Le Cambodge et la collecte des déchets : le cas de Phnom Penh

Par Julien Guay

Comme tout pays industrialisé en ce début de 21e siècle, le Cambodge doit faire face à des problèmes concernant le réchauffement planétaire et plus précisément la pollution qui en est la principale cause.

À Phnom Penh, la capitale, minimiser l’impact environnemental de la production industrielle sur l’ensemble de la région est une priorité de la municipalité. Au cours des dernières années, elle mit en place un système de gestion de déchets (Solid Waste Management). Cependant, la collecte de déchets telle que définie par la municipalité de Phnom Penh (Solid Waste Management) se résume aux déchets domestiques et industriels, mais non toxiques. Comme le démontrer le tableau ci-dessous, la production de déchets est en hausse depuis 1995.

Source : Veasna Kum, Alice Sharp et Napat Harnpornchai, « Improving the solid waste management in Phnom Penh city: a strategic approach », Waste Management 25 (2005), 103.

Avec plus d’un million de citoyens et une croissance démographique rapide, Phnom Penh et le Cambodge se doivent d’agir. Dans un programme d’investissements publics ébauché en 2002 par le Ministère de la Planification, le budget réservé à la gestion des déchets figurait au 7e et dernier rang de la liste de priorités. Pour pouvoir s’attaquer convenablement au problème, le Cambodge devra faire grimper la gestion des déchets dans sa liste de priorités.

Toutefois, le Cambodge est contraint par une dure réalité : il est encore l’un des pays les plus pauvres de l’Asie. Les budgets qui peuvent être alloués à cette fin sont donc restreints. Pour en partie contourner cette limite budgétaire, la municipalité de Phnom Penh a relayé le service de gestion de déchets à des compagnies privées.

La collecte des déchets à Phnom Penh
La collecte s’effectue un peu partout dans la capitale, mais on estime qu’entre 20 et 30 % de la population n’est pas desservie par le service de collecte. De plus, plusieurs les résidents et commerces de Phnom Penh ne possèdent pas de récipients à déchets conformes. Ils doivent plutôt utiliser les leurs,  ce qui cause des problèmes dans l’optimisation du service; des contenants standardisés pourraient être utilisés au service de camions de collecte mécanisés.

Phnom Penh ne possède qu’un seul site d’enfouissement utilisé depuis 1965. Un nouveau site devait être préparé dans le cadre du programme d’investissements publics, mais n’a toujours pas vu le jour à cause d’un manque de financement de la part des investisseurs. De plus, lors du transport des déchets vers les sites d’enfouissements et de triages, il est fréquent de voir des déchets plus légers (tels que du plastique et du carton) sortir des camions.

Malgré les contrats qui donnant droit aux compagnies privées d’exploiter ce service, le Ministère de l’Environnement est toujours responsable de la gestion des systèmes de collecte au niveau national. La municipalité de Phnom Penh a tout de même un droit de regard sur la gestion des déchets de sa ville, mais on constate que les deux paliers gouvernementaux ne sont pas au diapason. Par un réinvestissement massif de l’État, on pourrait aspirer à voir une amélioration de la fréquence de la collecte des déchets, d’un développement technologique de celle-ci et de la misse en place de nouveaux sites d’enfouissement et de centres de triage pour le recyclage. De plus, un accord sur un système national de gestion des déchets pourrait atténuer ces problèmes présents dans la capitale.

Références

Veasna Kum, Alice Sharp et Napat Harnpornchai, « Improving the solid waste management in Phnom Penh city: a strategic approach », Waste Management 25 (2005), 103.

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