Par Marc-André Roy
En 2008, le ministre des affaires étrangères thaïlandaises signa un communiqué supportant la candidature d’un temple cambodgien au patrimoine mondial de l’humanité. Cette signature eu un effet dévastateur sur les relations entre la Thaïlande et le Cambodge. La situation empira en 2011 et mena a la mort de 41 personnes. Les origines de ce drame émane d’un conflit que tous croyait fini depuis longtemps : le conflit pour Preah Vihear. Quelles sont les raisons géohistorique qui ont mené au conflit?
Tout comme la plupart des conflits frontaliers en Asie du sud-est, l’affrontement autour du temple de Preah Vihear tien ses origines de l’ère coloniale. Le tout commence par le désir du gouvernement siamois de réviser le traité avec la France afin de garder un contrôle sur ses populations siamoises en échange d’autre province. Cela donne lieu au traité de 1907 qui redéfinie les frontières de siam et d’Indochine. Les siamois eurent peu d’intérêt pour le tracé des frontières qui fut entièrement fait par les français.
Cette nouvelle frontière inclue le temple au territoire indochinois, qui sera plus tard cambodgien. Cette différence fut inclut sur les carte françaises et fut présenté au siamois. Ils ne purent malheureusement pas s’opposer au changement, car, incapable de lire les cartes occidentales, ils ne le virent jamais. Les premiers signes de changement vint au siamois par le recensement des temples cambodgiens par un prince historien siamois. Celui-ci se retrouvant à Preah Vihear fut étonné de se retrouver en territoire français alors que selon le siam, le temple devait faire partie de leur territoire. Cependant il n’en fit pas un cas. Ce n’est qu’en 1934, lors d’une cartographie des frontières par les siamois, que les différences entre les carte donner pas la France et les termes dans l’accord de 1907 furent mise à jours.
Le véritable problème ne fut pas d’avoir perdu le temple mais bien de réaliser que les français n’avais pas respectés leur accord et avait, selon eux, violés les protocoles internationaux. En 1939, un historien urgea le premier ministre d’inclure Preah Vihear a la liste des lieux historique de Thaïlande et de l’inclure dans d’éventuelles négociations avec la France. En 1941 après plusieurs mois de manifestation populaire pour le retour des territoires cédés a la France, la Thaïlande envahit l’Indochine. La Thaïlande, lors de négociation de paix, repris possession de provinces dont celle où se trouve le temple, reprenant par la même occasion, possession de celui-ci. Après cette reconquête, les journaux thaï louangèrent le temple et lui conférèrent une importance historique aussi grande que le temple d’Angkor wat, alors que Preah Vihear est en fait un temple de seconde zone qui était à l’époque peu connu du public thaï.
Cette publicité éleva la renommée du temple et en fit un symbole de la reconquête des territoires que le Siam de l’époque avait perdu. Pour les thaïs, cette restitution du temple donna l’espoir au peuple que leur premier ministre serait en mesure de reprendre tous les territoires « volés » par les colonisateurs. Après 1945, la Thaïlande se vu exhortée par la France, nouvellement membre du conseil de sécurité des nations unies, de renoncer aux provinces acquises durant la 2e guerre mondiale et ce afin que la Thaïlande puisse être admise à l’ONU. Malgré les contestations populaires, le gouvernement thaï accepta à contre cœur la perte de ces nouveaux territoires. Ainsi, en 1946, la Thaïlande retrouva les mêmes frontières qu’en 1907 perdant ainsi à nouveau le temple.
Malgré tout, lors de l’Independence du Cambodge en 1953, la Thaïlande pris avantage de la neutralité du nouvel état voisin afin d’ériger leur propre drapeau national sur les lieux du temple. Cette action entraina de vive réaction de la part du Cambodge qui y vit une preuve de l’impérialisme des thaïs et une menace à l’autonomie territoriale cambodgienne. Entre 1958 et 1960, le gouvernement cambodgien usa de l’opinion nationale et internationale afin de faire une différence dans le conflit. Les manifestations de la part du peuple cambodgien transformèrent le temple en un symbole de la lutte contre l’impérialisme. Le gouvernement cambodgien savait que seul des pressions internationales feraient plier la Thaïlande, ainsi, en 1958, le Cambodge menaça de faire appel à la cour internationale de justice (CIJ), ce qu’il fit en 1959. Avec ce nouveau développement, la Thaïlande du revoir sa stratégie.
Afin de légitimer le conflit et la prise du temple, les journaux thaïlandais proposèrent de focaliser les arguments sur des faits historiques de l’époque de la colonisation afin de se faire voir comme la victime d’un vol de territoire de la part des français, plutôt que comme un assaillant du Cambodge. Avec cette stratégie, ils espéraient non seulement conserver Preah Vihear mais aussi s’accaparer les territoires cambodgien perdu lors de la colonisation française. Malgré tout, la Thaïlande se focalisa sur le traité de 1904, qui lui donnait une frontière à l’intérieur de laquelle se trouvait le temple. Le Cambodge, lui, sur le traité de 1907 et la carte tracé par les français qui montrait le temple en territoire cambodgien. Ainsi, de 1961 à 1962, les arguments des deux pays furent entendus à la CIJ. Les jugent prononcèrent leur jugement en faveur du Cambodge et ordonnèrent à la Thaïlande de retirer ses soldat du secteur du temple. Cette décision provoqua de vive réaction du coté thaï. Entre autre, les militaire exprimèrent leurs désir de se battre jusqu’à la mort pour le territoire, mais aussi, la population étudiantes qui manifesta afin de demander au gouvernement de ne pas respecter le jugement. Le tout fut récupéré et énormément propagé par les journaux thaïs qui renforcèrent les positions de la population. De plus, les commentaires du gouvernement thaï n’aidèrent guère a calmé la population. Profitant d’un manque de précision dans le verdict de la cour, le gouvernement thaï promis au peuple que le combat n’était pas fini malgré le retrait des troupes. Le refus de l’abandon ainsi que l’activisme extrême des journaux thaïs ont privé la population d’un éventuel deuil et du même coup d’une éventuelle fin au conflit.
Bibliographie
JENNAR, Raoul Marc, Trente ans depuis Pol Pot : le Cambodge de 1979 à 2009,
Paris, L’Harmattan, 2010
STRATE, Shane, The lost territories : Thailand’s history of national humiliation,
Honolulu, University of Hawaiʻi Press, 2015
RICHER, Philippe, Le Cambodge de 1945 à nos jours, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2009