Malaysia : Pion ou premier ministre?

par Benoit Auger

Le premier ministre malaisien est-il placé au pouvoir de façon démocratique? Celui-ci n’est-il pas plutôt un pion dont se sert le roi? Dans la majorité des monarchies constitutionnelles, le monarque est mis en place de façon héréditaire, dans le cas de la Malaysia, celui-ci est tout comme le roi cambodgien, placé au pouvoir par le Conseil royal.  Cependant, le roi malaisien possède toutefois beaucoup plus de pouvoirs que son homologue cambodgien.

Le roi malaisien se distingue de ses homologues d’Asie du Sud-Est par la grande importance des pouvoirs qu’il possède. À la lecture de la Constitution malaisienne, il est simple de voir la puissance accordée au roi. Malgré tout pourquoi celui-ci n’utilise-t-il pas l’ensemble de ses pouvoirs? L’article 32 alinéa 1 de la Constitution indique que : “la tête suprême de la Fédération, qui est occupée par le Roi, prend préséance sur quiconque à travers la fédération”[1]. Le roi se voit donc être même plus puissant que le Conseil royal qui l’a porté élu comme roi. Lors de l’élection du roi, le Conseil royal base son choix entre l’un des 9 sultans de la fédération. Historiquement le sultan accédant au poste de roi est choisi de façon rotative entre chacun d’eux. Il n’y a toutefois pas de loi écrite mentionnant que cet ordre doit être respecté.

De son côté, le premier ministre malaysien n’est pas élu à ce poste de façon démocratique. La façon par laquelle celui-ci est mis en place pour occuper la fonction de premier ministre ramène directement aux pouvoirs du roi. Le roi est celui qui nomme le premier ministre parmi les nombreux législateurs qui ont été élus. À partir de conventions constitutionnelles et qui ne sont pas mentionnées de façon écrite au sein de la Constitution, le roi malaisien désigne comme premier ministre le chef du parti majoritaire. Ainsi étant donné que le tout n’est pas mentionné, le roi possède un grand pouvoir car il peut à sa guise nommer quelconque législateur à titre de premier ministre. Le premier ministre à son tour se voit être en position d’autorité car il est celui choisissant les gens qui siègeront au parlement.

En plus de désigné le premier ministre, le Roi malaisien occupe une seconde fonction de nomination importante car il désigne près du deux tiers de ceux qui deviendront sénateurs. Le Roi malaisien se voit être l’autorité public d’importance en Malaysia.  Il est donc celui par qui passe tous les messages destinés à la population. Le premier ministre malaisien étant nommé par le roi, se voit donc y porter un grand respect et se soulève donc peu contre les décisions de celui l’ayant déterminé pour occuper la seconde fonction la plus importante au sein de l’État.

En se basant sur la Constitution de Malaysia, il est possible d’affirmer que le Roi malaisien est la personne la plus importante de Malaysia. Comparativement à nombreux autres monarques à travers le monde, celui-ci possède de réels pouvoirs augmentant encore plus le statut de la fonction qu’il occupe. Toutefois le roi malais n’occupe sa fonction que pour une durée de cinq ans et pourrait donc durant une courte période de son mandat diriger le pays en collaboration avec un premier ministre qui a été nommé par le roi.

Pour de plus ample informations sur l’évolution diplomatique en Malaysia, il est possible de lire le billet intitulé : “Le rôle de l’Armée et de la police au Malaysia” publié sur ce même blogue par Marie-Anitha Jaotody. À la lecture de ce billet, il est possible de voir nombreuses importantes sources d’influences au sein du processus démocratique en Malaysia. De plus le vidéo attaché à ce billet démontre la cérémonie entourant la nomination du premier ministre actuel. Dans ce vidéo il est simple de remarquer que le roi est grandement plus mis en valeur que les autres gens, ce dernier étant face à tous en plus d’être vêtu de couleur flamboyante.

Vidéo :

http://www.youtube.com/watch?v=ONmpQD-4bbk&feature=fvsr

Références

Constitution de Malaysia. En ligne. http://confinder.richmond.edu/admin/docs/malaysia.pdf (page consultée le 13 juin 2009)

Heryanto, Ariel et Mandal, Summit Kumar. 2003. Challenging authoritarianism in Southeast Asia [ressource électronique] : comparing Indonesia and Malaysia. London : RoutledgeCurzon.

Loh, Francis Kok Wah. 2002. Democracy in Malaysia : discourses and pratices. Richmond, Surrey: Curzon.

[1] Constitution de Malaysia. En ligne. http://confinder.richmond.edu/admin/docs/malaysia.pdf (page consultée le 13 juin 2009)


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