par Geneviève Ducharme
L’Indonésie et la Malaysia détiennent à elles seules 85% du marché d’huile de palme. Ces pionniers sur le marché sont respectivement aux premiers rangs comme producteur au monde. La Malaysia produit à elle seule 13 610 000 de tonnes et 11 400 000 pour l’Indonésie. Depuis des années, on a vu se multiplier les plantations de palmier à l’huile, souvent au détriment de l’environnement. D’une part, la production d’huile de palme nécessite la destruction massive des forêts pour faire l’aménagement des aires propre à la culture. Ainsi, on a rapidement vu les superficies forestières diminuées près de 70%. À Bornéo, on prévoit que le recul aura atteint près de 98% en 2022. Cette déforestation n’est pas sans conséquence, car elle met en danger la vie, entre autres des orangs-outans. Selon Greenpeace, la destruction des forêts feraient augmenter l’émission de gaz à effet de serre. Il est important de souligner les problèmes qu’ont subi les peuples autochtones face aux concessions des terres pour les plantations. Bref, l’huile de palme est un produit bon marché au détriment de l’environnement.
Source : http://www.centpourcentnaturel.fr/public/CulturePalmierHuile.jpg
Beau, bon, pas cher!
Les plantations de palmiers répondent d’abord à une demande croissante d’huile à bon marché. Selon une étude publiée par Greenpeace, la demande devrait plus que doubler d’ici 2030 et tripler pour 2050. Présente à notre insu dans plusieurs produits alimentaires, l’huile de palme représente aujourd’hui 30% des huiles végétales consommées. D’ailleurs, on la retrouve dans un produit sur dix en Europe dont, les biscuits, sauces, mayonnaises, chips, chocolats et barres chocolatées en plus de certains savons et produits de beautés. Elle contribue aussi à répondre à la demande croissante en biocarburant. Dans son rapport, Greenpeace cible les différentes grandes marques utilisant l’huile de palme : Unilever, acteur majeur dans le commerce mondial, KitKat, Pringles, Philadelphia, Gillette, Burger King, McCain et Dove (voir vidéo pub savon Dove: http://www.youtube.com/watch?v=odI7pQFyjso)
Les conséquences de la culture
Obtenir des quantités importantes d’huile de palme pour préparar les produits variés nommés ci-haut, engendre beaucoup de dommages à l’environnement de l’Asie-du-Sud-Est. Les deux principaux pays producteurs, l’Indonésie et la Malaysia, ont vu diminuer leur forêt de beaucoup en peu de temps. On rase la forêt tropicale en place pour implanter des champs de palmier. (voir photo ci-dessous)
http://fr.mongabay.com/travel/malaysia/p23403p.html
La présence de forêt est essentielle sur la planète, car elle offre de nombreux services à l’être humain. Le plus important est sans doute sa capacité à stocker le carbone et réguler le climat. L’absence d’arbre diminue le stockage et fait augmenter les GES dans l’atmosphère. D’ailleurs, il existe une forte corrélation entre la production d’huile de palme en Indonésie et sa troisième place comme plus grand producteur de gaz à effet de serre au monde. Les forêts sont aussi un lieu de vie pour plusieurs populations et pour d’innombrables espèces vivantes. Avec le défrichement important des terres pour faire la monoculture, certains animaux refusent de traverser les champs sauf les orangs-outangs. Devenus une menace pour les plantations de palmier à huile, les propriétaires des terres les chassent utilisant les grands moyens. La progéniture de l’espèce est en danger et désormais la quantité d’orangs-outangs se situe entre 45 000 et 69 000. Au rythme de la déforestation actuelle, les orangs-outangs pourraient disparaître d’ici dix ans!
Les peuples vivant dans la forêt sont affectés directement par les effets du marché. Dans la revue World Rainforest Movement on peut lire : Les terres DCI (droits coutumiers indigènes) sont très importantes pour les peuples autochtones du Sarawak qui habitent dans le district d’Ulu Bawan Balingian de la division de Mukah, un agriculteur confi: « La terre nous donne tout ce qu’il nous faut, le produit de nos récoltes, les plantes sauvages que nous cueillons pour notre nourriture et comme médicaments. Nous trouvons dans la forêt le bois pour construire notre maison longue, notre canoë et notre cercueil quand nous mourons. Nous pouvons chasser le sanglier et d’autres animaux, et pêcher dans les ruisseaux de nos terres. Nous y sommes attachés… Si on nous les enlève, nous ne pourrons pas survivre ».
Doit-on abolir l’huile de palme? La réponse n’est pas simple. Pour obtenir les mêmes rendements, c’est-à-dire quatre tonnes d’huile par hectare et par an, il faudrait planter une surface quatre fois plus grandes de soja pour obtenir le même rendement. De plus, l’huile de palmier est un élément alimentaire de choix pour les pays souffrant de malnutrition. Il faut donc concilier la culture de palmier à huile et l’environnement. Créer des plus petites zones de production et reboiser les surfaces dénudées par le feu plutôt que de défricher, sont des solutions potentielles et viables. Cependant, il est indéniable qu’il faille vraiment évaluer toutes les conséquences possibles à court et long termes et surtout suivre le projet durant toute sa durée pour éviter d’autres conséquences malheureuses.
Bibliographie
http://www.infosdelaplanete.org/2895/les-forets-d-asie-du-sud-est-en-fragile-sursis.html
http://www.mescoursespourlaplanete.com/Produits/Epicerie_68/Huile_de_palme_16.html
http://www.spectrosciences.com/spip.php?breve444
http://www.sciencepresse.qc.ca/node/15992
http://vertigo.revues.org/index7082.html#tocto2n3
http://lachaineverte.fr.msn.com/dossiers/ressourcesnaturelles/article.aspx?cp-documentid=6786105