Nous Sommes

À Brian,

Au mouvement des Indignés d’Occupons Montréal,

Nous sommes

Nous sommes aussi

tout ce que nous ne sommes pas

la somme multipliée de tous ces oiseaux

dans nos têtes et enclumes

des tendresses monstrueuses

des temps de noirceurs répétées

de la vie sans poésie

à la poésie d’une de tes larmes

qui tombe sur moi

D’un de tes mots

qui me rentre dedans

Nous sommes cela

et bien d’autres états encore

les deux pieds dans la vase

liquide

à la fois cercueil et renaissance

division et unité

Nous sommes tout cela

dans la chute des mots,

qui nous tombent dessus

comme des flèches

comme des baumes

comme des tous.

9-10-2011

Ève Langevin

J’ai écrit ce poème le 9 octobre dernier lors d’un atelier de poésie donné par la poétessa Nancy R. Lange et dont le thème donné était «Nous sommes». Je venais de lire la revue de Vancouver Adbuster qui appelait à une occupation à Wall Street. Je sentais l’âme du peuple et la mienne dans une terrible tristesse ou déperdition collective.

J’avais envie de partager ce poème avec vous. Il se passe quelque chose d’important au Québec et dans le monde, sous la surface habituelle et normale des choses, je ne sais pas trop quoi encore… mais depuis l’automne, c’est le retour du «nous», de ce petit pas vers/avec l’autre qu’on avait oublié depuis trop longtemps. Je crois qu’il nous sera très utile d’accorder notre verbe et nos possessifs au nous, et à la forme impérative dans un futur proche. Si certains veulent réécrire le monde, commençons donc par réécrire chacun des nôtres pour multiplier notre somme qui est plus que…

Le poème était, à l’origine, dédié à un de mes amis poètes, Brian Campbell. J’ajoute une autre dédicace aujourd’hui.

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