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Pistes d’«amélioration» pour le Forum Social Mondial

Quand on s’intéresse au Forum Social Mondial un tant soit peu sérieusement et honnêtement, on ne peut que constater l’espoir que ce dernier suscite en ce sens qu’il constitue vraiment une phénomène novateur. Ainsi, le Forum Social Mondial est un espace de réflexion et de construction d’alternatives viables au système actuel, trop injuste pour être acceptable. S’y retrouvent donc tout les individus, ONG, mouvements sociaux et autres, qui pensent qu’un autre monde est possible. En tant qu’espace, le FSM ne prend pas de décisions au nom de tout ses membres et n’agit pas de lui-même en leur nom. Toutefois, on note que vu l’extrême diversité des points de vue, les alternatives concrètes peinent à émerger ou tout du moins à être largement connues et adoptées. Certains disent que le FSM devrait abandonner un de ses principes de base qui est de ne pas parler au nom des participants et réformer sa structure, passant d’un espace ouvert et non-représentatif à un acteur politique unitaire, se rapprochant du même coup de ce qu’on pourrait appeler un lobby altermondialiste.

Je ne partages pas cet avis et penses que faire du FSM un groupe de pression altermondialiste global serait le priver de ce qui fait sa spécificité, ce que je nomme le « réseau d’unicités ». En ce sens que chaque individu ou mouvement a des différences de points de vue mais que tous peuvent trouver leur place au sein d’un réseau ouvert et porteur de quelques positions communes très larges mais très fortes comme l’opposition au néolibéralisme et la promotion du respect des droits humains par exemple.

S’inscrivant en droite ligne de la volonté de ne pas faire du FSM un acteur politique unitaire, le but de cet article est donc de trouver un moyen d’avoir plus d’impact en termes de visibilité et d’action, autant au niveau global que local sans altérer la philosophie d’ouverture qui caractérise le FSM.

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31

05 2009

Libre(s) Pensée(s) contre Pensée Unique

Par Anthony Côte, étudiant à l’Université de Montréal

Quand quelqu’un demande ce qu’est un Forum Social Mondial, on lui dit que c’est un événement regroupant de manière plus ou moins régulière les personnes qui sont en désaccord avec le système et le monde tel qu’il est, c’est à dire rempli d’injustices inutiles, etc…

Mais il y a un aspect en particulier du FSM que, à mon avis, n’est pas assez mis de l’avant, à savoir le rôle que ce dernier joue en tant que vecteur de la libre pensée face à la pensée unique.

Je vais donc essayer ici de vous donner un aperçu de l’affrontement entre ces deux pensées puis du rôle joué par le FSM dans ce dernier. Read the rest of this entry →

17

02 2009

Voir les choses autrement

Germain Schmid, étudiant à l’Université de Montréal

15 jours d’absence, ça se voit. Ça se voit du point de vue du voyageur. Et cela permet de vivre une autre expérience: les questions que l’on nous pose au retour.

En tant qu’étudiant, je rencontre essentiellement d’autres étudiants. Après avoir expliqué les valoches que je me trimbale sous les yeux (le manque de sommeil), le bronzage approximatif et la fièvre attrapée dans un aéroport, surviennent les éléments intéressants.

Belém, c’est où? Il y fait beau? Première question rituelle. La couverture médiatique au Québec n’a donc pas permis de parler suffisamment du FSM pour le localiser au Brésil. L’aspect « camping de la jeunesse » est une découverte.

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C’était comment? Une façon détournée d’exprimer le fait qu’on ne sait pas vraiment de quoi il s’agit. A partir de là, c’est le début d’un travail explicatif, qui fait entièrement parti du rôle du participant. En effet, se rendre au FSM, c’est aussi dès lors que l’on est concerné, endosser la responsabilité de transmettre sur l’évènement et son contenu.

Tu as payé ton voyage? Une question très intéressante qui revient presque à tous les coups en 2ème ou 3ème position. Il semble un fait acquis que tout esprit raisonnable ne paierait pas son billet: on ne va dans une « conférence » aussi loin que si on est obligé d’y aller ou parce qu’elle est offerte. Dans l’imaginaire collectif, le Forum Social Mondial n’est ouvert qu’aux organisations. Le FSM est ainsi souvent vu comme un lieu de travail entre des mouvements sociaux. En effet, les délégations d’étudiants et d’individus présents à leurs frais sont rares si l’on exclu les brésiliens. Il s’agit dans quelques cas d’étudiants en doctorat ou effectuant des recherches précises sur les mouvements sociaux ou sur des problématiques particulières.

Qu’est ce que tu as appris? L’à-priori est que nous nous sommes déplacés pour écouter. Cela révèle peut être le peu de crédibilité que j’ai en tant qu’intervenant potentiel. Je crois surtout que cela fait ressortir que nous sommes des étudiants formatés: nous allons voir des conférences écouter des professeurs. Or, pour nous tous, il semble évident que nous avons participé au FSM,  chacun à notre manière.

Il y a des questions que l’on ne m’a pas posées, et que souvent j’aurais souhaité entendre. Il s’agit de l’expérience vécue, du contenu des ateliers, des combats sociaux, des conclusions du FSM….

Cela démontre une faiblesse de communication du FSM: la plupart des gens ne savent pas qu’il a eu lieu. Au delà, la plupart des gens ignorent de quoi il s’agit. Il faut se sentir concerné, il faut obtenir que chacun sache qu’il a la possibilité de construire une alternative, il faut concerner le monde.

Il faut aussi sortir des cases. Notre monde est vu comme fini dans l’inconscient collectif: il est vu comme un choix entre des systèmes politiques existants, entre des évènements existants, entre des métiers existants. Or le FSM le montre: il est en lui même un évènement en invention, un OSNI (objet social non identifié) entre les colloques, les conférences, les rassemblements, les fêtes. Il est en soi une alternative. Nous devons réapprendre à créer des possibilités!

14

02 2009

« On a perdu le campement » ou la place du campement de la jeunesse

 

Par Germain Schmid

La question de la place du campement de la jeunesse dans la littérature traitant du FSM a été soulevée pendant le Forum par Mélissa et Francis. Après en avoir parlé avec Marie-Hélène (qui fait son master sur le Forum Social Québécois) et David (titulaire d’un PhD en mouvement sociaux) entre autres, il semble que le campement soit absent des textes.

Au fil des discussions, les points suivants ont émergé:

  • une des grandes différences entre une conférence et un FSM est que la plupart des participants ne rentrent pas à l’hôtel le soir mais restent entre eux au campement. On peut attendre de cela que les participants soient dans un univers loin de leur quotidien. Ils multiplient les rencontres improbables avec des personnes de toutes origines et de tous mouvements. La réflexion, l’échange, sont permanents pendant plusieurs jours. Cela rend alors propice la création de liens nouveaux et la naissance d’idées.

  • ceux qui écrivent sur le FSM et l’altermondialisme et qui sont reconnus sont des universitaires, des chercheurs, intellectuels, qui dorment à l’hôtel. Ils assistent à une conférence classique et ne semblent pas dans le même processus de réflexion que celui qui touche la plupart des participants. Est-ce que c’est une cause de la non-émergence de certaines idées ou alternatives? Cela contribue en tous cas à ne pas definir convenablement le FSM de l’interieur.

  • est ce qu’il n’y a pas au FSM des « classes » : ceux de l’hôtel et ceux du campement, qui se croisent mais échange finalement peu ? Est-ce que ces deux profils de participants vivent chacun le même FSM où appartiennent-ils à des « réalités » différentes ?

  • le campement de la jeunesse, qui est une solution pratique, ne devrait-il pas être considéré comme un outil au service de la création d’alternatives?

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02 2009