COMMENT RESPIRER SANS POUMONS?

Par Adil Boukind

L’environnement fait désormais parti des enjeux stratégiques contemporains majeurs comme a pu nous le démontrer le sommet de Copenhague en décembre 2009. Cette conférence a permis de montrer, malgré des résultats discutables, l’envie de la communauté internationale d’apporter plus d’importance à ce domaine. Une région du monde a été vraiment mise de l’avant ces dernières années par rapport aux problèmes de réchauffement climatiques. L’Amazonie, région brésilienne, qui est victime d’une importante déforestation possède un enjeu non seulement régional mais aussi mondiale. La déforestation amazonienne telle que nous la connaissons est responsable de près de 20%[1] des émissions mondiales de gaz à effets de serre. Cet article propose d’analyser les enjeux environnementaux, économiques et sociaux que représente cette région  aux deux niveaux d’analyse (mondiale et régionale donc). La surexploitation des ressources de cette région serait-elle contre-productive du fait de ses effets négatifs? Comment pourrait évoluer la situation sur le court terme?

Cette déforestation excessive rentre dans le processus de développement du pays et semble inévitable pour son bon fonctionnement. L’arrivée de capitaux étrangers est la raison principale de l’intérêt du gouvernement brésilien. Cette arrivée de capitaux est vitale pour le pays qui veut se développer économiquement. D’un autre côté, le gouvernement ne peut pas se permettre de ne pas revendre toutes ces ressources car elles représentent une incroyable entrée de capitaux. L’implantation des firmes multinationales présente plusieurs avantages pour le pays[2]. Cela se traduit de différentes manières. Tout d’abord, l’implantation d’usines est une grande source de travail pour les habitants du pays. À court terme, le pouvoir d’achat global augmente et donc le PIB aussi. La création d’usines s’accompagne aussi de création de voies de transports: autoroutes ou ferroviaires. La création de ces voies a pour effet de renforcer la structure du pays  que cela soit au niveau économique ou sécuritaire.

En ce qui concerne les conséquences de cette sur-déforestation, elles sont de différentes natures. La première et non la moindre étant l’accentuation et l’accélération du processus de réchauffement climatique. Ce processus est le résultat de deux phénomènes plus ou moins directs. Le premier étant l’abattage des arbres qui réduit l’absorption du dioxyde de carbone, responsable principal du phénomène de gaz à effet de serre. D’autre part, l’augmentation d’usines ainsi que l’augmentation d’autoroutes augmentent l’émission de ces gaz à effet de serre.  C’est à ce niveau que se joue l’intérêt premier de la communauté internationale et qui montre le plus de contradictions. Pouvons-nous réduire les émissions de gaz à effet de serre sans réduire nos investissements dans la région?

Au niveau régional, les enjeux environnementaux restent présents bien sur mais d’autres enjeux de types sociaux et économiques font leur apparition. On peut malgré tout constater que ces conséquences découlent des problèmes environnementaux. Ces enjeux environnementaux sont la principale conséquence de la déforestation[3] amazonienne qui est la destruction de l’écosystème ambiant. La disparition de l’habitat naturel de la flore locale entraîne leur migration voir leur disparition (sans tenir compte d’éventuels actes de braconnages). À court terme, le mode de vie des tribus locales est affecté: l’absence de gibier les contraindrait à quitter la zone pour pouvoir survivre. La perte devient inestimable pour les anthropologues du fait que la culture n’est pas conservée. Pour les agriculteurs, le projet semble aussi compromettant. Tout d’abord, l’utilisation de l’amazone pour son potentiel hydroélectrique et la création de barrages entraînera l’inondation de la zone. La déforestation ainsi que l’inondation de la zone provoquent l’érosion des sols ce qui le rend totalement incultivable. Cela est dû au fait que les  sols ne sont plus capables de retenir l’eau. Ajoutez à cela la déforestation, qui provoque l’accumulation de  phosphore dans le sol et aussi la progression des mauvaises herbes. Lorsque ces conditions sont réunies, il devient extrêmement difficile de cultiver.

En somme, contrairement à d’autres projets de grande envergure comme le barrage des trois Gorges en Chine, le projet ne possède pas vraiment d’intérêts environnementaux. Seuls les intérêts économiques semblent être les seuls aspects positifs: l’arrivée de capitaux étrangers. Cette raison s’explique essentiellement par le fait que l’impact environnemental soit néfaste au niveau mondial. Le projet, si on peut parler d’un projet, semble par conséquent plus contreproductif que ne pouvaient le penser les pays occidentaux. Il est clair que cette situation ne peut pas continuer dans l’optique de développement vert que semble prôner la communauté internationale. La solution semble passer par le domaine juridique[4]: la mise en place de normes claires et établies pour au minimum atténuer le phénomène.

Un reportage sur la Déforestation Amazonienne

Bibliographie

1)    JP. Favennec – « Géopolitique de l’énergie » – Institut français du pétrole

2)Luiz A. Martinelli, Solange Filoso. « Expansion of surgacane ethanol production in Brazil: Environmental and social challenges. » – Ecological Applications, 18(4), 2008, pp. 885–898 – Ó 2008 by the Ecological Society of America

3)Margaret E. Keck – « Social Equity and Environmental Politics in Brazil: Lessons from the Rubber Tappers of Acr »– Comparative Politics, Vol. 27, No. 4 (Jul., 1995), pp. 409-424

4)Philip M. Fearnside- « Land-Tenure Issues as Factors in Environmental, Destruction in Brazilian Amazonia: The Case of Southern » – Instituto Nacional de Pesquisas da Amazonia

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02

05 2010

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