-the-cu-chi-tunnels

Le Vietnam, à travers les attractions touristes qu’il met en place, cherche avant tout à mettre en avant les succès qu’il a pu rencontrer durant la guerre. Un de ces exemple serait l’attraction touristique du nom de Cu Chi Tunnels (image de gauche). Il s’agît d’un lieu où les vietnamiens se sont battus contre les américains, dans un tunnel. Dedans, il y a des représentations de la bataille, des outils de combats exposés, puis un magasins vendant ces objets propre au site.2 Étant donné que c’est des objets ayant un lien avec la guerre, donc lié à des souvenirs douloureux, une question sur la moralité de ce geste pourrait être mis de l’avant,3 surtout que cette attraction est assez interactive (voir l’image en bas). Cependant, les objets et les faits exposés ne sont pas tellement plus différents que ceux d’un autre musée. C’est surtout le fait que ce soit assez récent encore frais dans la mémoire des gens qu’il y a, malgré l’émerveillement, un petit air de malaise en les observant.3 Par exemple, regarder des artefacts d’anciennes guerres japonaises ou le nombre de morts causé par l’expansion de l’Empire romain frappe beaucoup moins. De ce fait, des sujets aussi ou plus sensibles dans

Source: http://www.guidevoyagevietnam.com/guide-complet-tunnels-cu-chi/

un événement récent, comme le nombre de blessés et de morts et les conditions qui ont causé cela, les risques pour les civils, etc ne sont souvent pas mentionnés ou très peu détaillés.2 En allant au Vietnam pour en apprendre un peu plus sur la guerre du Vietnam, cela expose les visiteurs à voir une version de l’histoire de la guerre que le pays veut montrer. Même s’ils ne mentent pas sur les événements produits, ils ne raconteront pas des histoire peu glorieuses.2 Les exploits et leurs batailles gagnées, un événement peu commun, ou bien un sauvetage donneront une image plus positive du pays que de mettre en avant les défaites ou des mauvais coups. D’ailleurs, les défaites seront moins abordés, en y parlant peu ou bien en mettant avant des points positifs la dedans.

En conclusion, nous voyons que malgré l’événement tragique qui s’y est produit, le Vietnam a toutefois su rebondir et utiliser sa situation à son avantage.  Parler de sujets délicats est toujours risqué et en faire un moyen de faire venir de la clientèle l’est encore plus. Grâce à ça, que ce soit en attirant le plus de monde possible pour remonter son économie ou d’utiliser la guerre comme attraction touristique, le Vietnam a réussi à revenir. De nos jours, le Vietnam est un État qui fait de plus en plus ces preuves, devenant de plus en plus important en Asie du Sud-Est, ayant ses chances de faire partie des tigres d’Asie, titre qui montre qu’un pays devient important économiquement parlant en Asie du Sud-Est.

Bibliographie:

1– -Jansen-Verbeke, Myriam; Go, Frank. 1995. «Tourism development in Vietnam». Tourism Management. Volume 16, Issue 4, June 1995, Pages 315-321

2 -Henderson, Joan C. 2000. «War as a Tourist Attraction: the Case ofVietnam». INTERNATIONAL JOURNAL OF TOURISM RESEARCH. Int. J. Tourism Res. 2, 269-280

3Dominique Chevalier et Isabelle Lefort, « Le touriste, l’émotion et la mémoire douloureuse », Carnets de géographes [En ligne], 9 | 2016, mis en ligne le 30 novembre 2016, consulté le 26 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/cdg/644 ; DOI : 10.4000/cdg.644

4– Keith W. Taylor, 2013, “A History of the Vietnamese”, SOJOURN: Journal of Social Issues in Southeast Asia Vol. 29, No. 3, pp. 738-753

5– Tsenga Ming-Lang ; SF Chiub ,Anthony; Nguyen Vo, Mai Phuong, 2011, “Evaluating the tourist’s demand to develop Vietnamese tourism performance”, Procedia – Social and Behavioral Sciences, V. 25, pp.311-326

Lien pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés