Par Han Meng
La Malaisie est un autre pays membre de l’ASEAN qui fait face à des problèmes de disparités. La façon de repousser les sujets sensibles de l’ASEAN permet certes d’avoir une image positive sur la scène internationale en montrant les succès des discussions sur les problèmes réglés avec succès. La disparité économique dans cette série de blogue montre comment un problème laissé à soi devient de plus en plus grave.
La Malaisie est un cas intéressant : ce pays est composé de trois groupes ethniques différents, chacun ayant ses propres revendications. Le premier groupe est celui des indigènes, les personnes bumiputera (Michael O`Shannassy, 2011) autrement aussi appelés les personnes malaises. Le deuxième groupe est celui des immigrants chinois, qui sont venu pour le travail. Similaire au deuxième groupe, le troisième groupe est celui des indiens, aussi immigrés pour des raisons de travail. La ligne de division de richesse en Malaisie est principalement sur l’axe ethnique, les malais ayant moins de richesse et les deux autres groupes possédant plus de richesse.
Le système de gouvernement en Malaisie a été dominé par le Barisan Nasional (BN), le front national en Malaisie, depuis 1974. Le BN est une coalition entre trois forces majeures, chacun représentant un des trois groupes d’intérêts ethniques. La première force dans le BN est le United Malays National Organisation (UMNO) représentant la partie malaise du pays. La deuxième force est celui du Malaysian Chinese Association (MCA) représentant les immigrants chinois en Malaisie. Finalement, il y a le Malaysian Indian Congress (MIC) qui représente les travailleurs indiens en Malaisie. Le Barisan Nasional est un parti politique qui se situe à la droite politique. (Michael O`Shannassy, 2011)
Le pouvoir en Malaisie fonctionne avec un système structurale « Top-down », c’est-à-dire que la majorité du pouvoir se concentre à la tête du gouvernement et que cette tête dirige les autres parties du corps gouvernementale. L’arrivée du nouveau dirigeant du BN Najib Tun Razak en 2008 a permis de créer des réformes dans le système de gouvernement malais. Najib a apporté des changements sur la scène politique malaise avec deux programmes, le premier étant le Government Transformation Program (GTP) et le deuxième le New Economic Model (NEM) qui deviendra plus tard le Economic Transformation Program (ETP). Ces deux programmes ont eu pour but de diminuer l’aspect ethnique des problèmes économiques et de régler ces problèmes.
Ces programmes ont d’abord débuté par examiner la situation économique de la Malaisie et de redistribuer la richesse de façon plus efficace. L’assistance sociale et économique était accordée aux familles selon l’ethnicité auparavant, le NEM essayant de changer ce système à une distribution d’aide aux 40% des ménages les plus pauvres (Michael O`Shannassy, 2011). Najib Tun Razak avait aussi pris une position de vouloir développer la richesse en générale du pays. Il a tenté de faire ce développement en attirant l’investissement extérieur en assurant la transparence et l’équité des affaires.
En 2018, le Barisan Nasional qui dominait depuis 1974 a été vaincu par le Pakatan Harapan, la partie en opposition avec Mahathir Mohamad en tête. Cette victoire a été non violente et s’est déroulé en toute équité. Un des problèmes principaux auquel Mahathir va devoir faire face est celui de la demande publique sur le plan économique. Une des revendications du peuple actuellement en Malaisie est de remédier au problème de l’augmentation du coût de la vie (Ravindran Navaratnam, 2018). La richesse du pays est mesuré par le Produit Intérieur Brut (PIB) tandis que le revenu du pays est mesuré par le Revenu Intérieur Brut (RNB), possible d’être divisé selon le nombre d’habitants sur le territoire.
Des réformes faites par Najib Tun Razak, beaucoup de problèmes restent à régler et des solutions à trouver. La Malaisie en un tout connait des très bons résultats. Ravindran Navaratnam énumère une liste de progrès économiques que la Malaisie fait dans son article, les voici : l’augmentation du PIB, le bas taux de chômage, le taux d’inflation bas, l’amélioration du coefficient de GINI (mesure l’écart entre les plus riches et les plus pauvres), et la réduction du déficit du gouvernement (Ravindran Navaratnam, 2018). Si on cherche plus au particulier, beaucoup de problèmes économiques restent présents pour les personnes moins riches. Ravindran Navaratnam fait aussi mention de points à améliorer dans son article : demande faible dans le secteur des ventes, le coût de la vie élevé malgré le faible taux d’inflation, l’augmentation du chômage chez les jeunes et finalement l’écart de richesse agrandissant entre les riches et les pauvres.
L’article de Ravindran Navaratnam : The Restructuring of the Malaysian Economy, https://www.fairobserver.com/region/asia_pacific/mahathir-mohamad-malaysian-latest-news-asian-headlines-23490/
Les élections de la Malaisie en 2018 et la victoire du Pakatan Harapan a amené beaucoup de visibilité internationale au pays. En ayant toute cette attention, plus de pression sera mise sur le pays pour qu’elle change ses façons de faire. L’élection du Pakatan Harapan est vu comme un pas vers la démocratisation pour la Malaisie, fournissant un appui pour le nouvel parti en place. Il sera certes difficile de faire des changements dans la structure économique du pays rapidement, mais les changements sont déjà en train de s’opérer. Changer un système politique requiert l’appui de la population et du consensus entre les différents parties du gouvernement.
Bibliographie
Hayes, Matthew et Daniel Twining. 2018. «Malaysia’s fragile democratic revival» Nikkei Asian Review. En ligne. https://asia.nikkei.com/Opinion/Malaysia-s-fragile-democratic-revival2 (page consultée le 28 Mai 2018).
Kim, Hyung Jong et Lee Poh Ping. 2011. « The Changing Role of Dialogue in the International Relations of Southeast Asia ». Asian Survey 51 (no 5): 953-970
Navaratnam, Ravindran. 2018. «The Restructuring of the Malaysian Economy». Fair Observer. En ligne. https://www.fairobserver.com/region/asia_pacific/mahathir-mohamad-malaysian-latest-news-asian-headlines-23490/ (page consultée le 28 Mai 2018).
O’Shannassy, Michael. 2011. « Malaysia in 2010 Between a Rock and a Hard Place ». Asian Surey 51 (no 1) : 173-185.
Ratuva, Steven. 2013. « Chapter Title : Ethnicity, reform and affirmative action in Malaysia ». Dans Politics of preferential development. ANU Press, 195-218.