La grève étudiante et ses possibles

La grève étudiante et ses possibles

Par Jacques Hamel

L’élection sans éclat du Parti québécois, minoritaire à l’Assemblée nationale, témoigne du fait que les étudiants qui sont descendu dans la rue durant le printemps érable ne peuvent nullement crier victoire, ni tirer gloire du bras de fer avec l’ancien gouvernement. En effet, l’étonnante bonne performance du Parti libéral lors du dernier scrutin, alors que tout laissait présager le contraire, prouve que bon nombre de Québécois ont vu d’un bon œil la conduite de Jean Charest dans le conflit qui l’a opposé aux étudiants, tout au moins à certaines de leurs associations, qui ont voulu en découdre à propos de l’augmentation des droits de scolarité. L’été et les vacances ont certes contribué à calmer les esprits et à mettre en sourdine le tintamarre des casseroles. Le déclenchement précipité des élections, en pleine canicule, a pu néanmoins paraître une victoire des étudiants, décidés plus que jamais à congédier du pouvoir le gouvernement libéral et à le remplacer par un parti enclin à les écouter pour pouvoir enfin débattre de la pertinence de cette majoration sans précédent avec, à la clé, la promesse d’étendre la discussion au financement et à la gestion des universités.

Car, dans le brouhaha des manifestations, des interventions policières et des points de presse en direct, on a trop peu constaté que la grève étudiante touchait l’épineuse question de la mission de l’université, du rôle qu’on veut lui faire jouer dans la « société du savoir », axée sur la production et la circulation rapides des connaissances, pour pouvoir tirer son épingle du jeu sur la base de la culture acquise dans ses murs. Les têtes dirigeantes des associations étudiantes ont joué d’ambiguïté et de maladresse à cet égard. Il a semblé à maintes reprises que seule l’augmentation du prix à payer pour s’inscrire à l’université faisait l’objet de leurs récriminations. Dans ces conditions, le sujet ne pouvait donner lieu qu’à un dialogue de sourds fondé sur des exercices comptables destinés à montrer, preuves à l’appui, que les droits de scolarité devaient être — ou non — majorés pour répondre aux demandes des recteurs d’université qui crient toujours famine. N’eut été la sympathie populaire qu’ont inspirée les leaders étudiants, devenus familiers grâce aux médias, le conflit aurait sans doute tourné court. Il se serait rapidement essoufflé, si ce n’est qu’en cours de route, chez les étudiants et les professeurs, a été mise en cause la conception de l’université présente dans l’esprit des recteurs et des dirigeants politiques associés, à tort ou à raison, à la droite économique qui s’agite bruyamment dans les médias comme dans la page éditoriale de La Presse et chez les commentateurs de l’empire Québécor.

L’université en question devenue question sociale

En effet, les credo qui infléchissent aujourd’hui l’université, comme celui énoncé publiquement par le recteur de l’Université de Montréal selon lequel « le cerveau des étudiants doit correspondre aux besoins des entreprises », trahissent une vision foncièrement utilitariste en voie de damer le pion à la culture humaniste jadis chère aux universitaires. La chronique du conflit montre que, après l’échec des négociations de la dernière heure tenues en parallèle du Congrès du Parti libéral réuni à Victoriaville et au cours desquelles les leaders étudiants se sont malencontreusement improvisés vérificateurs comptables des bilans financiers des universités, l’augmentation des droits de scolarité est devenue une question sociale. Elle ramenait sur le tapis le débat sur les réformes entreprises dans la foulée de la Révolution tranquille marquées au coin de l’égalité des chances, faute de pouvoir envisager à l’époque, comme aujourd’hui, l’égalité sociale. Le slogan de « L’Université pour tous » semblait compromis pour bon nombre d’étudiants contestataires et du coup l’impossibilité de pouvoir s’inscrire à l’université à bon prix leur permettait de pointer du doigt les ratés de l’État social — l’État providence — censé veiller sur ce droit d’aller à l’université acquis de haute lutte au fil d’une histoire sociale, celle des années 1960 et 1970, qui donne sa couleur à l’identité québécoise à l’échelle collective et individuelle.

La controverse sur le sujet, celui du rôle social de l’État, a donc éclaté sur la place publique et du coup est venue révéler la manifestation du clivage gauche / droite[1] au Québec, en particulier chez les francophones qui, dans le passé, avaient serré les coudes afin que l’université puisse servir de tremplin à leur ascension sociale dans une société largement dominée. Sur l’élan, la grève étudiante a fait tache d’huile. La société civile s’est faite en partie solidaire des étudiants en les voyant grouper le tir sur la conception néolibérale ou ultralibérale qui, sans crier gare, s’est à ce point imposée dans la gestion des universités[2] que ces dernières semblent être des entreprises soumises aux lois du marché et désireuses de satisfaire leurs clients. En effet, à leur niveau, dans l’esprit de leurs dirigeants, les universités se perçoivent rivales les unes des autres, engagées dans la plus rude des compétitions pour attirer vers elles le maximum des financements publics et privés consentis à la recherche, à n’importe quel prix, en donnant notamment le nom des entreprises aux édifices qui ont poussé comme des champignons pour abriter la « recherche orientée » vers leurs besoins immédiats en termes de technologie et de formation de la main-d’œuvre. La concurrence est tout aussi vive pour attirer la clientèle en ne lésinant d’aucune façon pour la rejoindre : construire de nouveaux campus dits de proximité en défiant sans vergogne les prévisions démographiques, envisager l’enseignement par le Web, octroyer des bourses d’admission, lancer à grands frais des campagnes publicitaires, etc.

Les professeurs, directement concernés, ne pouvaient pas s’empêcher d’entrer dans la danse en dénonçant pour leur part, plus ou moins ouvertement, la tendance à mettre l’accent sur la recherche financée et appliquée au détriment de la recherche libre et de l’enseignement, le recrutement massif de chercheurs-boursiers ou de titulaires de chaires de recherche du Canada pour combler des postes de professeurs avec pour répercussion qu’ils sont vite libérés de leurs tâches d’enseignement afin de pouvoir se consacrer à leurs recherches, ceci obligeant de fait leurs institutions à payer, en sus de leurs salaires, des chargés de cours pour s’en acquitter à leur place[3].

Les récriminations des étudiants ont donc fait boule de neige. Les leaders étudiants, en gagnant de l’autorité à ce chapitre, se sont vus accusés de damer le pion aux recteurs en voulant jouer les gérants d’estrade. Toutefois, en raison de la durée de la grève et de la visibilité médiatique de ses principaux acteurs, il devenait impossible de faire marche arrière. La vision néolibérale de l’université comme entreprise — et ses conséquences fâcheuses, pour les étudiants et les professeurs, sans compter les chargés de cours et les membres du personnel de soutien — décriée haut et fort devenait insensiblement l’objet d’un débat public, pour ne pas dire d’un débat de société.

Dresser l’état des lieux

La proposition d’un moratoire sur l’augmentation des droits de scolarité assorti de la tenue d’états généraux sur l’enseignement postsecondaire s’est révélée, au fil des mois, l’issue la plus propice pour mettre fin à la grève étudiante, du moins momentanément, et pour pouvoir enfin vider la question en cherchant à y répondre par-delà les frais requis pour évoluer sous l’égide d’un programme d’études supérieures. Bref, que doit être l’université au Québec ?

Sur le sujet, les données viennent d’abord démentir les affirmations des recteurs. Les Québécois, surtout francophones, accusent encore et toujours du retard au chapitre de l’inscription à l’université et de la diplomation. Les études produites par différentes instances — comme le Conseil supérieur de l’éducation — indiquent d’autre part que les frais encourus à cette fin, incluant les droits de scolarité, représentent un frein dans l’esprit de certains jeunes pour envisager d’aller à l’Université. Les économistes de droite ont eu beau répliquer qu’il n’en était rien si l’on se fie à l’augmentation continue des inscriptions universitaires sans cependant tenir compte par exemple du retour sur les bancs d’école de personnes en emploi ou des étudiants non diplômés de leurs programmes d’études bien après les délais prescrits, de sorte qu’en restant sur place plus longtemps, ils viennent artificiellement gonfler la population étudiante évoluant à l’université. Il faudrait de surcroît considérer sous ce chef les « étudiants » inscrits dans les « programmes à la carte » et les certificats de tout acabit donnés dans les campus satellites, parfois durant les fins de semaine et pendant un court laps de temps.

L’actualité est venue rappeler que l’endettement étudiant pose également problème en Europe (Bruno 2012 : 4-5), au Canada et aux États-Unis au point où, dans ce dernier pays, en atteignant la hauteur de 1 000 milliards de dollars, le président Obama se voit obliger de remettre en question les charges financières qu’implique la poursuite d’études universitaires dans un contexte où, là comme ailleurs, l’État s’est délesté de ses responsabilités en matière de financement public de ces institutions. Les études produites sur le sujet montrent que, dans une économie chancelante et un marché d’emploi fortement infléchi par la précarité et la flexibilité, le « rêve américain » de pouvoir s’acheter une maison et une automobile s’évanouit pour un nombre grandissant de jeunes. L’ascenseur social se renverse pour eux, au sens où les étudiants fraîchement émoulus de l’université ne pourront pas jouir du même pouvoir d’achat, ni espérer être aussi aisés que leurs aînés tant ils seront lourdement endettés toute leur vie durant ou acculés à la faillite (Newfield 2012 : 4-5).

La « juste part des étudiants »

Les états généraux que s’est engagée à tenir la nouvelle première ministre Pauline Marois doivent donc largement déborder de la question des droits de scolarité afin d’envisager l’université autrement qu’en termes économiques, auxquels confine la discussion sur la hauteur du financement d’institutions devenues des entreprises qui, de ce fait, sont de plus en plus réfractaires à « ouvrir leurs livres », à mettre cartes sur table à propos de leur développement et à débattre de leur mission dans des discussions exemptes de credo et d’illusions[4] fabriqués par leurs conseillers en communication, et cela de crainte d’être sujettes au « contrôle de l’État » ou de s’exposer à la concurrence déloyale de leurs vis-à-vis.

L’ordre du jour des états généraux devrait idéalement inclure l’examen sérieux et documenté :

  • de la tangente prise par les universités consistant à axer leur mission sur la recherche susceptible d’avoir des « retombées pratiques » pour répondre aux besoins des entreprises — ou, comme le disent pudiquement certains recteurs, à la demande sociale, tant leur vocabulaire est nimbé d’économie — sur le plan technique ou au chapitre de la formation de la main-d’œuvre que ces dernières ne veulent plus prendre à leur charge en refilant la facture à l’État et aux étudiants eux-mêmes au moment de leur inscription à leur institution de prédilection. L’économiste Pierre Fortin (2012) — sans doute pas un allié naturel de Gabriel Nadeau-Dubois ! — s’est récemment employé à pointer les charges financières que représente le recrutement de chargés de cours afin de remplacer à pied levé les professeurs dégrevés de leurs tâches d’enseignement pour se consacrer à leurs activités de recherche, que leurs propres étudiants ne peuvent pas connaître faute de leur présence en classe. Les droits de scolarité qu’on exige des étudiants devraient en principe leur permettre d’y avoir accès pour donner sa raison d’être au « retour sur leur investissement » invoqué par les recteurs pour justifier la demande pressante d’accroître leur contribution au financement des universités.
  • de la collaboration, voire la concertation, des universités afin 1) d’offrir collectivement des programmes d’études pointus ou coûteux, 2) de pouvoir favoriser au besoin la circulation des professeurs selon les règles de l’échange de services positivement conçu, 3) d’encourager l’échange des étudiants pour qu’ils puissent s’inscrire sans complication administrative à des cours non offerts dans leurs propres établissements, mais donnés ailleurs et propices à leur formation, 4) de pouvoir fédérer les fonds de recherche pour être en mesure de financer collectivement de chers équipements et installations communément partagés et, sur cette base, de vastes recherches impossibles à soutenir financièrement à l’échelle individuelle. En France, la commission présidée par Maurice Godelier a proposé par exemple de combiner à l’échelle européenne les montants versés aux anthropologues pour conduire leurs enquêtes de terrain qui, aujourd’hui trop chères, deviennent l’apanage des chercheurs américains associés aux grandes universités de la Ivy League (Godelier et Bourgeois 2004). Bref, le petit pays qu’est le Québec peut-il s’offrir le luxe de financer et gérer ses universités selon les lois du marché et le jeu de la concurrence sans paraître ridicule en raison du nombre extrêmement réduit d’établissements sur son territoire par rapport aux États-Unis et des limites des ressources disponibles ?
  • de la conception des étudiants comme « clients » afin d’en montrer les méfaits et de pouvoir ainsi renverser la vapeur pour définir de manière inventive la part qu’ils devraient prendre à la vie de leurs établissements. Le droit d’être représenté — principalement par leurs associations étudiantes — dans les instances officielles et administratives doit être évidemment maintenu et renforcé pour ne pas se réduire à un rôle de figuration. Sur un autre plan, pourquoi ne pas mobiliser les savoirs et les compétences qu’ils sont en voie d’acquérir ou de parfaire dans les projets au menu des différentes institutions ? Un exemple ? L’Université de Montréal s’entête à construire un nouveau campus sur le terrain de la gare d’Outremont pour plaire sans doute à son ancien recteur qui a mordu la poussière avec l’« affaire du CHUM » et qui en garde amertume (Lacroix et Maheu 2010). Avant de s’engager dans ce projet de développement, pourquoi ne pas avoir fait appel aux étudiants et étudiantes en démographie pour connaître l’évolution démographique prochaine de la population étudiante, qui risque de fléchir selon toute vraisemblance ? Pourquoi avoir conduit à grands frais des travaux de réfection de certains pavillons sans mettre à contribution les étudiants et étudiantes en design et en aménagement et éviter les erreurs des experts grassement payés pour concevoir des amphithéâtres au mobilier fixe qui bloque tout déplacement entre les rangées ? Les étudiants habitués à fréquenter les lieux auraient pu créer un aménagement plus adéquat avec l’aide de leurs professeurs également utilisateurs de ces espaces. Pourquoi avoir rejeté du revers de la main le remarquable plan d’aménagement de l’Université de Montréal réalisé par des étudiants et des étudiantes de la Faculté d’urbanisme et d’aménagement, à la demande du Syndicat des professeurs, à la lumière duquel il paraissait possible de loger toutes les facultés sur les terrains actuels et d’aménager des rues piétonnes pour enfin lui donner l’allure de campus qui lui fait singulièrement défaut ?
  • des raisons qui expliquent que, quand ils les quittent, après s’être vu octroyer leur diplôme, les étudiants n’affichent aucunement le sentiment d’appartenance qui amène les étudiants américains, par exemple, à se montrer généreux envers leur institution en avançant en âge. Parce qu’ils ont été traités comme de simples clients ? Les étudiants en sociologie pourraient aider à répondre à la question au moyen d’enquêtes basées sur ce qu’ils se sont résolus à apprendre à l’université. La vie universitaire et la vie de l’institution gagneraient à se fonder sur cet échange possible de services et de ressources rendus à son établissement contre la culture acquise sous son toit.

Les étudiants feraient leur « juste part » sans qu’on fouille dans leurs portefeuilles à une époque où ils sont loin d’être riches.

Sur cette base, les états généraux sur l’enseignement postsecondaire annoncés par Pauline Marois représentent l’occasion en or pour mettre cartes sur table et, dans le feu des discussions, voulues comme un vivier d’idées et de possibles, mettre au jour des orientations et des projets capables de donner à l’université un nouveau souffle et de lui insuffler une direction propice à l’égalité sociale, sinon l’égalité des chances, en vertu de laquelle les mots démocratie et culture trouvent leur droit et leur noblesse dans les rangs des étudiants et des étudiantes, des professeurs, des chargés de cours, des personnels de soutien et de la société plus encline que jamais à vouloir lui voir jouer son rôle pour son propre bénéfice. L’université, en mettant au diapason culture et démocratie, contribuerait aux yeux de la philosophe américaine Martha Nussbaum à générer « les capacités de pensée et d’imagination qui nous rendent humains et font de nos relations des relations humaines riches, plutôt que des relations de simple usage et manipulation » (2011, 14-5).

Dans cette perspective, la grève étudiante, nullement limitée au boycott des cours, aura fait office de critique sociale émancipatrice qui, selon Philippe Corcuff, se conçoit en théorie comme « une critique sociale qui pointe les aspects négatifs des ordres sociaux existants à l’horizon d’un positif, appelé dans ce cas émancipation » qu’il associe à « une sortie des dominations vers la construction d’une autonomie individuelle et collective supposant certaines conditions sociales ». Il conclut dans la foulée que la « critique sociale émancipatrice doit s’efforcer à articuler un volet négatif (la critique sociale au sens restreint du terme) et un volet positif (la perspective d’émancipation), sans négliger toutefois les tensions entre les deux pôles » (Corcuff 2012). Les états généraux sur l’enseignement postsecondaire pourraient être la tribune de cette critique sociale susceptible d’engendrer positivement la perspective d’émancipation nécessaire pour donner à l’université un autre visage que celui de l’entreprise infléchie par le marché, ses lois et ses clients. Sous ce chef, celui de la critique sociale émancipatrice, ce forum destiné à concevoir l’université à nouveaux frais donnera raison à Gabriel Nadeau-Dubois pour qui, dans un texte à saveur de post-mortem, l’agitation étudiante connue au Québec ces derniers mois « était beaucoup plus un programme social qu’un diagnostic » (Nadeau-Dubois 2012, 215).

Bibliographie

ARESER. 2007.  Les ravages de la modernisation universitaire en Europe. Paris : Syllepse.

Baillargeon, Normand. 2011. Je ne suis pas une PME. Plaidoyer pour une université publique. Montréal :

Bruno, Isabelle. 2012. « Pourquoi les droits d’inscription universitaires s’envolent partout », Le Monde diplomatique 702, septembre : 4-5.

Bruno, Isabelle. 2008. À vos marques, prêts… cherchez !,.Bellecombe-en-Bauges: Éditions du Croquant.

Corcuff, Philippe. 2012. Où est passée la critique sociale ?.Paris : La Découverte.

Fortin, Pierre. 2012. « Universités : posons les vraies questions », L’Actualité, 7 juin.

Godelier, Maurice et Étienne Bourgeois. 2004. The Europe of Knowledge 2020 : A Vision for University-Based Research and Innovation. Conseil européen de Barcelone.

Hedges, Chris. 2011. L’empire de l’illusion : la mort de la culture et l’illusion du spectacle. Montréal: Lux.

Krause, Monica, Mary Nolan et Andrew Ross. 2008. The University Against Itself : The NYU Strike and the Future of the Academic Workplace. Philadelphie: Temple University Press.

Lacroix, Robert et Louis Maheu. 2010. Le CHUM. Une tragédie québécoise. Montréal : Boréal.

Nadeau-Dubois, Gabriel. 2012. « Postface. Les jeunes d’aujourd’hui », dans Collectif d’auteurEs du prix Bernard-Mercier, Le souffle de la jeunesse. Montréal.

Newfield, Christopher. 2012. « La dette étudiante, une bombe à retardement », Le Monde diplomatique 702, septembre : 4-5.

Noël, Alain et Jean-Philippe Thérien. 2010. La gauche et la droite. Montréal : Presses de l’Université de Montréal.

Nussbaum, Martha. Les émotions démocratiques. Comment former le citoyen du XXIe siècle ?. Paris : Climats.

Ouellet, Maxime et Éric Martin. 2011. Université inc.. Montréal : Lux Éditeur.

Zuppiroli, Libero. 2010. La bulle universitaire. Faut-il poursuivre le rêve américain ? Lausanne : Éditions d’en bas

 


[1] Sur le sujet, lire l’ouvrage remarquable d’Alain Noël et Jean-Philippe Thérien, La gauche et la droite, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2010.

[2] À ce propos, l’ouvrage cinglant et éloquent de Libero Zuppiroli, La bulle universitaire. Faut-il poursuivre le rêve américain ?, Lausanne, Éditions d’en bas, 2010. Également ARESER, Les ravages de la modernisation universitaire en Europe, Paris, Syllepse, 2007. Lire pour ce qui a trait au Québec le livre rudement bien documenté de Maxime Ouellet et Éric Martin, Université inc., Montréal, Lux Éditeur, 2011. Sous la forme d’un témoignage éloquent, lire Normand Baillargeon, Je ne suis pas une PME. Plaidoyer pour une université publique, Montréal, Poètes de brousse, 2011. La situation en France est fort bien décrite notamment dans Isabelle Bruno, À vos marques, prêts… cherchez !, Bellecombe-en-Bauges, Éditions du Croquant, 2008.

[3] Lire l’état des lieux aux États-Unis pour connaître les « effets pervers » du recours massif aux chargés de cours, pour eux-mêmes et pour la vie universitaire, dans Monica Krause, Mary Nolan et Andrew Ross, The University Against Itself : The NYU Strike and the Future of the Academic Workplace, Philadelphie, Temple University Press, 2008.

[4] Dans son ouvrage percutant, Chris Hedges affirme que, de nos jours, l’illusion dans les universités américaines les plus réputées, notamment Harvard et Yale, ne tient pas seulement à l’image qu’elles se donnent d’elles-mêmes, mais au fait qu’elles fabriquent délibérément des savoirs qui ne sont que pures illusions pour accroître leur renommée. Lire le chapitre 4 de « L’illusion du savoir » dans L’empire de l’illusion : la mort de la culture et l’illusion du spectacle, Montréal, Lux, 2011, p. 119-150.

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