Suite à la surpopulation, à l’assouplissement des mesures d’adoptions et la politique de l’enfant unique qui contraignaient les Chinois à n’avoir qu’un seul enfant par famille[1] en 1979, ces évènements ont laissés d’importantes traces dans la culture Sud-Est asiatique. Celle-ci, à la restriction du nombre d’enfant, priorisait l’arrivée d’un garçon à celle d’une fille.
Cependant cet amalgame de contraintes culturelles a menées aujourd’hui à un débalancement du ratio de sexe dans la région, il y a présentement 117 hommes pour 100 femmes[2]. En 2013, on comptait près de 40 millions[3] d’hommes en âge de se marié qui était toujours célibataire. Suivant cette tendant, on calcule que d’ici 2020, on comptera environ 30 à 40 millions[4] de jeunes hommes âgés de moins de 19 ans en surplus. Les jeunes femmes ont donc l’embarras du choix et vont choisir des hommes financièrement aisés[5] en possession de biens matériels tel qu’une maison, une auto, un bon compte en banque et qui pourront répondre à leurs besoins, ce qui n’est pas le cas de tous les jeunes hommes. En plus de cette compétition qui s’installe entre les hommes, certains des coûts de cérémonie de mariage demeurent extravagant, et sont pour plusieurs des synonymes d’endettement[6].
C’est pourquoi « le commerce de femme mariée vietnamienne» fonctionne si bien en Asie du sud-est. Au fil des années, les commerçants sont sus observer une grande demande en jeune femme d’origine asiatique de la part des familles chinoise, et que celle-ci était prêt à en payer le prix fort. Les trafiquant « s’approvisionnent » en jeunes mariée dans les pays appauvrit de la région Sud-Est astiatique, tel que la Corée du Nord, le Laos, le Cambodge et, plus précisément le Vietnam. En 2011, le gouvernement compte près de 6000 victimes de trafic humaines[7], incluant l’esclavage sexuel et l’achat de mariées. La grande majorité de ces jeunes filles sont d’origine des régions éloignées avec peu de ressources où leur disparition et leur enlèvement ne sont pas documentées. Le gouvernement croit alors fortement que 6000 victimes est un chiffre très conservateurs.
Comme l’explique Phil Robertson, député asiatique directeur au Human Rights Watch, « c’est une pratique qui existe depuis plusieurs années, mais les détails de celle-ci demeurent dans l’ombre »[8], jusqu’à l’arrivée des nouveaux techniques. Les réseaux sociaux, les sites internet et la rapidité du partage d’information ont aggravés la situation et ont permis aux trafiquants de s’afficher afin d’atteindre une clientèle plus rapidement par plus de publicité.
La question demeure : pourquoi une pratique aussi largement exploitée se concentre-t-elle autant sur les jeunes femmes vietnamiennes? L’un des aspects les plus attrayants du Vietnam concerne la proximité des deux États, ceux-ci étant voisins permettent, avec le soudoiement des autorités frontières[9], le passage de jeunes femmes principalement du nord du Vietnam à la Chine. L’immigration de ces jeunes femmes, grâce à la corruption est faiblement reconnue de l’État Chinois. De plus, puisque celles-ci sont d’origines des villages le plus au nord, elles ont des traits physiques moins distinct que les Vietnamiennes du Sud avec une peau plus foncée. La similarité des traits physiques des jeunes filles du Nord et de la culture fait qu’elles s’adaptent et se fondent dans la masse facilement. Plusieurs clients vont se retourner vers cette alternative des « mariées à vendre » au lieu d’un mariage traditionnelle. Les trafiquants leur vendent ces jeunes femmes avec des descriptions attrayantes tels que : « jeune, belle, vierge, vertueuse, bonne ménagère, soumise et obéissante[10] pour 20 000 yuans », ce qui est environ 3 200 dollars américains[11]. Une solution plus qu’abordable, comparé à un mariage local qui peut couter près de 10 000 à 25 000 dollars américains[12], en plus des problèmes conjugaux qui sont une source importante de stress allant parfois jusqu’au divorce. La mariée n’a aucune éducation et a encore moins une formation professionnelle, elle peut alors seulement s’occuper des responsabilités ménagères et des enfants. On n’attend pas d’elle de supporter financièrement la famille, mais simplement de s’en occuper.
Les victimes sont bien souvent de jeunes filles pauvres non-éduquées des régions éloignées, dans les montagnes vietnamiennes. Ce genre de pratique est connue, mais bien souvent gardée sous silence et demeure un sujet sensible qu’il vaut mieux ne pas aborder.
Certains refuges, ou encore des campagnes de sensibilisation, sont mis en place afin de pourvoir à l’éducation des familles et surtout des jeunes filles de ne pas parler à des étrangers et ce se méfier des trafiquants. Des centres d’interventions et refuges permettent à la famille de recueillir l’information nécessaire, mais celles-ci sont minimes. Le problème de la pauvreté extrême des régions montagnard[13] demeure un facteur essentiel. Le combat du gouvernement contre le trafic humain des jeunes mariés demeure difficile puisque les organisations criminelles font directement affaire avec des membres proches de la jeune fille.
[1] NGO, Thi Ngan Binh. 2004. « The Confucian Four Feminine Virtues ». Gender Practices in Contemporary Vietnam. Singapore : NUS Press, pp. 47-73.
[2] Ibid
[3] BAUDRIT, André. 2008. Bétail Humain – La traite des femmes et des enfants en Indochine et en Chine du sud. Paris : Connaissances et Savoirs.
[4] Ibid
[5] Ibid
[6] Thu-huong,Nguyen-vo (15 mars 2012). The Ironies of Freedom: Sex, Culture, and Neoliberal Governance in Vietnam. Washington: Presse de l’Université de Washington, p356
[7] Ibid
[8] Ibid
[9] États-Unis. Department of State. 2014. Trafficking in Persons Report – June 2014. En ligne. http://www.state.gov/documents/ organization/226844.pdf (page consultée le 8 octobre 2014).
[10]Thu-huong,Nguyen-vo (15 mars 2012). The Ironies of Freedom: Sex, Culture, and Neoliberal Governance in Vietnam. Washington: Presse de l’Université de Washington, p356
[11] Ibid
[12] Ibid
[13] Thu-huong,Nguyen-vo (15 mars 2012). The Ironies of Freedom: Sex, Culture, and Neoliberal Governance in Vietnam. Washington: Presse de l’Université de Washington, p356