Yvon Dallaire : psychologie, sexisme et antiféminisme

Hors-section

Par Francis Dupuis-Déri

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Lausanne, octobre 2014. Un collectif militant féministe — Les Pires & associé-e-s — a perturbé une séance de formation de psychosexologie appliquée, offerte par le psychologue québécois Yvon Dallaire (et Iv Psalti), scandant des slogans et distribuant un tract (Le Courrier, 2014). En commentaire sur le site du journal Le Courrier, John Goetelen explique, à propos du collectif Les Pires et associé-e-s qu’il « s’agit d’un groupe anarcho-féministe de Grenoble (1)». Sur son blogue Les hommes libres, hébergé sur le site Web de La Tribune de Genève, il « appelle les groupes d’hommes et de femmes concernés par la condition masculine à se défendre plus activement contre ces agressions », les encourageant à ne pas « hésiter à user de la force contre les facho-féministes » (Goetelen 2014). Goetelen est auteur du livre Féminista : ras-le-bol ! et il se présente comme un «passionné de l’humain et des relations hommes-femmes » et un «[a]ntiféministe convaincu et réfléchi (2) ».

Qui est Yvon Dallaire et comment expliquer l’attaque du collectif féministe Les Pires et associés à l’endroit de sa séance de formation? Afin de répondre à la première partie de cette question, précisons qu’Yvon Dallaire est né en 1947, et qu’il est membre de l’Ordre des psychologues du Québec. Il a enseigné la psychologie au Collège de Sainte-Foy (près de Québec) et il est à la fois éditeur (Les Éditions Option santé), thérapeute pour couples, formateur et conférencier. Il se présente comme l’inventeur de l’Approche psychosexuelle, qui propose de recourir à des thèses biologiques pour expliquer des phénomènes psychologiques. Ajoutons qu’Yvon Dallaire est régulièrement invité en Belgique et en France pour y prononcer des conférences ou offrir des cours de formation en sexologie clinique (en collaboration, entre autres, avec Iv Psalti). En 2013 et en 2014, il animait un atelier quotidien lors de la croisière Harmonie conjugale, sur la Méditerranée. Cette activité lui vaudra d’être sanctionné par le comité de discipline de l’Ordre des psychologues pour avoir « omis de sauvegarder en tout temps son indépendance professionnelle » (Sioui 2015) (3). Soulignons également qu’Yvon Dallaire a aussi publié près de vingt livres, dont Homme et fier de l’être (2001), réédité en 2015 sous le titre Homme et toujours fier de l’être, La violence faite aux hommes : Une réalité taboue et complexe (2002), Cartographie d’une dispute de couple (2007), Qui sont les femmes heureuses? La femme, l’amour et le couple (2009), Qui sont les hommes heureux? L’homme, l’amour et le couple (2010). Plusieurs de ses livres ont été traduits en plusieurs langues, notamment en anglais, en arabe, en espagnol, en italien, en portugais, en roumain, etc. Enfin, ce psychologue et auteur est très présent dans les médias européens, où il a été invité, par exemple, pour une série d’entrevues à la radio suisse. Pour ce qui est de sa participation aux média Québécois, il tient, entre autre, une chronique hebdomadaire dans Le Journal de Montréal.

Le féminisme selon Dallaire

Et comment expliquer les accusations d’antiféminisme à l’endroit d’Yvon Dallaire, alors même que celui-ci ponctue ses ouvrages et ses conférences de remarques quant à l’importance de reconnaître que les femmes éprouvent des problèmes, voire parfois que le féminisme est nécessaire? Il faut souligner à ce sujet, que Dallaire présente le plus souvent les hommes comme désavantagés, voire discriminés face aux femmes. Il prétend que la société n’est pas patriarcale et qu’affirmer le contraire le fait «rire» (Dallaire, 2001 : 57). Lors d’une entrevue pour le film La domination masculine, il avance même que « le féminisme, on pourrait dire créée le patriarcat, pour avoir un ennemi contre lequel se battre. (4)» Sa maison d’édition a publié plusieurs ouvrages masculinistes, dont De l’homme en crise à l’homme nouveau : Essai sur la condition masculine  (2009) et La cause des hommes : Pour la paix des sexes (2004).
Yvon Dallaire se défend pourtant d’être antiféministe ou même «masculiniste», cette forme d’antiféminisme selon lequel les hommes souffrent d’une crise d’identité à cause de l’influence des femmes émancipées, des féministes et de la soi-disant féminisation de la société, il se qualifie plutôt lui-même d’«hoministe» (Dallaire, 2015 : 17). Avec John Goetelen et Patrick Guillot, il est l’un des cosignataires du Manifeste hoministe, lancé en 2006. Les signataires y déclarent, entre autres choses, que « [les] hoministes sont favorables à une représentation équilibrée des sexes dans tous les domaines de la vie sociale. C’est pourquoi ils prônent l’accroissement de la proportion des hommes dans le domaine des professions de la santé, du travail social, de l’éducation, de la justice, des médias, etc. ». De plus, ajoute-t-on dans ce même manifeste : « les hoministes» défendent la thèse de la symétrie de la violence entre les sexes, et ils « demandent que soient reconnues et combattues les violences contre les hommes, comme le sont les violences contre les femmes. (5) »

Dans son livre Homme et toujours fier de l’être, Yvon Dallaire réfute explicitement plusieurs thèses féministes, exercice qu’il répète dans d’autres ouvrages (par ex. : Dallaire, 2006 : 238). Parmi les titres de chapitres et de sections du livre, on retrouve les titres suivants : « Pour en finir avec l’illusion du patriarcat », « Les erreurs du féminisme », « La mauvaise foi féministe ». Dallaire suggère même que « [l]’extrémisme féministe est en train de devenir la nouvelle dictature » (Dallaire, 2015 : 16). Dans un autre de ses livres, La violence faite aux hommes : Une réalité taboue et complexe, Dallaire critique les féministes « paranoïdes » qui maintiennent les femmes dans un rôle de victimes en les enferment, selon lui, dans l’impuissance face à la violence (Dallaire, 2002a : 32), il dénonce également les « méfaits du féminisme » et prétend que « des mouvements féministes anti-violence utilisent la violence pour faire passer leur message, au même titre que les mouvements pro-vie [qui] vont assassiner des médecins avorteurs » (Dallaire, 2002a : 22-23).

De plus, Yvon Dallaire profite régulièrement de la commémoration du 6 décembre 1989 – jour anniversaire de l’attentat antiféministe ayant provoqué la mort de quatorze femmes à l’École polytechnique de Montréal – pour intervenir publiquement au sujet de la violence féminine contre les hommes. Dans cette perspective, sa chronique du 6 décembre 2009 reprend les deux premiers paragraphes du livre La violence faite aux hommes (Dallaire, 2002a : 11; à noter que Dallaire reprend souvent les mêmes passages presque mot pour mot au fil de ses livres et chroniques). Il évoque à cette occasion « l’autre violence : celle des femmes », et affirme que « la prévalence de la violence féminine équivaut à celle de la violence masculine » (je souligne). Enfin, il déplore dans cette chronique du 6 décembre 2009 « [le] refus par nos élus de reconnaître la violence faite aux hommes» (Dallaire, 2009a). Cinq ans plus tard, le 6 décembre 2014, il signe une autre chronique sur le même thème, intitulée « Aider les hommes… aussi ». Dans cette chronique, Dallaire choisit encore une fois d’évoquer les difficultés des hommes, tels que les problèmes scolaires des garçons, le taux de suicide des hommes et leur taux d’incarcération, et il souligne qu’ils sont, plus souvent que les femmes, victimes d’accident de la route et d’alcoolisme (Dallaire, 2014a : 59).

Dallaire prétend, en fait, que la société québécoise est féminisée et qu’elle n’offre plus de modèle positif pour les hommes. Que resterait-t-il alors à l’homme comme « territoire qui ne soit envahi par les femmes » dans cette société dominée, selon Dallaire, par les femmes et les féministes? Aucun, prétend-il, « sauf peut-être la collecte des vidanges » (Dallaire, 2001 : 29). Je soutiens, pour ma part, que cette affirmation passe sous silence tous ces lieux de pouvoir et de prestige occupés en majorité ou exclusivement par des hommes : 74% d’hommes à l’Assemblée nationale, 88% d’hommes dans l’armée canadienne, 70% d’hommes au Service de Police de la ville de Montréal, 79% à la Sureté du Québec et 79% également à la Gendarmerie Royale du Canada. On pourrait ajouter que, dans les institutions religieuses, 100% des évêques et des prêtres sont des hommes, et que, dans le domaine de l’économie, les conseils d’administration des entreprises privées sont composés d’hommes à 80%. Il y a aussi 100% d’hommes dans les fraternités de notables, les équipes sportives d’élite, et dans la plupart des bandes criminelles. Aujourd’hui encore, l’École polytechnique et les firmes de génie sont un territoire majoritairement masculin : en 2014, en effet, 86% des ingénieurs sont des hommes. Dallaire admet lui-même dans un de ces ouvrages (2005 : 125-126) que bien des organisations ne rassemblent que des hommes.

Contre l’égalité entre les sexes

Yvon Dallaire insiste : « j’ai été, je suis et je serai toujours pour l’égalité sociale, politique, salariale, éducationnelle et professionnelle des hommes et des femmes. Mais cette égalité ne peut justifier les tentatives de rendre l’homme semblable à la femme, ou vice-versa » (Dallaire, 2006 : 108; voir aussi Dallaire, 2015 : 17). Un peu comme l’évoque John Gray par son slogan « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus. », Dallaire prétend que les femmes et les hommes appartiennent en fait à deux esprits distincts ou à deux cultures différentes, et qu’ils parleraient même deux langages différents. En conséquence, les deux sexes sont appelés à exercer des fonctions distinctes que l’autre « ne peut remplir, ni même comprendre» (Dallaire, 1996 : 55). Selon Dallaire, « la fonction est absolue. Elle ne peut être modifiée par la culture ou la société » (Dallaire, 2010 : 42 ; voir aussi, presqu’à l’identique : 2009b, 39). Sa défense acharnée de la différence entre les sexes l’amène à se positionner contre l’égalité entre les hommes et les femmes, pour au moins deux raisons : (1) la masculinité telle qu’il la conçoit est incompatible avec l’égalité et (2) l’égalité dans les couples (hétérosexuels) serait néfaste au bonheur des partenaires et à l’harmonie de la relation.

Selon une logique étrange, Dallaire affirme que le principe politique de l’égalité est en fait un principe féminin, incompatible avec le masculin. Du côté des hommes, Dallaire identifie les valeurs d’« autonomie, de compétition, de rationalité, de rentabilité et d’action », distinctes des « valeurs féminines de partage, de chances égales pour tous, de communication, d’expression émotive et de don de soi » (Dallaire, 2009a). Ces « valeurs féminines d’égalité et de partage » pourraient même être identifiées par « certains » comme des valeurs « socialistes », indique Yvon Dallaire (2009a). Un homme, un vrai, valoriserait surtout l’inégalité, puisque « [la] pensée de l’homme est hiérarchique, là où celle de la femme est égalitaire et variable » (Dallaire, 2009b : 91). Dallaire explique aussi que: « tous les êtres humains sont égaux. Mais si tout le monde était sur le même pied, ce serait le chaos. Les sociétés ont besoin d’organisation, de structures. Et c’est le rôle des hommes [les mâles] dans la société : structurer. Dans les organismes qui ne rassemblent que des hommes (6), la structure est fortement hiérarchique […]. Partout où il n’y a que des hommes, il y a une organisation et une structure pour organiser la vie, pour faciliter la vie » (Dallaire, 2005 : 125-126).

Quant aux femmes, elles entrent « sur le marché du travail ou en politique avec leurs valeurs de compassion, de compréhension, d’égalité, d’aide aux autres ». Or « placer ces valeurs en priorité, c’est perdre l’efficacité, la rentabilité, la productivité. Ce qui sera gagné sur le plan subjectif sera perdu sur le plan matériel » (Dallaire, 2005 : 129-130).

Ce qui serait vrai sur le marché de travail salarié le serait également pour la vie de couple (hétérosexuel). Dallaire s’adresse à la fois aux hommes et aux femmes pour les aider dans leurs relations amoureuses et de couple (hétérosexuel), mais il a tendance à défendre le masculin, considérant aujourd’hui que « les valeurs conjugales […] sont des valeurs féminines. L’homme doit maintenant s’engager dans le couple selon le modèle féminin […]; il doit apprendre à exprimer ses émotions tout comme la femme le fait, soit en paroles […]; il doit apprendre à “materner” ses enfants […]. Tout comportement agressif ou compétitif doit être exclu des jeux des enfants et des cours d’école, seules comptent la coopération et la collaboration » (Dallaire, 2006 : 108).

Dallaire reprend à de nombreuses reprises dans ses livres et ses chroniques le même conseil adressé aux femmes : ne cherchez pas l’égalité dans votre couple (hétérosexuel), si vous ne voulez pas souffrir inutilement. Ainsi, dans sa chronique « Les secrets des couples heureux », (Journal de Montréal, 21 décembre 2008), il explique que les femmes doivent accepter « une répartition inégale et variable des salaires, des tâches ménagères, des soins aux enfants », recommandation qu’il répète dans ses chroniques (par ex. : Dallaire, 2014b; 2009c) et ses livres (par ex. Dallaire 2007 : 87; 2006 : 103). Dans son livre Qui sont ces femmes heureuses? La femme, l’amour et le couple, Dallaire met en garde contre le « le mythe de l’égalité-similarité » qui consiste à « croire que tout ce qu’une femme peut faire, un homme pourrait le faire, et vice-versa ». Pour que la division sexuelle du travail soit bien claire, il offre alors des exemples de tâches féminines (cuisine, prise en charge des enfants) et masculines (menuiserie, ramener de l’argent à la maison) (Dallaire, 2009b : 196; voir aussi Dallaire, 1996 : 51-52). Sans crainte de se contredire, Dallaire demande : « Suis-je en train de suggérer qu’il faille revenir aux rôles traditionnels et aux partages sexistes des rôles et des tâches? Bien au contraire! » (Dallaire, 2015 : 46). Il insiste pourtant pour que les hommes ne renient pas leur « rôle de mâle » de « pourvoyeur et protecteur » (Dallaire, 2001 : 54).

De plus, dit-il, puisque « nous sommes des sexes complémentaires » (Dallaire, 2005 : 137), c’est en chérissant cette différence, que le bonheur sera préservé dans le couple (hétérosexuel). Selon Dallaire, enfin les « couples égalitaires » sont des « couples malheureux », ce que démontrerait d’ailleurs l’« observation scientifique » (Dallaire, 2009b : 196). Or cette apologie de l’inégalité et cette critique de l’égalité sont à l’avantage des hommes, si l’on suit le raisonnement de Dallaire lui-même. En effet, étant donné qu’il a identifié l’égalité au féminin et l’inégalité ou la hiérarchie au masculin, c’est surtout l’homme qui trouvera son bonheur dans un couple inégalitaire, puisque l’inégalité serait une valeur masculine.

Sexisme préhistorique

Toute la logique de cette architecture sexiste repose sur des considérations stéréotypées de la nature biologique masculine et féminine. Yvon Dallaire rappelle régulièrement que ses thèses sont inspirées de théories et de données empiriques au sujet des origines de l’espèce humaine et à sa préhistoire, ou encore du développement différencié du cerveau selon le sexe. En fait, il reprend des théories contestées et considérées comme dépassées, quoique régulièrement reprises dans la littérature de la psychologie populaire (pour une mise à jour des théories sur le cerveau, voir, entre autres, Cossette, 2012; Vidal, 2006; Vidal & Benoit-Browaeys, 2005; Hyde, 2005).

Or, sur le plan scientifique, la plus grande prudence est de mise quant aux spéculations au sujet de nos origines. En effet, les archéologues n’ont trouvé que quelques squelettes de plus de 200 000 ans, le plus souvent incomplets et qui ne permettent en rien de reconstituer les rapports entre les femmes et les hommes aux débuts de l’humanité, ni le rôle de chacun des sexes dans la communauté. Même le fameux squelette nommé Lucy est de sexe inconnu ; son vrai nom est AL 228-1, son surnom lui ayant été attribué par l’équipe de fouille qui écoutait alors la chanson Lucy in the sky with diamonds, des Beatles (Cohen, 2006 : 30).

Toutefois, Dallaire n’a que faire de telles nuances. Il rabat le modèle de la famille contemporaine qui vivrait dans un bungalow, soit la référence idéalisée de la famille «normale» au Québec, sur l’ensemble de l’histoire et de la préhistoire humaine. Dallaire lance ainsi que «nous réagissons encore par des atavismes datant de l’âge des cavernes. Ces cavernes ont été remplacées par des maisons, mais nos comportements ont peu évolué» (Dallaire, 2002b : 16; repris presque mot pour mot dans Dallaire, 2009b : 164; voir aussi Dallaire, 2015, 197-198). Il tombe donc dans un piège qu’il réactive aussitôt, bien dévoilé par dans Wiktor Stockowski son ouvrage Anthropologie naïve anthropologie savante : Des origines de l’Homme, de l’imagination et des idées reçues. En effet, c’est au XIXe siècle que s’impose la représentation d’une humanité vivant au départ dans des cavernes, où les femmes préhistoriques sont représentées comme étant terrées dans l’attente des hommes partis chasser. Claudine Cohen dans son ouvrage La femme des origines : Images de la femme dans la préhistoire occidentale, rappelle que

[les] ouvrages scientifiques, les manuels et les textes vulgarisés de préhistoire du 19e siècle ont souvent représenté de façon conventionnelle la femme préhistorique, soit victime des débordements de violence sexuelle témoignant de la barbarie de ces ‘âges farouches’ et de son statut d’objet sexuel sans défense — […] accroupie, terrée au fond de la caverne, entourée d’enfants et de nourrissons, le regard baissé vers la terre et vers sa progéniture — tandis que l’homme, debout, regarde vers le lointain. Les vulgarisateurs, les peintres, les romanciers, ont reproduit jusqu’à nos jours ces clichés qui se sont perpétués dans des ouvrages de grande diffusion. (Cohen, 2006 : 25)

Cette vision stéréotypée relève d’un darwinisme vulgarisé et caricaturé à outrance. De plus, cette conception fallacieuse fait l’impasse sur la diversité des méthodes de chasse (collets et pièges, battue et rabattage, etc.) évacuée dans ce récit qui présente toujours la chasse comme nécessitant une grande force physique. Dallaire néglige aussi de considérer nombre d’exemples documentés de peuples où les femmes chassent seules ou avec des hommes, y compris du gros gibier et avec des arcs (Stockowski, 2001 : 121 et suiv.).

En fait, Dallaire confond la représentation entre l’imaginaire et la réalité, ce qui lui permet d’affirmer que la « source de nos différences réside aussi dans nos trois (ou six) millions d’années d’évolution » (à remarquer un écart possible de 3 millions d’années!) :
L’homme toujours à la chasse, sur ses gardes, concentré sur sa survie physique et celle des siens, déployant son ingéniosité à traquer ses proies, en silence, se coupant de ses sensations pour résister au froid, à la chaleur et à l’inconfort, ravalant ses peurs d’être dévoré par les autres prédateurs, devant se repérer pour ne pas se perdre, stimulant avec les autres hommes son esprit de combativité, scrutant l’horizon, développant ainsi sa force physique et ses réflexes… Tout ça, ça conditionne un homme et ça s’inscrit dans sa nature. La femme souvent enceinte, vivant dans la caverne avec les autres femmes et enfants, devant apprendre à cohabiter dans un espace restreint, anticipant tout danger potentiel, surveillant le feu, nourrissant ses enfants à même ses réserves corporelles, attendant les chasseurs pour refaire ses forces, paniquant au moindre bruit suspect, cueillant tout ce qui est comestible, goûtant à tout, se réconfortant l’une l’autre, attendant impatiemment le retour de l’homme, développant ainsi sa force émotive et ses sens… Tout ça, ça conditionne une femme et ça s’inscrit dans sa nature. (Dallaire, 2002b : 15-16)
Voilà justement le type de représentation qui relève d’une «anthropologie naïve» marquant notre imaginaire collectif. Il s’agit en fait d’une construction culturelle erronée, comme l’expliquent Claudine Cohen et Wiktor Stockowski (voir aussi McCaughey, 2008). Pour sa part, le psychologue s’en tient au cliché de la représentation de l’«âge des cavernes» qui lui permet de réaffirmer la différence fondamentale entre les sexes, et qui justifie l’inégalité et la différenciation quant aux tâches et fonctions : « c’est la Nature, la vie elle-même qui, dans notre espèce animale, a distribué les tâches entre les deux sexes, le féminin et le masculin» (Dallaire, 2001 : 43). Aujourd’hui, « [l]’homme reste un chasseur guerrier », expérience que « la femme ne comprendra jamais » (Dallaire, 2015 : 197). Même s’il admet, par ailleurs, que « nous allons à l’épicerie plutôt qu’à la chasse » (Dallaire, 2009b : 164), Yvon Dallaire justifie les inégalités d’aujourd’hui entre les hommes et les femmes par cette préhistoire imaginée : « les hommes ont pris le pouvoir social, politique, juridique et, j’ajoute, le pouvoir économique. Mais pourquoi? Pour asservir leurs partenaires ou, tout comme les chasseurs du temps des cavernes, pour assurer au contraire leur survie physique et matérielle? […] C’est aussi ce que les femmes attendaient d’eux : qu’ils les nourrissent, parce qu’elles étaient restées au fond des cavernes, leurs enfants suspendus à leurs seins » (Dallaire, 2001 : 32-33 — je souligne).

Phallocrate

En plus de prétendre que l’expérience préhistorique aurait façonné différemment les hommes et les femmes tout au cours de l’histoire humaine, notre anatomie serait aussi déterminante quant à nos attitudes face aux autres et au monde qui nous entoure. Glorifiant l’homme (et son phallus) dans Homme et fier de l’être, Dallaire avance dans une envolée lyrique que
[s]es éjaculations, qui projettent son sperme hors de son corps, confirment aussi l’existence d’un mouvement masculin qui part de l’intérieur vers l’extérieur. Contrairement à la femme, dont les organes génitaux sont intérieurs et réceptifs, l’homme possède des organes génitaux intrusifs qui prédisposent à des comportements intrusifs : pénétration de la femme certes, mais aussi pénétration de la matière, pénétration jusqu’au fond des océans, pénétration de l’univers… C’est l’ «intrusivité» de l’homme qui, à l’aide de microscopes et de télescopes qu’il a lui-même construits, nous a permis d’acquérir toutes nos connaissances scientifiques sur la matière, de construire des sous-marins, d’inventer des fusées […] pour conquérir le monde et assurer la pérennité de la vie humaine. Il y a là une autre raison d’être fier. La pénétration est féconde (Dallaire, 2015 : 187).

Selon Dallaire, donc, l’homme aurait désiré et pu explorer le monde autour de lui parce qu’il a un pénis, et non pas parce qu’il a le plus souvent (comme la femme, d’ailleurs) deux pieds, deux mains, deux yeux et un cerveau. Pourtant, ces membres et ces organes semblent bien plus utiles qu’un pénis pour construire des machines et explorer le monde…

Inquiétante éducation sexuelle

L’obsession de Dallaire pour le phallus et la pénétration (des femmes, des océans, de l’espace) l’amène à formuler une recommandation aux pères, quant au développement sexuel de leurs garçons (hétérosexuels). Dans la section du livre Homme et toujours fier de l’être où il vante l’« intrusivité » phallique, il déclare ainsi :
Messieurs les papas, parlez avec vos adolescents  de cette intensité sexuelle par laquelle vous aussi êtes passés afin de les aider à se déculpabiliser d’être des êtres sexués, sexuels et génitaux. Parlez-leur afin qu’ils en soient plutôt fiers et qu’ils apprennent à assumer et gérer cette puissance libidinale dans le meilleur contexte possible. Ne laissez pas vos femmes, leurs mères, les mettre en garde contre les débordements possibles de cette sexualité en leur demandant de faire « attention » aux filles avec qui ils sortent. (Dallaire, 2015 : 187).

Dans son livre consacré à expliquer aux femmes comment être « heureuses » en couple (hétérosexuel), Dallaire affirme que
[dès] que l’homme est excité, toute son attention est concentrée sur son désir, lequel devient intrusif : il veut pénétrer la femme source de sa stimulation et de son excitation. Et il n’aura de cesse que lorsqu’il y sera parvenu. […] son énergie va de l’intérieur vers l’extérieur : son désir le pousse à l’action pour son plaisir. […] Pour être heureuse en amour et s’épanouir sexuellement, la femme doit savoir et accepter que la sexualité de l’homme soit visuelle, génitale, intrusive, intense, rapide et toujours à l’affût. L’homme qui se sent respecté dans son être sexuel aura plus de facilité à s’ouvrir aux caractéristiques sexuelles féminines et à en tenir compte dans sa relation avec sa partenaire (Dallaire, 2009b : 65).

Insistant sur les différences entre les sexes, il précise en passant qu’il ne faudrait pas « survaloriser » l’un des deux caractères (Dallaire, 2009b : 65; 2010 : 76). Mais la comparaison entre le livre s’adressant aux hommes et celui s’adressant aux femmes permet de constater que Dallaire propose une sexualité plutôt adaptée aux besoins des hommes (tels qu’il les définit). Dans le livre pour les femmes, Dallaire explique qu’une femme doit endosser un « féminisme de bon aloi » et « être féministe et féminine, c’est-à-dire mettre de l’avant des valeurs féminines […]. Être féminine dans votre sexualité, c’est, sans renoncer à ce que vous aimez, recevoir la sexualité masculine dans son essence : visuelle, génitale, intrusive, intense et rapide. » Voilà en effet un féminisme « de bon aloi »… Et tout cela sera sans doute d’autant plus facile pour la femme, puisque Dallaire explique du même souffle que sa sexualité est «séductrice», « réceptive » et « retenue » (Dallaire, 2009b : 200; pour les hommes, voir Dallaire, 2010 : 75-76). Si le psychologue «hoministe» souhaite à la femme (hétérosexuelle) une sexualité épanouie et active, il insiste pour qu’elle ne critique pas son partenaire, ce contentant de lui exprimer « ce qu’elle aime quand ils font l’amour, non ce qu’elle n’aime pas » (Dallaire, 2009b : 154; conseil répété à la page suivante). Il avance aussi que « [l]’homme qui sait qu’il peut avoir du sexe à volonté avec une partenaire qui aime les jeux sexuels est beaucoup moins tyrannique sur la fréquence des rapports sexuels » (Dallaire, 2009b : 156 — je souligne), sans compter que « toute récompense […] sexuelle stimule l’initiative masculine» quant aux tâches ménagères (Dallaire, 2009b : 169).

Bref, selon Dallaire, le bonheur conjugal a un coût pour la femme. Pour être heureuse, elle a déjà accepté que la relation soit inégalitaire. Elle doit aussi s’offrir sexuellement sans préciser ce qui ne lui plaît pas. Après la relation sexuelle, elle aura au moins la satisfaction de voir son partenaire effectuer des taches ménagères avec plus d’enthousiasme.

Violence dans les relations hétérosexuelles

En reprenant presque mot pour mot les mêmes conseils dans son livre destiné aux femmes et dans celui destiné aux hommes, Yvon Dallaire précise qu’« aucune violence n’est admissible dans un couple » et qu’il faut mettre fin à la relation si l’autre exerce une violence physique, « surtout si vous ne faites rien, physiquement ou verbalement, pour le provoquer » (Dallaire, 2010 : 32 — je souligne ; 2009b : 27). Cela dit, Dallaire cherche aussi à expliquer la violence conjugale par la biologie (voir Brossard, 2008 et Brodeur, 2003). L’homme serait naturellement plus agressif physiquement que la femme, de par son expérience préhistorique de «chasseur-guerrier» et par l’effet de ses hormones.

Dallaire présente d’ailleurs l’agressivité comme une valeur structurante de l’identité masculine. La femme, pour sa part, a développé sa puissance de parole en attendant terrée au fond de la caverne conjugale le retour du chasseur. Par les mots, elle pourrait être aussi violente que l’homme. Dallaire avance même que « contrairement à la croyance populaire, le sexe fort, c’est le sexe féminin, malgré son apparence de fragilité » (Dallaire, 2009b : 197). Dans l’ouvrage La violence faite aux hommes : Réalité taboue et complexe, il explique que les femmes « ont une longueur d’avance en ce qui concerne la violence psychologique et verbale » (Dallaire, 2002a : 15). Dallaire refuse d’admettre que les hommes peuvent user de violence psychologique, et aussi beaucoup parler, crier et insulter, y compris avant ou lorsqu’ils ont recours à la violence physique.

Dallaire ne voit la force de la parole que du côté des femmes. En voulant trop souvent communiquer avec son partenaire, la femme non seulement l’importune, mais l’agresse. Dallaire répète régulièrement que les femmes en relation de couple (hétérosexuelle) ne devraient pas critiquer leur partenaire. Il déplore que « 80 % des critiques émises dans un couple le sont par la femme » (Dallaire, 2007 : 54). Le psychologue avance aussi que l’homme « a besoin » plus que les femmes « d’être valorisé pour ce qu’il fait » et remercié lorsqu’il effectue des tâches domestiques, par exemple « ranger la vaisselle […] ou sortir les poubelles » (Dallaire, 2007, 84 et 2009b : 192). Il y aurait escalade de la violence parce que trop de femmes osent critiquer l’homme, ou insistent pour discuter des problèmes du couple.

Yvon Dallaire explique comment réagit l’homme ainsi critiqué, en raison de son expérience préhistorique de « chasseur-guerrier » :
les hommes deviennent rapidement défensifs. À cela existent des explications biologiques. […] La testostérone est reliée à l’agressivité et à l’ « accès de fuite » […]. Et comme notre cerveau humain ne fait pas la différence entre un danger réel (un tigre) et un danger virtuel (la tigresse qui existe en toute femme), on peut comprendre la réaction atavique de l’homme en situation stressante. […] les hommes, galvanisés par des poussées d’hormones de stress, réagissent par la réponse « fuir ou combattre » […]. Plus il fuit, plus la femme stressée cherche à retenir l’homme qui, coincé, n’aura d’autre possibilité que de combattre. L’escalade peut alors s’envenimer et exploser dans la violence verbale et/ou physique (Dallaire, 2007 : 54-58-59-60-61; voir aussi Dallaire, 2015 : 198).

Il explique aussi que l’homme « en colère, […] claque la porte et va prendre une marche ou (malheureusement) il frappe la source de sa colère » (Dallaire, 2001 : 109; voir aussi 2009b : 193). Dallaire prétend que la violence conjugale relève d’une « dynamique relationnelle interactive » où les deux protagonistes sont « coresponsables » et également victimes (Dallaire, 2002b : 28) : « il y a toujours deux victimes dans les cas de violence conjugale […] et deux cocréateurs de cette escalade vers l’explosion physique, peu importe le sexe » (Dallaire, 2001 : 130). Selon Louise Brossard (2008 : 99-100), il s’agit là d’une « belle entreprise de déculpabilisation des hommes et de responsabilisation des femmes ! […] Surtout, Dallaire minimise tout rapport de pouvoir des hommes sur les femmes ». Évacuer ainsi les rapports de pouvoir entre les sexes est d’autant plus incohérent pour Dallaire qu’il insiste pour rappeler l’importance de rapports inégalitaires entre les hommes et les femmes pour que les couples (hétérosexuels) fonctionnent bien.

À titre d’explication, Dallaire recourt ici à la notion anthropologique de «schismogénèse», développée dans les années 1930 et tombée en désuétude, qui désigne une dynamique à deux pôles contradictoires (empruntée à Bateson, 1984 : voir Dallaire, 2015 : 185, note infra 214 et Dallaire 2002a : 12, note infra 1, et 57). Selon Dallaire, le caractère féminin et le caractère masculin sont dans une dynamique de « schismogénèse complémentaire », c’est-à-dire que leurs différences sont à la fois incompatibles et se renforcent mutuellement. Dallaire ne voit point de bonheur hors du couple (hétérosexuel) et il précise que « la prévention de la violence sous toutes ses formes passe par la responsabilisation individuelle, la promotion du couple et la prévention du divorce » (Dallaire, 2009a — je souligne). Les femmes devraient donc rester dans un couple inégalitaire où elles éviteront la violence en parlant le moins possible, en ne critiquant pas leur partenaire, en le félicitant pour toute tache ménagère accomplie sans attendre la réciproque, et en ne le quittant pas.

Réaction féministe

Avec de pareilles thèses, il n’est pas étonnant que des féministes se mobilisent pour tenter de contrer la diffusion des idées d’Yvon Dallaire, dont le discours et l’approche psychologique peuvent apparaître comme problématiques, voire nocifs pour les femmes (ses propos sont aussi dénoncés comme étant homophobes : voir Bastien Charlebois, 2008). En 2008, à l’occasion du Congrès Paroles d’hommes à Bruxelles, coprésidé par Dallaire, le collectif Vigilance antimasculiniste mixte organisée et solidaire (VaMos) lui a décerné de manière humoristique le trophée de la «Bite d’or» (Pape, 2010). En certaines occasions, des féministes parviennent à faire annuler une activité où il devait présenter ses thèses, par exemple une conférence pour le Programme d’aide au personnel (PAP) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), prévue le 18 octobre 2011 (Kirouac-Poirier, 2011).

Il est sans doute maintenant plus compréhensible qu’une formation offerte par Yvon Dallaire (et Iv Psalti) à Lausanne en octobre 2014, dont les frais d’inscription s’élevaient à 800 francs (environ 930$ canadiens) pour 30 heures (7), ait pu être perturbée par des activistes. D’ailleurs, le communiqué du collectif féministe Les Pires & associé-e-es expliquait que :
Yvon Dallaire renforce la violence masculine en présentant les hommes comme le nouveau « sexe faible », niant ainsi les rapports de pouvoir et les inégalités structurelles de genre qui existent et se renforcent. Il ramène l’ensemble des violences découlant du patriarcat à des “conflits” interindividuels de couple et complémentaires. Il semble urgent de rappeler que : la violence ‘conjugale’ n’est pas « une maladie d’amour » (contrairement à ce que propose la formation !), la violence ‘conjugale’ n’est pas symétrique, la violence ‘conjugale’ est masculine, la violence s’exerce dans un système de domination, le patriarcat. Pour nier ces oppressions, la formation proposée par Yvon Dallaire (comme d’autres) s’appuie sur une idéologie naturaliste […]. L’utilisation du discours sur les différentes ‘natures’ et leur complémentarité, centrale pour Dallaire, pérennise le système hétérosexiste. Il rend également symétriques les violences au sein du couple ce qui permet d’évacuer la question de la prévalence des violences masculines.

L’auteur est responsable du Groupe interdisciplinaire de recherche sur l’antiféminisme (GIRAF) associé à l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et au Réseau québécois en études féministes (RÉQEF). Il tient à remercier Louise Cossette pour ses commentaires à la lecture d’une version préliminaire de ce texte, et Mélissa Blais pour de nombreuses discussions sur ce sujet. Cela dit, les idées qui y sont exprimées n’engagent que l’auteur. Enfin, ce texte reprend quelques éléments de l’article «Le mythe de la caverne conjugale : d’une justification contemporaine de l’inégalité dans les couples hétérosexuels», Argument, vol. 10, no 1, 2008, et certaines idées présentées ailleurs, par exemple dans l’ouvrage collectif Le mouvement masculiniste au Québec : L’antiféminisme démasqué (Montréal, Remue-ménage, 2015 — 2ième édition).

Notes

(1) http://www.lecourrier.ch/124618/une_ideologie_hostile_a_l_emancipation_des_femmes

(2) http://hommelibre.blog.tdg.ch/about.html

(3) Voir, par exemple : http://optionsante.com/Love_Boat.pdf.

(4) http://www.ladominationmasculine.net/themes/42-masculinisme.html.

(5) http://www.la-cause-des-hommes.com/spip.php?

(6) Tel que mentionné précédemment, Dallaire (2001 : 29) disait pourtant qu’il n’y a que la «collecte des vidanges» qui n’ait pas été envahie par les femmes.

(7) Voir : http://optionsante.com/FPSA.pdf.

Références

Bastien Charlebois, Janik, 2008, «L’homophobie sournoise dans l’idéal masculin des masculinistes», Mélissa Blais, Francis Dupuis-Déri (dir.), Le mouvement masculiniste au Québec : L’antiféminisme démasqué, Montréal, Remue-ménage.

Bateson, Gregory, 1984, La nature et la pensée, Paris, Seuil.

Brodeur, Normand, 2003, «Le discours des défenseurs des droits des hommes sur la violence conjugale», Service social, vol. 50, no 1.

Brossard, Louise, 2008, «Le discours masculiniste sur les violences faites aux femmes», Mélissa Blais, Francis Dupuis-Déri (dir.), Le mouvement masculiniste au Québec : L’antiféminisme démasqué, Montréal, Remue-ménage.

Cohen, Claudine, 2006, La femme des origines : Images de la femme dans la préhistoire occidentale, Belin-Herscher.

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Dallaire, Yvon, 2009a, «La violence n’est jamais banale», Le Journal de Montréal, 6 décembre, p. 21.

Dallaire, Yvon, 2009b, Qui sont ces femmes heureuses ? La femme, l’amour et le couple, Québec, Option santé.

Dallaire, Yvon, 2009c, «La domination masculine, mythe ou réalité?», Journal de Montréal, 22 novembre.

Dallaire, Yvon, 2007, Cartographie d’une dispute de couple. Le secret des couples heureux, France et Suisse, Jouvence.

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