Vers la source

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Par Camille Caron Belzile

Vendredi

Des crêpes aux pommes. Il a cette idée fixe dans la tête depuis qu’il a ouvert les yeux. Il ouvre le vieux livre de recettes de sa mère. Yann découpe des tranches de pommes, puis les découpe à nouveau en petits cubes. Il combine les ingrédients puis verse une grosse louchée de pâte dans la poêle. Il se laisse porter par l’arôme des pommes qui s’attendrissent, de la pâte à crêpe qui se fige et du beurre qui dore tout. Pendant que ça cuit, il écoute un vinyle de chants de baleine et fait brûler de l’encens. Il s’est créé un véritable cocon. En fait, c’était leur rituel du samedi matin à sa mère et lui. Pendant qu’elle cuisinait, lui il avait les yeux rivés au fleuve. C’est à cette époque où il laissait son regard se remplir de la couleur de l’eau et du mouvement des vagues qu’il s’est mis à imaginer l’apparition des monstres marins des histoires de sa mère. Un samedi, il lui avait hurlé que les monstres fonçaient tout droit sur eux, qu’il fallait tout abandonner et s’enfuir car ils allaient tout détruire. Sa mère l’avait rejoint dans une cascade de rires et de couleurs avec des pinceaux en lui proposant de transformer le mur du salon en fresque géante où il pourrait dessiner les monstres qu’il voyait. Il lui avait demandé ce qu’était une fresque. Elle lui avait expliqué que c’était un peu comme un totem, mais en deux dimensions. Yann adorait les totems même s’il ne pouvait plus en voir des vrais depuis qu’ils avaient déménagé de Kanesatake pendant la crise d’Oka. Sa mère avait décidé de suivre la route de Thoreau et d’aller vivre seule dans les bois avec son fils. À force de renoncement et de travail acharné comme serveuse, il lui avait suffi de trois ans pour être mesure de contracter l’emprunt nécessaire à l’achat d’une maison avec vue sur le fleuve. Elle l’avait achetée à un client régulier qui lui avait fait un prix d’ami pour lui exprimer sa reconnaissance suite à toutes ces soirées où elle avait eu assez de cœur pour l’écouter exprimer son spleen, lui qui avait pourtant eu tellement plus de chance qu’elle. Ce n’est que bien plus tard, alors que le mur du salon était déjà rempli des monstres imaginaires de son fils, qu’elle lui avait enseigné le secret de ses crêpes aux pommes dont il raffolait tant.

Yann pense à elle en regardant les nuances de gris du fleuve qu’il a cessé de percevoir comme une frontière depuis qu’il a pris la résolution d’y passer l’été. À cette pensée il s’active à nouveau : il vide le contenu des tiroirs dans des boîtes, empile les livres, les disques, les albums photo en s’y attardant le moins possible, car il connait le piège. Une fois un îlot de boîtes de carton constitué au centre du salon, il s’arrête enfin pour réfléchir à la prochaine étape. Il remarque que le plus gros des objets de sa mère est en fait accroché sur les murs comme pour ajouter une couche de protection à la maison. Il semble hésiter, comme si le fait d’enlever tout cet arsenal symbolique d’un seul coup allait fragiliser la maison au point de la laisser s’effondrer et glisser dans la mer. Il court chercher son appareil photo et son trépied. Il réalise une photographie panoramique de la pièce principale pour pouvoir ensuite tout remettre en ordre lorsqu’elle reviendra. Arrivé face à la fenêtre qui donne sur le fleuve, Yann prend une pause. On dirait même qu’il prend la pause. En fait, il constate que son reflet fait écho aux monstres marins qu’il ne dessine plus. Après de longues minutes à regarder le petit écran de son appareil, il se décide finalement à retirer les tissus, les wampums, les masques et même les morceaux d’écorce d’arbre qui recouvrent le mur entourant la large fenêtre. Dès le premier morceau d’écorce arraché, les dégâts laissés par la colle sont considérables et il le remet immédiatement en place. Il constate aux rectangles plus pâles laissés derrière les objets qu’il doit encore mettre une couche de blanc sur les murs jaunis par le temps. Le disque de chants de baleine s’est arrêté. C’est le bon moment pour charger son Volks. Il transporte deux boîtes à la fois jusqu’à son Volks qui à son tour effectuera le déplacement jusqu’au petit phare qui était son château quand il était petit. Dans le phare, il prend soin de tout entreposer comme il se doit. La porte refermée, il regarde à l’intérieur par le petit hublot, c’est pas bien grand mais une personne seule pourrait aisément y vivre. Si sa mère revient, elle pourra s’y installer en attendant le départ des locataires. Le croassement d’un corbeau lui fait détourner le regard et imaginer la vue à vol d’oiseau de tout le tableau : la maison, le Volks, lui et le phare comme une source de vas-et-viens jamais tarie, mais le corbeau fonce vers le bois où Yann perçoit cette fois le bruit des machines. C’est peut-être son imagination qui lui joue des tours, l’obsession ayant remplacé son sens aigu de l’observation. Peut-être qu’ils sont vraiment en train de saccager la forêt en tout temps, même le dimanche, même pendant ce moment cérémonieux de dépossession.

Il retourne dans son Volks et il n’y a plus aucun témoin pour voir un homme s’effondrer sur son volant et se laisser traverser par les secousses du temps jusqu’à émettre un léger râle, le seul son qu’il se croit être en mesure de communiquer, jusqu’à ce que son ami Jack débarque pour lui donner le coup de main promis. Yann lui explique entre deux hoquets qu’il est trop tard, que tout est prêt, qu’il a même laissé la clé sous le tapis de l’entrée pour les locataires.

– Tu sais quoi Yann, je vais les surveiller de près moi. Ça me prendra au moins tout l’été pour finir les rénovations et je prendrai des pauses pour m’assurer qu’ils respectent les limites qui leurs ont été imposées : ils couperont pas un arbre en trop pour leur cochonnerie de pipeline, ça je peux te le jurer, même si un c’est déjà trop.

Ils s’installent sur la grève et s’offrent une petite session de jam pour boucler la boucle. Yann refuse de boire une seule goutte même si son copain a apporté une bonne bouteille pour lui délier la langue et l’âme. Son amie Mariette compte sur lui pour le spectacle du soir et il ne veut laisser aucune place à un faux départ.

Jeudi

Il décachète une lettre. En retire des feuilles lignées et lit en un souffle l’écriture serrée qui y figure.  Il s’attaque immédiatement à une réponse en faisant quelques pauses pour regarder les contours des monstres de son enfance.

Chère Mariette, Te souviens-tu de ces soirées où nos phrases s’étiraient, emportées qu’elles étaient dans le grand souffle des saisons? Nos mots se sédimentaient dans l’espace. Nous nous inspirions des contes de ma mère pour les lancer au vent en performant ses histoires. Tu te prépares probablement à entrer en scène et à les enivrer encore. Et dans chaque espace que tu transgresses avec ton corps il y a une affirmation.

J’ai détruit les voiles de Sagana au moment où j’en avais le plus besoin. Je t’ai déjà parlé de ces bruits qui m’inquiétaient la nuit dans la forêt. Ils attendent la pénombre pour laisser aller leur machinerie folle. J’en fais des nuits blanches ou des cauchemars. J’ai un rêve récurrent, il y a longtemps d’ailleurs que tu ne m’as pas raconté les tiens. Il consiste en l’apparition d’un homme à l’allure de celui qu’on voit dans « Le cri » d’Edvard Munch, pas très original, mais ce tableau accroché dans la salle de bain a dû marquer mon imaginaire. Dans mon rêve, l’homme craint les animaux sauvages et se réfugie vers un troupeau de mastodontes motorisés qui parcourent une montagne de troncs d’arbre. Là, son visage se décrispe, il peut enfin s’asseoir, rassuré et il met le feu à la montagne en faisant de grands signes pour faire décamper les conducteurs. Les chauffeurs de grues suivent ses indications. Des milliers de véhicules sortent alors de la montagne en poussant des cris aigus. Des pattes leur poussent alors qu’ils évacuent en trombe la fourmilière.

Bref, tout a commencé avec ces sons étranges venus de la forêt. Un matin, j’ai bien été obligé d’en constater la réalité. Au moment où l’homme du tableau allait allumer le brasier on a cogné à ma porte, m’évitant ainsi la vision d’horreur du carnage de la montagne-fourmilière. Un homme était là, me tendant un bout de papier noirci. Je n’ai pas voulu entrer dans ce dialogue dont je connaissais déjà l’issue. J’ai tiré sur le document qu’il serrait entre ses poings et l’ai observé d’un regard froid; je n’ai pas même voulu entrevoir son humanité au risque de me laisser séduire. C’est ici que je veux faire intervenir ma raison. Tu sais, je ne crois pas que tous les êtres humains méritent mon attention, je sélectionne, comme on le fait face à une bibliothèque… Mais tu me connais, je n’ai pas tenu la ligne très longtemps et l’air du soir imbibé d’alcool a soufflé au large mes inhibitions. Je suis allé me réfugier sur mon bateau avec une bouteille de fort… Arrivé sur Moby j’ai déployé ses voiles, j’avais besoin d’elles, de les entendre battre au vent pour m’accrocher à quelque chose de tangible. Je me suis débattu toute la nuit mélangeant mes démons et mes inspirations; les hommes sans regard aux histoires des aînés. J’ai parlé à ces visages en m’adressant au large, et puis il m’a semblé qu’ils se joignaient à moi. Mais j’étais réfugié; tu comprends, je n’étais pas prêt! L’aube m’a enveloppée en camouflant mes gestes dans le brouillard. Tout de même, je n’ai pu faire autrement que de constater que mes voiles étaient en lambeau. Il ne me restait qu’une bouteille vide et le pire mal de tête que j’ai eu depuis des lunes! Tout cela pour te dire que je viendrai à Montréal pour m’en procurer de nouvelles. Je tourne la page et j’ai envie d’inscrire ton nom sur la première ligne. Je suis parti si vite…Me pardonnes-tu? M’accueilleras-tu?

Yann

Mercredi

Je n’ai pas dormi encore. Il y a de ces nuits qui passent comme une seule longue heure solitaire. Moi qui ai arrêté de fumer depuis des années, je me suis levé à plusieurs reprises pour me remplir de nicotine. La dernière fois que je suis sorti, j’ai tiré tellement fort sur ma cigarette pour m’en dégoûter et la quitter pour toujours que j’en ai dégueulé. Le vacarme a arrêté avec le lever de soleil. J’allais encore une fois me perdre dans toutes ces teintes roses, orange et bleues, mais quelque chose m’a empêché d’ignorer ce que le silence violé de ma nuit m’a dévoilé avec plus de fatalité que ces saletés d’articles obscurs que je me suis fatigué de lire il y a des mois: ils sont en train de raser la forêt pour faire passer cette saleté de pipeline.

Ça me rentre dedans comme si je l’avais jamais su. Comme si on avait pas déjà eu assez d’envahisseurs ici…ça c’est l’Histoire avec une grande hache. Qu’est-ce qu’un gars comme moi peut faire face au poids d’une hache swignée par les bras musclés d’un bûcheron? À part éviter la rencontre, je vois pas trop…Et pourtant c’est vrai qu’il est magnifique ce lever de soleil, encore plus tendre que mon premier french kiss à quatorze ans dans le stationnement du bureau de poste… Je me demande quand même ce qu’elle est devenue Amélie. Une fille géniale, beaucoup trop bien pour moi d’ailleurs…ça doit être pour ça que ça a pas duré.  Et là, cette situation non plus ne peut pas durer. J’ai beau avoir lâché prise, je supporte pas d’être le témoin passif de la destruction de ma cour arrière. Un plan B, pense vite à un plan B. Chier des plans B à tout bout de champ pour compenser les contingences de son temps c’est pas donné à tout le monde. Retourner prof d’histoire et éveiller les consciences? Mmm…pas assez efficace à mon goût et de toute façon depuis 2012 je suis pas mal barré des commissions scolaires. Ouin, pas assez réaliste. Y a toujours ben le vieux voilier de ma mère qu’on voulait retaper, en plus elle serait contente que j’aie accompli quelque chose de constructif à son retour. Ça commence à sonner comme un plan B.

Mardi

Il y a un escalier de pierres qui mène à la grève, puis au fleuve. Il est bordé d’églantiers qui s’épanouissent en été en commençant par le temps de la Saint-Jean Baptiste. On peut alors voir des enfants chanter et danser avec des roses accrochées dans les cheveux. La danse de l’innocence toujours répétée des rosiers qui bordent l’escalier de mon enfance.

Ce devrait être interdit que je puisse te parler comme ça, sans filtre. Tu es ma mère après tout et je suis supposé te craindre lors de moments comme ceux-là, où je me sens perdu, où je me sens seul, où je ne me sens plus rien qu’un de ces troncs d’arbre qui roule dans le ressac. Plus rien à quoi s’agripper. À la limite de la grève, là où la végétation reprend ses droits, il y a des masses de bois mort bien sec. C’est pas croyable il me semble d’échouer ici à l’aube de la trentaine en sachant encore moins que jamais ce que je veux faire de ma vie. Il me semble avoir évalué tant de possibilités et avoir tant critiqué que maintenant la seule option est trouver une issue. Et bien sûr qu’il y en a toujours, j’ai plus d’un tour dans mon sac pour trouver des issues, je crois qu’il faut surtout être créatif. D’ailleurs j’ai toujours eu le sens de l’image, tu me l’as si bien appris. Les images…ma force, la force de ton fils, ta force.

Et la maison maman elle me fait vivre les mêmes émotions qu’avant! C’est vrai que tout apparaît plus petit, mais je me revois courir sur les rochers, le regard vers le phare, tomber si fort sur les genoux que je le sentais jusque dans les dents, mais continuer à courir pour faire comme le vent, pour m’envoler enfin quelques secondes, comme toi dans les champs, portée par tes longues jambes de gazelle. C’est juste que tout est plus petit et un peu moins impressionnant. J’ai l’impression d’être dans une maquette en miniature de paysages que j’ai fouillés de fond en comble. Apparemment ils veulent y voir de plus près et creuser plus creux. C’est pour ça que tu es partie m’as-tu écrit.

Tu te souviens les traces de dinosaures, le sentier des lutins, nos cavernes d’Ali Baba, les cheveux de sirènes, les bateaux fantômes et ces milliers de trésors que nous dépoussiérions tous les jours en parcourant la côte du fleuve?

Combien de lunes depuis que tu es partie marcher? Mais je n’ai aucun moyen pour te parler. Tu me disais fièrement que je n’avais qu’à m’adresser à toi par la pensée, que ça ferait pareil et que c’était intemporel. Je ne veux pas laisser de trace.

Il fait entre trois et cinq pas avant de se pencher à nouveau pour cueillir le bois mort qui décore la grève. Une fois les bras chargés à bloc, il amène le fagot jusqu’à l’amoncellement déjà entamé depuis la veille. Il devra faire brûler le bois aujourd’hui même pour éviter qu’il ne soit trempé par la pluie. Les rafales de vent créent des moutons gris sur le fleuve et il a bien l’intention de les compter pour occuper les heures du jour. Préparer un feu comme on se fait couler un bain chaud, se dit-il. Et comme il s’évertue à embraser sa petite montagne grise, il se retourne vers le grondement sourd dont la source est camouflée par la lisière du bois. Il se cache derrière la boucane, mais ce n’est qu’un feu de bois mort qui ne durera pas. Un flocon de cendre vient se poser sur sa joue rendue humide, il a les yeux fermés. Les larmes et la cendre lui dessinent un nouveau visage et il tourne le regard vers le fleuve, non mécontent d’avoir déniché une nouvelle trajectoire, un autre possible.

Et c’est la grève qui t’avait offert une réponse. C’est cette pierre sur laquelle tu t’étais penchée à ce moment précis qui t’avait poussée à me garder, c’est ce que tu m’as raconté.

Lundi

Un homme conduit un vieux Volks à toute allure sur la vingt. Il creuse sa route vers on ne sait où, les phares des autres comme seul obstacle à dépasser. Après son passage on sacre, on gesticule : « Où c’est qui va le p’tit criss coudonc!? ». Ses essuie-glaces non plus ne sont pas assez performants, lui c’est après eux qu’il sacre. Depuis l’intérieur du véhicule, la colonne d’arbres qui creuse son tunnel semble le poursuivre, le sommer de ralentir.  Lui il ne les voit pas. Il a le regard fixé sur un point devant, une zone inconnue et pourtant précise, un regard d’explorateur. Assurément, c’est pas avec une telle attitude qu’il découvrira quoi que ce soit de neuf, alors on se doute qu’il roule vers son passé…ou vers la mort à une vitesse pareille.

Mais il est trop concentré pour faire un accident de voiture: première cause de mortalité. À ce point-ci de son histoire, ce ne serait pas possible, incohérent. Son attention est toute dirigée vers son objectif. Il effectue une courte pause pour mettre de l’essence en soupirant. Il n’a pas l’air heureux de dépendre de ce tuyau dégoulinant, mais il respire quand même plus fort parce qu’il en adore l’odeur malgré lui. Il reprend la route de plus belle, comme un joueur de hockey à qui le coach permettrait de retourner sur la glace après une trop longue pause, une pause qui aurait tout voulut dire s’il ne donnait pas à ce moment précis le maximum de lui-même.

Ellipse de quelques heures qu’il ne compte pas de toute façon. Il tourne à bâbord dans une entrée. La pluie ne lui a pas donné de répit. Son rythme est devenu lent. Son regard s’est comme débloqué, il se pose maintenant sur chaque détail de l’allée. Les arbres fruitiers qu’il aperçoit à peine et dont les baies vermeilles ont déjà été saccagées par le torrent vertical qui l’accueille. Il apparaît à ce moment hors de tout doute qu’il est en train de revenir chez lui après une longue absence. Il plisse les yeux pour faire le focus sur une maison rendue invisible par la pluie. Il ouvre la portière et la cacophonie aquatique produit comme un déclic en lui. Il reprend le rythme. Monte les escaliers quatre à quatre et cogne à la porte même s’il voit bien qu’un mot y est accroché :

Yann,

Je suis partie pour notre onkwehonwe. Tu te souviens ce que grand-maman disait? Et son arrière-grand-mère avant elle? Je te l’ai mille fois raconté… Elles ne m’ont pas laissée attendre. Maintenant je sais que tout est possible. Je suis partie de mon plein gré, fait ce que tu veux de la maison, elle est à toi. Ne m’écris pas. Je ne serai pas seule, je pars avec mes sœurs.

Je t’aime

Maman

À ce moment, il n’est pas certain qu’il lise avec une minutie particulière chaque mot écrit par la main de sa mère, car il est possible qu’il lise et relise la courte note d’adieu. Tout comme il n’est pas évident de savoir si ce sont des larmes qui coulent sur ses joues ou des gouttes de pluie qui peinent encore à s’évaporer…probablement un peu des deux. On ne le saura pas car il est déjà sous la pluie à essayer d’encaisser le choc. Qui est bien moins pire, relativise-t-il le nez au large, que celui d’un véhicule qui percute un arbre à 160 km/h…ou d’un navire chargé de colons qui se heurte à une terra incognita, mais ça c’est une autre histoire.

L’écrivaine Camille Caron Belzile est une auteure de la relève engagée dans la création artistique et son épanouissement au cœur la cité.  En 2011, tout en faisant sa maîtrise en littérature à l’UQÀM, Camille C. a cofondé le Café l’Artère, un collectif montréalais autogéré qui se transforme le soir en salle de spectacle d’une grande importance pour la relève artistique d’ici. Ève Marie Langevin et Anatoly Orlovsky, les co-responsables de cette section poésie/création, y ont lancé en 2014 leur disque de poésie et clavecin, « Soleils, éclater dans le ciel ». 

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